Chronique : Phil Campbell And The Bastard Sons - We're The Bastards
Déjà , soyons clairs : il ne s'agit pas de réinventer la poudre. Comme diraient certains de leur passé : ils jouent du rock'n'roll et ils le font bien. Quelques titres se démarquent soit parce qu'ils sont plus énervés / "à la Motorhead" ("Animals" ou "Destroyed"en tête, "Hate Machine" est très agitée aussi mais pas forcément "à la Motorhead"), soit pour quelque chose de plus bluesy ou "chaloupé" ("Desert Song", Born to Roam), ou l'éternelle ballade pour clore l'album ("Waves"), histoire de dire qu'il y a aussi une sensibilité derrière tous ces décibels et cette attitude rebelle. Dans l'ensemble, il s'agit avant tout de heavy rock de très bonne qualité. On pourrait penser que l'expérience et le savoir-faire de Phil Campbell suffisent à amener ça, mais pas que : évidemment il aide beaucoup, sa guitare est omniprésente et pas pour tricoter, mais chaque musicien remplit parfaitement bien sa tâche. La section rythmique joue totalement sur ces contre-temps trainants qui sont à la base d'un rythme rock, avec l'énergie qui donne irrémédiablement envie de bouger son arrière-train en brandissant le poing (faisant aussi passer la musique du côté hard ou heavy rock), la deuxième guitare soutient bien le tout harmoniquement et rythmiquement. C'est carré mais pas trop, juste ce qu'il faut pour être efficace. A mon sens, d'ailleurs, le batteur Dave est au moins aussi essentiel au son et à l'ambiance du groupe que son père Phil.
La pluie de compliments étant faite, il reste une petite réserve à formuler : nous avons là un bon album de heavy rock. "Juste" de heavy rock. "Uniquement" de heavy-rock. A savoir qu'autant à petites doses c'est très bien, autant l'album d'une traite… ça peut finir par faire beaucoup. Surtout avec le côté froid d'un album : le potentiel de boucherie en concert reste très élevé. Enfin, quand on pourra revenir dans les salles de concert… D'un autre côté, je dois avouer n'avoir jamais énormément accroché à Motorhead que j'ai toujours trouvé trop répétitif, même en concert (les non-vénérateurs de Lemmy et Motorhead existent réellement !) : a contrario, les nostalgiques du groupe trouveront certainement là un très bon palliatif. Lequel se paie en plus le luxe d'avoir la légitimité de Phil Campbell (et ses fils qui ne sont absolument pas là juste parce qu'ils sont "fils de").
We're The Bastards est un très bon album de heavy rock, peu importe finalement les liens familiaux qui ont finalement surtout simplifié la formation d'un nouveau groupe, où chacun est absolument plus que compétent. Malgré tout, sur album, une certaine lassitude peut finir par s'installer. Peut-être parce que votre humble chroniqueuse est habituée, et recherche, les albums qui partent un peu à l'aventure ? Là , le chemin est bien balisé et ils y restent du début à la fin, ils réussissent même à y rester sur la ballade de fin. Si ce type d'homogénéité vous convient, et c'est très bien, We're The Bastards est chaleureusement recommandé. Sinon, préférez y aller à petites doses ? Il n'y a pas de - mauvaise - chanson sur cet album après tout, juste un style très homogène (varié dans l'exécution mais très homogène dans l'esprit), avec toutes les qualités et les défauts que ça implique.
Polochon.
Note de la rédactrice : 3,5/5
1. We’re the Bastards
2. Son of a Gun
3. Promises are Poison
4. Born to Roam
5. Animals
6. Bite my Tongue
7. Desert Song
8. Keep your jacket On
9. Lie to Me
10. Riding straight to Hell
11. Hate Machine
12. Destroyed
13. Waves
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