Chronique Rétro : Twilight Force - Dawn Of The Dragonstar
Twilight Force officie dans le "fantasy happy metal", soit une forme de power metal. Ils sont principalement suédois, même s'ils ont récemment engagé l'italien Alessandro Conti (ex-Luca Turilli's Rhapsody, toujours Trick Or Treat) au chant. Fût une époque, il y a eu une mode sur le metal de dragons et de princesses; celle-ci a rapidement tourné, beaucoup de gens commençant à se dire que ça n'était plus de leur âge, ces histoires de dragons, de chevaliers et de princesses. Surtout, les groupes avaient tendance à se copier entre eux, et plus spécialement Rhapsody, disons-le, réduisant de beaucoup l'intérêt du "genre". D'autant que le "genre" se limitait au final à quelques groupes. Twilight Force s'est créé vers la fin de cette mini-mode, vers la fin des années 2000/début 2010's, autour d'un thème simple : la fantasy. Pas forcément limitée aux dragons. Ni aux romans les plus connus. Par exemple, le titre de leur deuxième album reprend celui d'une suite de jeux vidéo très connue : Heroes Of Might And Magic. Chaque membre du groupe a également un pseudonyme absolument "fantasy" : chez Twilight Force, Alessandro se fera appeler Allyon.
Il s'agit donc de power metal, oui, mais positif, tout du long. Même quand la chanson parle d'un thème qui pourrait être un peu moins positif, les choses s'arrangent toujours à la fin, et musicalement on est toujours dans de l'heureux avec option farandoles. Surtout, ils gèrent très bien cette bonne humeur : il s'agit plus d'histoires qui finissent bien que de jolis contes pleins de paillettes, on n'a pas non plus l'impression d'écouter le même morceau tout du long (ce qui peut être le défaut de beaucoup de groupes du genre). Vocalement, Alessandro, ou Allyon donc, est aussi impeccable qu'à l'habitude et reprend sans rougir le flambeau.
Malgré tout, trois chansons font un peu baisser la qualité générale de l'album : "Thundersword", "With The Light Of A Thousand Suns" et "Hydra". Elles ne sont pas mauvaises, mais il y a quelque chose d'exagéré dans ces trois titres, presque forcé. Rythmiquement, mélodiquement, quelque chose manque, un liant peut-être, et la sauce ne prend pas autant. Egalement, comme deux d'entre elles sont dans les quatre premiers titres, on commence avec une impression mitigée sur l'album, qu'il ne mérite finalement pas. Heureusement, "Long Live The King" s'intercalle dans ce début d'album : je mets au défi quiconque (aimant le metal festif, certes) de ne pas chantonner "pom - pom pom - pom pom pododom pom pom" sur ce titre ! Mention spéciale à "Blade Of Immortal Steel" enfin, dont l'intro puis le thème rappellent furieusement quelque chose, même s'il est frustrant de ne pas pouvoir le retrouver (j'ai certes toujours été très mauvaise à ce jeu-là, mais il n'empêche). Surtout, entre le côté asiatique/japonisant et les variations, la chanson passe très bien et on ne se rend pas du tout compte que plus de 12 minutes viennent de s'écouler. Il y a de quoi chanter à tue-tête, brandir le poing, faire des farandoles, des gentils pogos, quelques secondes émotion sur la fin, en résumé tout ce dont un amateur de happy metal (qui ne se prend pas au sérieux) peut avoir besoin. Parce qu'elle est très longue elle sera sûrement compliquée à intégrer lors de prochains concerts, mais elle manquerait vraiment !
Précisons qu'une tournée devait passer par Paris au printemps 2020, puis fin 2020, elle est présentement remise à... quand le Covid le permettra.
Avec Dawn Of The Dragonforce, Twilight Force continue à tracer son chemin dans le power metal positif. Le nouveau chanteur s'intègre très bien à la musique comme à l'état d'esprit du groupe : on n'a absolument pas l'impression qu'il a été engagé quelques mois avant la sortie de l'album. Hélas, pour certains, le défaut principal de cet album sera précisément cette positivité continue. Twilight Force le fait très bien puisqu'ils amènent régulièrement de la rugosité à toute cette bonne humeur, mais beaucoup aiment retrouver dans le metal des sonorités de "virilité braillarde" donc "sombre" : cet album risque en défriser certains. Or, le metalleux n'aime pas se faire défriser sa chère chevelure. Alors qu'un peut de second degré ne fait jamais de mal, surtout quand le tout est bien joué, varié, marrant etc. Un peu d'humour, chers metalleux, vindieu !
Polochon.
Note de la rédactrice : 4/5
01. Dawn of the Dragonstar
02. Thundersword
03. Long Live the King
04. With the Light of a Thousand Suns
05. Winds of Wisdom
06. Queen of Eternity
07. Valley of the Vale
08. Hydra
09. Night of Winterlight
10. Blade of Immortal Steel
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