Kave Fest 2025 : retour sur une édition haute en couleurs !

Le Kave Fest, c'est un festival qui mélange médiéval et musique moderne, dans le château de Gisors en Normandie. Cette édition 2025, du 4 au 6 juillet dernier, a vu une nouvelle fois s'entrechoquer les chevaliers en armure devant les growls maîtrisés sur scène. Dès l'entrée, on pouvait y retrouver le petit village médiéval, avec produits du terroir, jeux de société, artistes (dessinateurs, tattoo, corpse paint, instruments...) et le stand de merch. De quoi profiter entre les concerts ! Au fond : la scène et la nourriture, ainsi que la cour secondaire du château le long des remparts pour les activités annexes... Une organisation simple et efficace qui ne perd personne ! Avec une affiche où plus de la moitié des groupes viennent de France, cet édition a mis en avant des groupes locaux trop souvent oubliés sur les gros festivals : un plaisir à (re)découvrir ! En annexe, on pouvait également retrouver des spectacles de feu, des groupes plus traditionnels, un hypnotiseur... De quoi se divertir hors du metal, style principal du festival.

Le premier jour faisait office d'échauffement, avec des concerts plus tardifs (démarrage à 17h). le rock de Ring Scabs a réveillé le public et a introduit le week end avec vigueur, avant de céder la place à Bad Situation qui jouissait de nombreux fans visiblement venus pour eux. Un délice de voir la complicité avec le public ! Dans le même style, on retrouvait les britanniques de Saint Agnes, malheureusement un peu moins percutants que dans notre souvenir. Heureusement, on pouvait compter sur les grecs de Planet of Zeus pour remonter le niveau avec leur rock percutant, haranguant la foule avec leurs guitares échauffées ! Pour la tête d'affiche, on retrouvait Coheed And Cambria, qui ont développé leur metal progressif sans faute : un passage acoustique a même fait planer la foule, sans ralentir le mosh pit qui est reparti de plus belle par la suite. Une belle réussite pour les américains. La soirée s'est terminée avec Carbon Killer et son mix électro metal, qui a souffert de problèmes techniques mais qui ne s'est pas laissé démonter et a pu offrir une belle conclusion à cette journée.

Le deuxième jour était assez diversifié et offrait la part belle aux groupes de folk sur le haut de l'affiche. Pour un démarrage efficace, on pouvait compter sur les parisiens de BrokNface qui ont enveloppé la brutalité de leur musique dans de beaux messages d'inclusivité. Le metalcore d'Eiga a ensuite convaincu avec une belle énergie, puis nous avons assisté au set de Witchorious qui ont intrigué avec leur doom teinté de thérémine. Pour la suite, on pouvait compter sur les survoltés Mirabelle. qui ont transmis leur bonne humeur à tout le public, un plaisir de voir tout le monde sauter et s'amuser sur le pop punk des français ! Un des highlights de la journée était cependant Stellvris, le groupe de metal moderne tchèque, qui n'ont pas arrêté de faire participer le public, jusqu'à ce que la chanteuse aille dans la fosse participer au wall of death avant de se joindre aux crowdsurfers, tout en chantant évidemment ! Clairement un groupe qui aime la connexion avec leur public ! On retrouvait ensuite des Français avec Hrafngrimr qui a fait redescendre la température en entonnant des chants folk inspirés par la Scandinavie. Pas la meilleure prestation du groupe que l'on ait pu voir, mais certains venaient visiblement pour eux ! Ensuite, Klone, gros nom français du fest, a pu dérouler sans faute leur metal progressif prenant et a fait remonter la température jusqu'à ce qu'elle explose pour la tête d'affiche du jour : Ensiferum. Les finlandais ont pris plaisir à jouer de nombreux morceaux devant un public gonflé à bloc, qui chantait et dansait avec eux au milieu d'un mosh pit enflammé. Avec des titres phares comme "Wanderer" ou "In My Sword I Trust", le final était explosif ! Pour terminer, le duo français d'Eihwar a mélangé le folk et l'électro pour faire danser la foule une dernière fois et on se laissait facilement emporter, bien qu'ils ne nous aient jamais convaincus, c'était une douce façon de terminer.

Le dimanche était le plus intense : le metalcore et le metal moderne étaient mis davantage en valeur ! C'était Barren qui ouvrait cette journée avec leur djentcore efficace, et dès les premières notes le public était à fond avec un mosh pit peu peuplé (trop tôt!) mais violent ! En une demi heure, le groupe a prouvé qu'il savait faire bouger les spectateurs ! Seul groupe de Black du fest, ce fût au tour de Griffon d'enchainer, et même si les français étaient un peu hors du style de la journée, ils ont tout de même réussi une prestation maîtrisée qui a captivé la majorité du public. L'énergie a explosé de nouveau avec No Terror In The Bang qui ont contaminé tout le monde avec leurs sauts et leurs headbangs à n'en plus finir ! Puis, nos voisins belges ont investis la scène sous le nom d'Ice Sealed Eyes. Du "newcore" selon leurs dires, qui est très appréciable en live. Les membres ne manquent pas d'interactions avec la foule. Mais les petits favoris de la journée se nomment Revnoir, et on peut se rendre compte que de nombreuses personnes sont venues pour eux aujourd'hui ! Même si la pluie s'abat pile au moment de leur set, le pit tient bon et cela offre une reddition de "Whole New World" encore plus dramatique. Avec leurs nombreux titres phares, le groupe prouve encore qu'il devient l'un des meilleurs groupes français du style, et les nombreuses personnes qui chantaient leurs titres sont sûrement de cet avis également ! Future Palace a enchaîné parfaitement, pour continuer dans le même style. Le trio allemand était motivé à retourner le Kave Fest et les instruments ont magnifiquement supporté le chant de Maria. Toujours autant un plaisir à voir, surtout que la proximité avec le public se faisait sentir ! Siamese a enchaîné ensuite en remplacement de Bob Vylan. Les rockeurs danois ont visiblement ravis la foule, dont certains ont confié les préférer à la tête d'affiche initiale. En tout cas, le show a été efficace et plaisant ! L'enchaînement sur le punk rock britannique de Boston Manor s'est fait assez naturellement et le mosh pit était vraiment en feu : circle pits, pogos à tout va et une vague de slammeurs, dont même la sécurité... Qui a même ouvert le pit pour un Wall Of Death. On s'est surpris à monter Maria de Future Palace dans les airs après qu'elle nous ait confié n'avoir jamais fait de crowdsurfing ! Un pure délire et beaucoup de joie. Pour terminer le festival, le cover band Alternight a investi la scène pour reprendre les plus gros morceaux de metalcore et de nu metal avec de nombreux invités, notamment de nombreux autres musiciens de cette édition du Kave Fest. Une fin en beauté pour le public qui n'a cessé de chanter, avant que la fin ne résonne et que les gens partent peu à peu en dansant sur des musiques d'ambiance. 

L'édition 2026 du Kave Fest, en juillet prochain, promet d'être au moins aussi mémorable avec quelques jolis noms soufflés dans l'oreillette… On espère vous y retrouver nombreux, car l'ambiance conviviale et chaleureuse du fest nous a clairement conquise cette année !

Texte : Margot Patry