Thirty Seconds To Mars , c'est un groupe qu'on a véritablement adulé
durant notre adolescence, avant de commencer à s'en éloigner à mesure que la
bande prenait un virage de plus en plus pop, c'est à dire avec
LOVE LUST FAITH + DREAMS en 2013 (album qui du coup passe beaucoup mieux
aujourd'hui), avant d'enterrer le clou avec le difficilement supportable
AMERICA , même s'il y a quand même quelques bons titres que j'aime écouter
encore aujourd'hui, comme "Hail To The Victor" ou "Love Is Madness", 2 titres
froids ou le chant se veut émouvant.
Nous voilà 5 ans plus tard avec
It's The End Of The World But It's A Beautiful Day , et il vrai que le manque du groupe commençait à se faire ressentir. La voix
de Jared, les émotions qu'on a pu ressentir à l'époque des 3 premiers albums,
que j'aimais me repasser assez régulièrement. Les conditions étaient réunies
pour que je puisse apprécier ce nouveau disque avec plus d'ouverture d'esprit.
Cela peut sembler idiot, mais l'artwork de la pochette m'a immédiatement mis
en confiance et dans une bonne vibe.
Le 1er titre dévoilé, "STUCK ", n'a certainement pas réconcilié les fans
de la première heure avec le groupe, mais pourtant, c'est un tube, un vrai
tube, tout simplement. Un single efficace comme il y en avait pas sur
AMERICA . Des premiers accords de guitare, au chant des couplets
jusqu'au refrain electro-rock, en passant par le pont "Ram-dam, da-da-da, dam-dam ", pour moi tout fonctionne à merveille. D'ailleurs, pour l'anecdote, le pont
c'était à la base des "ho ho" avant qu'on ne fasse remarquer à Jared qu'il en
mettait trop (clairement sur l'album précédent), du coup il l'a changé - mais
on vous rassure, il y en aura encore plein d'autres. Pour avoir entendu
le morceau en live, il est vrai que le son de guitare déformé électroniquement
sonne encore mieux en version brute, mais tant pis, Ã ce stade, on prend ce
que le groupe donne. Il y a quand même un vrombissement de guitare électrique
sur la fin, qui se marie plutôt bien avec l'electro. Jared y parle d'une sorte
d'amour impossible mais irrésistible : "She's a ghost and the truth, it's impossible/But I lovе her lies/You make
surе I don't find somebody new. "
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Le second extrait, "Life Is Beautiful ", semble être l'illustration
parfaite de l'artwork. Les couplets sont au piano/synthé, très dreampop, tandis que les refrains sont scandés de
manière plus percutante - avec même quelques passages un peu rappés - pour
un titre au final très planant, mais qui rappelle quand même le passé rock
du groupe de par les interventions "Time to rise up again ", avec cette voix plaintive/écorchée, qui nous
avait clairement manqué.
D'ailleurs, sans dire que les cris sont de retour, il y a quand même quelques
passages de chant un peu plus appuyés où le chant flirte avec le cri, comme
sur le final du très bon "7:1 ", un des meilleurs morceaux du disque.
Encore un titre très cold-wave (le groupe réussit vraiment dans ce style, à la
"Nothern Lights" ou "Stranger In A Strange Land"). Le final en percussions
avec des violons qui viennent se rajouter est vraiment très beau. Dommage que
la chanson soit si courte.
Mais le meilleur titre du disque, c'est peut-être "Midnight Prayer ",
chanté par le batteur Shannon Leto , un vrai tube new-wave avec un
refrain vraiment génial et accrocheur : "Wake me up if I fall asleep/Don't wanna be alone in this nightmare 'cause
I'll never leavе/Once I jump, I jump in too deep/You know I take evеrything
too far, insanity. " C'est la 2nde tentative de chant de Shannon après la ballade "Remedy" sur
l'album précédent, et on ne peut que lui conseiller de continuer à persévérer
dans le domaine et chanter avec son frère ! Car si on était fans du chant de
Jared, on l'est désormais aussi du sien.
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On appréciera aussi "World On Fire ", après son intro aérienne en "ho
ho", avec son synthé très années 80 et l'énergie de son refrain, son chant
plaintif étant d'ailleurs assez similaire aux premiers albums : "Let there be light/And we’ll set this world on fire. "
"J’aime que vous n’écoutiez pas la même chanson, album après album après
album " disait Jared à propos de l'album. Et c'est plutôt vrai, puisqu'on a encore
le titre hyperpop "Seasons ", avec un refrain sympathique sur lequel une
guitare se mélange à une boite à rythme, ou encore le très Imagine Dragons "Get Up Kid ", une ballade émotionnelle qui débute au piano et qui se terminera en rock
sur sa toute fin. Vraiment touchante lorsqu'on s'intéresse aux paroles, qui
parlent de surmonter une rupture : "Some nights, I don't ever wanna live like this, But every day, in a way, I
imagine, I have to die for you [...] When the lights are on, but your heart
ain't home, Get up, kid. "
Le thème de la rupture amoureuse est également présent dans la très belle "Never Not Love You ", une ballade piano/synthé qui peut vous arracher des frissons lorsque Jared
monte en intensité :
"I'll never not need you/I'll never not want you/I'll never not die inside
each time I hear your name. "
"
We said goodbye to stop the pain So why does it feel like we're
dying? We said we'd always be the same Who knew, know knew that we
were lying? "
Moi, j'adore.
La guitare est un peu plus présente que sur l'album précédent, parfois que par
passages, mais il y a en tout cas la ballade acoustique "Lost These Days ", qui fait penser que Jared essaie vraiment de faire le deuil d'une relation
: "Being in love with you like dancing with a loaded gun/Stranger in my bed to
forget you, but now I know sex don't do it/I got high, I camе down, I called
you, I'm not proud/Ten missed calls, I'm donе now. " Le morceau se terminera étrangement en electro/musique de club (ne me
demandez pas comment on appelle ça), avec pour transition une déformation de
voix qu'on retrouvait à foison sur AMERICA (et que je qualifiais
dans
la chronique précédente
de "gimmicks en provenance de ce que les radios ont fait de pire "),
heureusement rarissime ici.
Le titre fait écho à "Love These Days ", le morceau le plus pop et
atypique du disque, avec une guitare mais tellement groovy qu'on oublie que
c'est une guitare, et qui parle de la superficialité des relations à notre
époque : "I think that it's so strange what we call love these days/Kinda fucked up
and fake. "
On gardera littéralement le meilleur pour la fin avec le très bon
"Avalanche ", le seul morceau rock (avec un petit synthé à la The Cure)
qui pourrait vraiment figurer sur A Beautiful Lie ou
This Is War , avec un refrain intense et anthémique, et un texte
rappelant que l'album a été composé
durant la pandémie
: "Time, time to live our lives/Set the world on fire/From the ashes, we will
rise ". Des valeurs d'optimisme et de résilience chères au groupe et qui font écho au titre de l’album. Et musicalement, quel plaisir à entendre !
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Même si la guitare n'est pas énormément plus présente, à part sur
"Avalanche", on a l'impression de véritablement retrouver Thirty Seconds To
Mars avec cet album, que ce soit dans les mélodies, les textes, mais surtout
l'émotion, avec ce chant plaintif/emo qui fait son retour ! Avec "Stuck",
"Life Is Beautiful", "7:1", "World On Fire" ou encore (et surtout) "Midnight
Prayer", le disque a son lot de tueries, complété par des titres au pire
sympathiques ("Love These Days", "Seasons"), au mieux véritablement
poignants ("Never Not Love You", "Lost These Days") - et entre les deux,
"Get Up Kid". Si vous savez raison garder, et accepter le fait que
It's The End Of The World But It’s A Beautiful Day est plus un disque
dream pop que rock alternatif, alors vous pourrez l'appréciez à sa juste
valeur. Pour noter quand même quelque chose de négatif : le groupe ayant
composé environ 200 chansons durant la pandémie, il aurait pu en mettre
plus, ou plus de chansons rock, ou encore dynamiser un peu plus le début
d'album, un peu trop calme de la piste 2 Ã la piste 5. Dans tous les cas,
c'est clairement un pas vers une meilleure direction, et au pire, il vous restera
"Avalanche".
Note du rédacteur : 3/5
Alucard
1. Stuck
2. Life Is Beautiful
3. Seasons
4. Get Up Kid
5.
Love These Days
6. World On Fire
7. 7 to 1
8. Never Not Love
You
9. Midnight Prayer
10. Lost These Days
11. Avalanche
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