Underoath : le bassiste Grant Brandell défend le nouveau single "Teeth"
Il est certain que "Teeth", le dernier single d'Underoath (metalcore/post-hardcore/emo), ne laisse personne indifférent depuis sa parution hier. Entre ses samples RNB, les parties criardes sans véritables cris de Spencer Chamberlain, en passant par le refrain mélodique d'Aaron Gillespie, culminant sur un breakdown chaotique et electro, aux hurlements tellement agressifs qu'ils ne ressemblent à rien de ce qu'on l'on connait chez Spencer, et le tout en moins de 3 minutes, il n'en fallait pas plus pour déplaire aux plus puristes des fans.
Si le reste du groupe ne semble pas prendre cette haine trop sérieusement, n'hésitant pas à répondre aux commentaires les plus méchants avec ironie et une pointe de troll, le bassiste Grant Brandell, lui, a décidé de poster sur Instagram une déclaration sur ce que la nostalgie implique sur la façon de juger un groupe et son évolution. Au service d'Underoath depuis 2004 et l'album They're Only Chasing Safety, il a été au cœur des moments les plus impactant du groupe, il partage son amertume face aux réactions toxiques :
"Nous (Underoath) avons sorti une nouvelle chanson hier et, comme toujours, nous écrivons une musique qui nous excite et nous met au défi de nouvelles manières et fait évoluer notre son. Chaque fois que nous publions quelque chose de nouveau, il y a toujours une poignée de commentaires du genre 'Nous voulons juste vos anciens trucs, ce n'est pas vous les gars, c'est une façon de vous vendre, revenez à ce que nous aimons… etc.' J'ai lu ces commentaires et je pense juste, quelle déception, pas pour nous mais pour eux. Ne pas comprendre que ce que vous aimez chez un artiste est aussi ce pour quoi vous le détestez. Vous n’obtiendrez jamais une 'nouvelle' version de ce que vous voulez parce que la musique n’est pas ce que vous aimez vraiment. Vous aimez ce souvenir, cette période de votre vie où vous avez découvert quelque chose de frais, de nouveau et d'excitant pour vous et les souvenirs que vous avez pendant cette période jouent tous un rôle dans cela. La musique n’en est qu’une partie. Il ne peut pas être reproduit car il ne sera jamais pur et nouveau pour vous. Vous poursuivez donc mentalement une vision inaccessible. Je sais que toutes les chansons ne sont pas pour tout le monde, mais si vous vivez comme ça, vous vous trompez également en vous trompant sur tant de nouvelles choses basées sur des opinions biaisées. Quand j'entends une nouvelle chanson spécifiquement d'un groupe, je sais que j'essaie de séparer le groupe de la chanson. Je l'écoute et je décide simplement si je l'aime ou pas ? Parfois oui, parfois non, mais je ne décide pas si je l’aime en fonction d’autre chose que de ce que c’est sur le moment. Je promets que 99 % des artistes écrivent de la musique qu'ils aiment et dont ils sont suffisamment fiers pour la partager avec les gens. Vous ne l’aimerez peut-être pas, mais vous ne l’aimerez pas à cause de ce qu’elle est et pas à cause de ce que vous souhaiteriez qu’elle soit. Fin de la diatribe."
Il est vrai que Underoath ne se sont jamais cachés du fait que leurs albums les plus populaires ont été écrits avec énormément de tensions, notamment à cause des problèmes d'addiction de Spencer et des valeurs chrétiennes extrêmement présentes dans le groupe durant ces années. Deux choses qui ont cessé depuis leur retour après un hiatus de 3 ans. Les membres se disent bien plus heureux et stables depuis cette reformation et l'album Erase Me (2018), malgré des réactions de fans plutôt froides. Quoi qu'on en dise, la démarche du groupe semble sincère.
Dans l'attente d'une annonce pour un futur album, "Teeth" est disponible sur toute plateforme de streaming.
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