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Rise Of The Northstar (Interview Exclusive) : "On arrive beaucoup plus libres artistiquement sur cet album" !


À l'occasion de la sortie de Chapter 04 : Red Falcon Super Battle! Neo Paris War!!, le 4ème album de Rise Of The Northstar (hardcore/metal), rencontre avec Vithia (chant) et Eva-B (guitare) pour discuter de ce nouvel opus !

LN! : Tout d'abord, vous parlez pour ce nouvel album de commencer une nouvelle ère pour le groupe, et je voulais savoir ce que vous entendiez par-là ? 

Vithia : En gros, The Legacy of Shi, notre deuxième album, et Showdown, notre troisième, c'était deux albums liés qui devaient sortir dans un temps beaucoup plus rapproché. Entre temps, il y a eu le truc qu'on appelle le Covid, qui nous a bien fait chier et perdre du temps… Mais normalement, cette parenthèse artistique est terminée, et on arrive beaucoup plus libres artistiquement sur cet album. Je n'ai pas à parler de mon yokai, on n'a plus nos tokkofuku, etc… Il faut savoir que Showdown, entre le moment où il a été conçu et le moment où il est sorti, il y a facilement deux ou trois ans qui se sont écoulés, ce qui fait que moi, j'avais une vraie frustration artistique ! Sur scène, je défendais un album que j'adore, mais qui ne représentait plus ce que j'étais, et surtout, ce que le groupe était à l'instant T où on le jouait. Là, pour cet album, on est allé très vite, il y a une urgence artistique, je voulais qu'il sorte vite parce que je voulais m'exprimer vite, on avait beaucoup de compos, et aujourd'hui l'album sort vite par rapport au moment où il a été conçu et terminé. Il représente ce qu'est Rise of the Northstar présentement. C'est pour ça que c'est un nouveau chapitre. 

LN! : Parce que vous avez évolué humainement et artistiquement depuis... 

Vithia : Voilà. évidemment, en tant qu'individu d'abord, et puis aussi parce que comme je t'ai dit, les deux albums précédents sont liés et correspondent à un arc. Et là, on ne commence pas forcément un nouvel arc, mais c'est un album où il n'y a pas un fil conducteur.

LN! : Oui, je vois. Depuis 2022, vous avez un nouveau bassiste et un nouveau batteur, avec Kevin par exemple, qui est l'ancien batteur de Benighted. Est-ce qu'ils ont composé avec vous, est-ce que ça a apporté un peu du changement dans le groupe aussi ? 

Eva-B : Il y a Yoru à la basse qui a beaucoup participé, parce que lui, il fait beaucoup de beats hip-hop, il fait du scratch aussi, donc tous les scratchs qu'on a entendus dans l'album, c'est avec des vraies platines que ça a été fait. Il a vraiment apporté ce côté très urbain, hip-hop, qu'il y a sur certaines chansons comme "Desolation Hawk", par exemple. C'est la dernière avant l'outro et elle part d'un beat que tu entends au début, c'est lui qui l'a composé et ça nous a inspiré pour la suite. Yoru est vraiment un atout. Et puis Kevin… Perso, quand je compose, je fais à peu près tout musicalement et je propose déjà les parties de batterie. Lui, il vient rajouter son style derrière, il vient rajouter des petits trucs en plus, des petits trucs de batteurs que moi je n'ai pas, parce que je suis guitariste. 

Vithia : Le côté hip-hop/rap, il a toujours été là dans le groupe, même à l'époque de Protect Ya Chest, y'a un beat, et même sur "Teenage Rage", à la fin du morceau il y a un beat hip-hop, mais c'est Eva-B qui l'avait composé. C'est surtout que ce n'est pas forcément notre domaine de prédilection. Là, il nous offre beaucoup plus de versatilité, il met ses compétences à notre service. C'est super. 

LN! : Vous avez fait deux collabs, une avec Florent de LANDMVRKS, une avec Aaron de ten56. Comment les avez-vous approchés, et aussi en quoi est-ce important pour vous de faire participer d'autres collègues de groupes français ? 

Eva-B : Déjà, ce qu'il est important de noter, c'est que comme on disait, les deux albums qu'il y a eu avant, et même un peu ceux d'avant, il y avait un concept très fort et une histoire à raconter. Donc c'était très compliqué de ramener des gens dans ces albums, et c'est pour ça qu'il n'y a pas de collabs dans les albums d'avant. On a commencé avec Hyro the Hero sur le titre "Underrated", et on avait vraiment kiffé travailler avec quelqu'un d'autre, mélanger la voix de Vithia avec quelqu'un d'autre, vu qu'il a une voix très forte, et une empreinte vocale qu'on reconnaît très rapidement. Quand on met quelqu'un d'autre avec lui, il se passe tout de suite quelque chose, les voix sont souvent complémentaires, donc c'est très cool. Et pour l'histoire avec Flo et Aaron, avec Flo, on avait la chanson "Back 2 Basics" qui était déjà composée, on avait commencé à la travailler et sur le refrain, on n'était pas satisfaits de ce qui se passait. On sentait qu'on pouvait faire un truc plus mélodique. C'est venu presque directement de travailler avec Flo, de lui demander, en tout cas, si il voulait bosser sur un morceau avec nous. Il a dit oui tout de suite, c'était super. Et il nous a envoyé tout de suite un truc, on a été très contents, il nous a aussi proposé de faire le mix, master… De ce morceau-là, justement. Et quand on a reçu le produit final, on a fait : "en fait, tu vas faire l'album, ça va être très simple !" Et donc il a accepté direct. C'est comme ça que la collaboration avec Flo a commencé, en tout cas. Et puis Aaron, c'est quelqu'un qu'on connaît depuis très longtemps, même avant, quand il était dans Betraying The Martyrs, on se croisait très souvent. J'étais au concert au Trabendo qu'ils ont fait il y a quelques mois. Après le concert, on était ensemble en soirée. Et puis il est venu de lui-même, il m'a demandé si on composait avec Rise car il voulait être sur l'un de nos morceaux. Au même moment où il me disait ça, on avait un morceau que moi j'avais composé et qu'on avait mis un peu de côté parce qu'on ne savait pas trop quoi faire dessus en termes de chants, etc. Et puis on s'est dit, bah en fait, on va utiliser ce morceau-là pour faire une collab avec Aaron. Et puis ça a très bien marché, on est très contents du résultat. 

LN! : J'aime beaucoup, moi la collab avec Aaron, c'est l'un de mes préférés de l'album, par exemple.

Vithia : Je pense que c'est le titre le plus brutal de l'album. Généralement, quand on apporte des featurings, on essaie d'avoir de la complémentarité dans les voix. Donc sur "Back 2 Basics", je fais le rap assez bas justement pour sublimer la voix de Flo qui s'envole sur le refrain. Et là, avec Aaron, c'est différent parce que lui, il peut aller chercher encore plus grave que moi. Du coup, au début, on est un peu guttural, on est très grave tous les deux en question-réponse. Et après, il va chercher des notes d'outre-tombe là. Moi, je me mets justement à rapper beaucoup plus haut. On trouve justement que c'est là que ça fonctionne les featurings, c'est quand il y a une complémentarité, qu'on ne mime pas l'autre. 

LN! : Du coup, quand vous cherchez des collabs, vous cherchez des gens qui apportent quelque chose de complètement différent. 

Eva-B : En fait, on cherche des gens ou des choses que Vithia ne peut pas faire. Ça n'a pas de sens d'avoir quelqu'un qui a plus ou moins la même voix ou qui va rapper de la même manière. C'est vraiment essayer de lier deux mondes complètement différents. 

Vithia : On veut un vrai featuring artistique, une vraie chanson. On écrit des vrais titres pour ça. 

Eva-B : Et surtout, des titres aussi sur les featurings où on laisse de la place. Ce n'est pas juste un petit pont à la fin de la chanson où il y a une gueulante vite fait d'un mec. Il y a un couplet pour la personne, il y a un refrain souvent où les deux sont ensemble. C'est comme si c'était deux chanteurs. C'est vraiment important de faire ça. 

LN! : J'imagine que c'est ce qui rend les chansons plus intéressantes aussi à écouter. Si on part sur un autre sujet, vos vidéos pour vos musiques ont toujours beaucoup d'attention je trouve. Pour ça, vous avez gagné une Foudre. C'est quoi pour vous l'importance d'une cérémonie comme les Foudres et comment vous avez réagi au fait de l'avoir gagnée ? 

Vithia : On est honorés. Je trouve ça bien qu'il y ait des gens qui se bougent en France, parce que c'est vrai qu'il n'y a jamais eu d'Award du metal français, alors qu'en fait, ça fait quand même plusieurs décennies qu'il y a des groupes de metal en France qui jouent, qui remplissent des vraies salles et je trouve que c'est bien qu'il y ait des pros qui s'y intéressent enfin. Mine de rien, le Hellfest, ce n'est pas un des plus gros festivals de France, c'est un des plus gros festivals metal du monde ! Donc ça montre qu'il y a quand même des acteurs dans ce milieu, en France, qui peuvent faire des choses gigantesques, qui ont un public. Donc, bien sûr, le Hellfest, ça brasse un public européen, mais il y a quand même énormément de Français et il y a même beaucoup de groupes français qui y jouent. Au final, je trouve ça cool, et on est honorés d'avoir été récompensés. Notre album n'étant pas sorti, notre tournée n'ayant pas commencée, on ne pouvait pas trop prétendre à autre chose, mais c'est déjà incroyable d'avoir été gratifié pour notre travail sur le clip. 

LN! : Ça faisait plaisir en tout cas de voir cet Award. Vous avez toujours eu des inspirations provenant de mangas, animes, etc. Mais quand j'ai écouté l'interlude "Under" par exemple, ça m'a rappelé les musiques style Silent Hill, ou quelque chose comme ça. Je me demandais si vous aviez aussi eu des inspirations venant de jeux vidéo. 

Vithia : Pour "Under", c'est vraiment un beat hip-hop qui m'a inspiré le lyrics. Il faut savoir que Yoru, je lui ai donné comme instruction de ne jamais s'arrêter de composer, de toujours m'envoyer des beats. Même quand il se dit ça ne servira pas pour le groupe. Faux. Ça peut toujours servir pour le groupe. Par exemple, ce beat-là, on l'avait en stock depuis plusieurs mois. Je crois même que ça date de l'année dernière. Après moi, je vais piocher dans ce stock. Quand j'ai un lyrics, je vais aller piocher comme dans une banque son juste à nous. Pour cet interlude, c'est comme ça que ça a fonctionné. C'est lui qui a composé le beat donc je n'ai pas de réponse à sa place. Je ne pense pas qu'il y ait une influence des jeux vidéo pour la musique. Mais graphiquement, il y a des jeux vidéo qui m'inspirent comme Metal Gear, ou Street Fighter. 

Eva-B : Moi, j'écoute pas mal de musiques de jeux vidéo. Après, de dire que ça a une influence sur les morceaux de Rise... Je ne sais pas. J'adore les musiques de Dark Souls, d'Elden Ring et tous ces trucs-là. Les orchestrations. Clair Obscur aussi, elles sont très cool. Mais Dark Souls, c'est encore mieux. Mais ça ne se sent pas trop dans notre son, je pense. 

LN! : Vous n’essayez jamais de mettre de l'orchestration derrière ce que vous produisez ? 

Vithia : Je ne sais pas. Le côté violon, tout ça, un peu... Bon, on verra. Je ne sais pas ce qu'on fera demain, mais en tout cas, ça ne m'est pas venu à l'idée. Ça fait tout de suite un peu metal symphonique. C'est pour Lorna Shore, etc. J'ai rien contre. C'est un autre style. C'est autre chose. Je ne sais pas si ça marcherait avec du hip-hop. 

LN! : J'avoue, je ne sais pas. Je serais curieuse. 

Eva-B : Faut essayer. Remarque, je te dis ça, mais on a un morceau, "Solitary Homeboy", où tu as du shamisen dessus. Un des instruments typiques japonais, ça peut se retrouver aussi sur nos morceaux. Par contre, c'est des sonorités qui ne sont pas que dans le manga, même si on le retrouve dans Naruto, dans tous les OST, partout. Ça vient de là aussi. 


LN! : J'aime beaucoup. Dans l'outro, il y a beaucoup de remerciements directs. Est-ce que c'était important pour vous d'exprimer ça directement dans l'album via une chanson ? 

Vithia : Je trouve que c'est important de dire merci aux gens, comme c'est important de se focus sur le positif. Il faut remercier son public. Ici, pareil, c'est le beat. Au début, on aurait pu en faire un morceau, mais je leur ai dit que moi, je voulais en faire justement une outro et jeter un lyrics comme ça sur le papier que je trouve cru, brut et franc. En français, en anglais, switcher, pas de poser de questions. Je trouve que c'est une belle manière de clôturer un album comme Chapter 04. 

LN! : Tu fais beaucoup ça, du coup, trouver dans ta banque, comme tu dis, ce qui t'inspire pour ce que tu veux exprimer sur le moment. 

Vithia : On va dire que j'essaie de voir... Eva-B compose beaucoup. Il m'inonde de riffs, de compos. Et après, j'essaie de voir ça un peu comme un architecte. Il ne faut pas trop en donner. Je trouve qu'un album, c'est bien quand il y a des titres qui rentrent en résonance entre eux, mais ça ne sert à rien de trop en mettre. Cet album, il fait moins de 40 minutes et je trouve ça bien. Je trouve ça digeste, je trouve ça frais. Il y a des albums, parfois, je les trouve trop épuisants à écouter ou je trouve qu'il y a trop de titres, c'est des redites. Là, tu n'as pas trop de titres. Tu as des titres qui rentrent en résonance. Par exemple, comme "Under" et "75 Outro" ou comme "A.I.R Max" et "Pressure". Dans l'absolu, je trouve que c'est un album que tu peux écouter d'un coup sans être épuisé. C'est bien. En tout cas, c'est comme ça que je le vis. C'est pour ça que généralement, une fois qu'on a beaucoup composé, qu'on a tout conçu, on met parfois des chansons de côté volontairement pour ne pas surabonder l'album. 

LN! : Oui, pour ne pas que peut-être les gens puissent se lasser. 

Vithia : Oui, c'est ça. Tu as envie d'aller à la chanson suivante. 

Eva-B : C'est bien quand il y a une fin, je trouve. Aujourd'hui, c'est de plus en plus rare les gens qui écoutent vraiment les albums du début à la fin. Donc, il faut essayer d'être compact, d'être précis. Optimal. 

LN! : Vous avez beaucoup tourné dans votre carrière, à part la France, l'Europe, vous avez fait beaucoup le Japon parce que ça se prête beaucoup à votre style. Vous avez fait récemment l'Amérique du Sud également. Qu'est-ce que ça fait de voir que votre musique est connue absolument partout dans le monde et qu'il y a des gens qui viennent vous voir peu importe où vous allez, et est-ce que vous imaginez à ce point grandir comme ça en tant que groupe ? 

Eva-B : Moi, personnellement, non. Mais je me mets rarement des attentes à ce niveau-là. Je prends ce qui vient et je suis toujours content de voir des gens. C'est vrai qu'en Amérique latine, par exemple, de voir des gens qui viennent te voir et qui te disent que ça fait 15 ans que qu'ils nous connaissent, qu'ils nous écoutent depuis Protect Ya Chest en 2010 et qu'ils peuvent enfin nous voir… Tu te dis putain, le mec, ça fait 15 ans et il est là et le jour où tu arrives enfin, il prend son billet et il vient te voir. C'est vrai que c'est assez fou et puis même, oui, les tournées qu'on a faites au Japon, etc., tu te dis que t'es à l'autre bout de la planète et t'as tous ces gens qui viennent et qui, en plus, connaissent tes codes, qui voient ce que tu racontes, etc. Ça prend tout son sens dans ces endroits-là. Est-ce qu'on prend la mesure du truc ? J'en sais rien. Je trouve que moi, je ne la prends pas, la mesure, mais je suis toujours très content d'aller dans les concerts et puis de voir tous ces gens vibrer sur la musique. 

Vithia : Moi, c'est au contact des autres, des gens qui ont un travail plus normal, entre guillemets. C'est quand j'échange avec eux, c'est eux qui me font réaliser la chance qu'on a. Après, la vérité, c'est que mon groupe, je l'ai vraiment calibré, si je puis dire, pour le Japon et la France. Tout le reste, je vis ça comme un bonus. C'est chanmé si ça arrive et si ça n'arrive pas, ce n'est pas grave. Vraiment je suis comme Eva-B là-dessus, je n'avais pas d'attentes. C'est cool que ça arrive. C'est trop bien l'Amérique du Sud, les gens se sont déchaînés et on est content d'aller jouer en Europe et tout, mais je ne pronostiquais pas là-dessus. 

LN! : Cette année, vous avez remplacé Ultra Vomit au Hellfest. Comment vous avez appréhendé le show ? Parce que vous n'avez pas eu forcément beaucoup de temps pour vous préparer. 

Vithia : On a eu moins de trois semaines. On ne s'est pas posés beaucoup de questions, quand même. On s'est fait, bon, l'opportunité est incroyable, faut le faire ! Et puis, après, on prépare step by step. En gros, il faut monter un show. Pour cette envergure, il faut une scéno. Je leur ai proposé une scéno précise avec des références, des trucs. Je leur ai dit qu'on n'allait pas partir sur un show écran parce que, mine de rien, beaucoup de groupes le font, que je n'avais pas envie de partir de manière hasardeuse avec du motion design que je n'allais pas forcément maîtriser, qui allait couter un bras. Je me suis dit, au final, je veux quelque chose de théâtral. La France, c'est le pays du théâtre. Et du coup, pour la petite histoire, en 2018, on a déjà fait la mainstage du Hellfest, mais plutôt à 14h, 15h, je ne sais plus. Et il y avait déjà un Kabuki, cet effet de changement de backdrop. Et il n'était pas tombé à l'époque. Il y a eu un défaut électrique, ça n'a pas marché. J'étais fou de rage parce que c'est le seul truc qu'on avait prévu sur scène. Il y avait ce drapeau bleu, blanc, rouge avec le cercle rouge japonais au milieu qu'on a pas vu. Du coup, là, j'ai voulu me venger. On a refait deux backdrops, 40 kilos, deux pièces de 10 mètres par 18. On a mis les deux drapeaux sur scène. Et là, le premier est tombé comme il fallait. Et sur scène, quand il tombe, j'ai la rage, je suis trop content. Du coup, je voulais vraiment appréhender ce live comme ça, un peu de prod sur scène et tout, mais réussir à arriver de manière assez pure. Un groupe et son son. Voilà, pas de chichi. Il y a des grillages, il y a cette vibe très baseball qui est vraiment inhérente au groupe depuis ses débuts, en référence à un manga qui s'appelle Rookies. Aussi parce qu'au Japon, le sport numéro un c'est le baseball, mais qu'aussi on a une musique très américaine, et un des sports numéro un aux US, c'est le baseball. Finalement, c'est une image dans laquelle on se retrouve et qui va bien au groupe. Et puis, une fois que la scène et tout ça est fait, il faut construire une setlist efficace qui parle à tout le monde, qui parle aux fans et aussi aux gens qui ne nous connaissent pas. Et puis, essayer de donner le meilleur de nous-mêmes du début jusqu'à la fin. 

LN! : A l'image de Landmvrks qui a remplacé Bad Omens, vous avez ressenti des retombées d'être aussi haut dans l'affiche à ce moment-là ? 

Vithia : Je pense qu'on pourra peut-être le ressentir l'année prochaine. Parce que le live, il est sorti il n'y a pas longtemps sur YouTube. On nous parle beaucoup de ce live. Mine de rien, on a été quasiment nominé au Foudre pour ça, mais le live Arte est sorti trop tard après. Je pourrais te répondre dans un an ou deux. Je pense que je ne peux pas mesurer ça en quelques mois. 

Eva-B : Après, nous, la différence avec LANDMVRKS, c'est qu'on est déjà un peu plus installés. LANDMVRKS, quand ils ont fait le Hellfest par rapport à là où ils en étaient au moment donné, c'était vraiment un truc de fou. Nous, on avait déjà fait le Trianon, on avait déjà fait l'Elysée Montmartre et eux, c'était vraiment pile dans la pente ascendente. Toutes les planètes se sont alignées. Donc je pense que ça n'aura pas le même impact à mon avis, mais ça reste quelque chose. De ce que j'ai vu, il y a quand même plein de gens qui nous ont découverts au Hellfest encore. J'ai encore vu des commentaires sur le dernier clip qui vient de sortir qui disent "je viens de découvrir ce groupe, c'est génial !", écrits en français. Tu te dis, en France, normalement, on est censé un peu nous connaître, on nous aime, on ne nous aime pas, peu importe, mais les gens nous connaissent en général, mais finalement il y a encore des gens qui ne savent pas qui on est. C'est amusant. 

LN! : Ã‡a montre qu'il y a toujours un public à prendre. Il y a aussi la jeune génération qui arrive, qui découvre les groupes, etc. Mais comme tu disais, c'est un peu étonnant qu'il y ait certaines personnes qui ne vous connaissent toujours pas parce que ça fait environ 15 ans que vous êtes sur la scène et que vous êtes pas mal connus. Quel regard portez-vous entre il y a 15 ans quand tout a commencé et maintenant ? Est-ce que vous pensez que beaucoup de choses vont changer par exemple dans 15 ans encore ? 

Eva-B : C'est une bonne question ça. Je pense qu'il peut peut-être se passer quelque chose avec l'album actuel parce qu'il y a vraiment une proposition qui est différente par rapport aux deux albums d'avant. Comme je disais, le souci qu'il y a eu avec les deux albums qui devaient être beaucoup plus rapprochés, c'est que ça a pris beaucoup plus de temps que prévu. En termes de composition sur Showdown, on est revenu à quelque chose d'un peu plus direct par rapport à Legacy of Shi mais en termes de production, de son, on ne s'est pas très écarté donc c'était quand même deux choses qui ont pris beaucoup de temps et qui se ressemblent un petit peu. Là, vu qu'on propose quelque chose de différent, plus moderne, plus actuel, je pense que ça peut toucher une partie du public justement qui ne nous connaît pas forcément, qui peuvent être accrochés par la chose parce que ça sonne plus moderne, plus actuel. Et même là, on voit l'Olympia qui va arriver le 22 novembre, il reste 100 places à vendre à peine avant que ce soit complet. C'est la plus grosse salle qu'on va faire, donc il y a une évolution. Après, Rise a toujours été un groupe qui monte, mais c'est une petite pente, une pente constante qui fait son petit chemin. Dans 15 ans, si ça continue comme ça, on va être encore plus haut, j'espère. 

LN! : Très bien. Et du coup, quand vous avez commencé, il y a genre 15 ans, tu penses qu'il y a quelque chose que vous auriez aimé faire différemment ? 

Vithia : Il y a 15 ans, c'était pour Protect Ya Chest ? Oui, 2010. Il y a toujours des trucs que tu te dis que tu aurais pu optimiser. Mais c'est plus d'un point de vue off, d'un point de vue business. Tu aurais pu agir autrement. Après, ça ne sert à rien de dire oui, j'aurais pu faire ci ou ça, l'histoire est-ce que qu'elle est. Il faut avancer. 

Eva-B : Oui, c'est vrai que sur le côté business, il y a peut-être des trucs qui auraient pu être mieux gérés, des tourneurs qu'on n'aurait peut-être pas dû prendre… 
Vithia : Mais sinon, dans l'absolu, artistiquement, il n'y a pas de regrets, il n'y a jamais eu de compromis artistique. C'est bien ça. 

Eva-B : Moi, perso, musicalement, peut-être que Legacy of Shi, je l'aurais fait différemment, peut-être un peu plus bourrin. Je suis heureux de cet album, mais je sais que ça avait été un truc qu'on avait débattu à l'époque. Musicalement, purement, c'est le seul truc qui me vient. 

LN! : Merci pour votre temps, rendez-vous à l'Olympia !

Interview : Margot Patry et Garnet

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