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Jordan Fish : "Avec chaque projet que j'entreprends, je veux essayer de m'immerger au point où j'ai l'impression d'être l'artiste"


Dans une nouvelle interview avec NME, Jordan Fish, l'ancien claviériste et producteur de Bring Me The Horizon parle de son travail avec Poppy et Architects, du dernier album de BMTH, des critiques sur le "son Jordan Fish" et de ce qu'il pense de l'étiquette "super-producteur" !

En avril dernier, Jordan dévoilait à NME qu'il avait terminé 4 albums, ce qui, nous le savons maintenant, incluait Negatives Spaces, le 6ème album de Poppy, ainsi que le 11ème album d'Architects à venir le 28 février prochain, The Sky, The Earth & All Between. En juin, c'est le groupe pop punk anglais Busted qui révélait qu'il avait également fait appel à lui. Aujourd'hui, il tease de nombreux projets supplémentaires dont il ne peut pas encore parler, y compris le prochain album d'un groupe pop punk culte (il est n'est pas très clair de s'il parle de Busted ou d'une autre formation) !

Pour le moment, le disque de Poppy est le seul LP produit par Jordan à être sorti : "Poppy voulait faire de grosses chansons rock, ce que je peux faire, je suppose", sourit-il. "Elle a commencé par faire cette musique erratique qui change de genre… ce n'est pas vraiment mon domaine de changer constamment de tempo. Dans mon esprit, elle n'avait pas vraiment mis en place un ensemble d'œuvres extrêmement cohérent, c'était donc là le défi : mettre ses paroles et sa saveur sur des structures de chansons plus conventionnelles. Ce fut un processus indolore [parce que] elle n'est pas particulièrement stressée par ce qu'elle fait".

Le résultat fut l'album le plus lourd de Poppy à ce jour. Mais Jordan minimise toute influence sur ses cris dévastateurs sur "The Center's Falling Out", dont le riff a été écrit par Stephen Harrison de House Of Protection et collaborateur de Jordan. "Son cri est si tranchant et agressif qu'il vous donne presque la nausée. C'est un cri d’horreur, comme si quelqu'un était assassiné. C'est tellement perçant que je ne peux pas être dans la pièce !"

En réfléchissant au passage de Fish au sein de BMTH, le leader Oli Sykes a déclaré à NME qu'il ne "pensait pas qu'il serait capable de chanter" sans son ancien camarade de groupe. Les Architects ont récemment fait l'éloge de la capacité de Jordan à améliorer le chant, et son travail avec House Of Protection était la première fois qu'Harrison ou son coéquipier Aric Improta (deux ex-Fever 333) assumaient le chant. "Je ne suis pas un professeur de chant, je ne suis même pas un grand chanteur !" plaisante le producteur lorsqu'on l’interroge sur les secrets qui permettent de débloquer les capacités vocales de quelqu'un.

"Certaines personnes ont besoin d'un petit regain de confiance en elles, d'être poussées en douceur", explique-t-il. "Certaines personnes peuvent être poussées plus fort. Si ils sont naturellement de bons chanteurs, vous n'avez pas besoin de faire preuve de prudence. J'ai aussi eu des sessions cette année où les chanteurs savent vraiment ce qu'ils veulent faire. Je ne vais pas nécessairement intervenir et dire : 'Hé, la mélodie devrait aller ici', parce qu'ils essaient de trouver leurs propres vibes. C'est le cas où vous restez en retrait".

"Sam [Carter] est quelqu'un que je pousserais", poursuit-il, exprimant son engouement pour la voix claire et mélodique "incroyable" du leader d'Architects. "C'est une relation qui pourrait finir par le faire sortir en trombe de la pièce une fois tous les 10 jours ! Nous l'avons vraiment fait level up sur le disque. Ça va dans tous les sens - ça a beaucoup plus de profondeur que les singles qu'ils ont sortis".

"C'est un groupe étrange car ils sèment la discorde parmi les puristes du metal", réfléchit-il. "Le metalcore est une communauté impulsive. Les gens aiment avoir des opinions. Pour moi, l'objectif principal de cet album était de se sentir excitant et agressif - je n'étais pas nécessairement préoccupé par le son qu'ils avaient il y a 10 ans. Ce n'est tout simplement pas la voie à suivre… courir après un [vieux] son".

"C'est pareil avec Bring Me, on n'avait pas vraiment l'impression qu'on pouvait revenir en arrière après Sempiternal. Je ne dis pas que c'était l'album le plus révolutionnaire de tous les temps, mais [après] il y avait beaucoup de groupes faisant une [musique] similaire. Pour nous, continuer à faire ça nous aurait donné l'impression d'être dans un groupe de suiveurs - ce n'est pas une sensation agréable".

Si la production Jordan Fish peut faire des merveilles, elle n'a pas que des adeptes, et certains peuvent aussi lui reprocher de donner le même son à toute la scène : 

"Pour moi, [mes projets] semblent tous si différents… il y a peut-être des choix de production qui relient les choses", dit Jordan. "Je n'entends pas vraiment le son de ma production, ni mon son sur les disques Bring Me. C'est comme si vous n'entendiez jamais le son de votre propre voix dans votre tête".

"J'ai travaillé sur un album pop pour un artiste néerlandais [S10] - est-ce que les gens penseraient que ça me ressemble ? Je ne sais pas. Avec Bring Me, je n'étais qu'un rouage dans la machine. Oli était producteur et dirigeait tout ; Lee [Malia, guitariste] a son propre style ; Matt [Nicholls, batteur] a son propre style… donc ce n'était pas 'mon' son. C'est toujours une combinaison de ceux avec qui vous travaillez".

Il parle avec tendresse de POST HUMAN: NeX GEn de BMTH, sur lequel il a sept crédits d'écriture. "J'adore le disque. J'adore ce qu'ils font et je pense toujours que le groupe est incroyable. Bien qu'il n'ait pas vu Oli cette année ("C'est sain… quand vous vous séparez, vous avez besoin de temps"), Jordan vit juste à côté du Reading Festival, dont BMTH fera la une en août. Va-t-il s'y rendre ? "Si je suis là, oui, à 100 pour cent".

Il ne s'exclut pas de produire des albums en dehors de la scène rock et se dit ouvert à "s'essayer à n'importe quoi" sauf la "pop pure" : "Je deviens nerveux et gêné au début [des projets]", admet-il. "Socialement, c'est un peu terrifiant. C'est assez vulnérable de faire de la musique avec quelqu'un qu'on ne connaît pas vraiment. Je dois me rappeler de mettre un pied devant l'autre et d'être courageux".

Et il nous le confirme, il n'apparaît pas sur le prochain album de Spiritbox, Tsunami Sea, malgré qu'une photo publiée sur les réseaux ait laissé penser le contraire pendant longtemps. Plaisantant sur la façon dont cette photo de studio "m'a suivi" toute l'année. ("Nous nous sommes juste vu un jour. J'étais déjà au milieu de deux projets… J'adorerais travailler avec eux un jour si le timing est bon"). Quant à la photo récente avec son "très bon ami" Noah Sebastian, Jordan ne confirme ni ne nie aucune implication dans la nouvelle musique de Bad Omens - bien qu'il ait entendu quelques démos. "Ça va être génial. Je suis excité pour eux".

Le désir inhérent et constant de Jordan de faire de l'art est exactement comme l'avait décrit Oli Sykes à NME ("Jordan voulait juste écrire et créer"). "Je suis un peu un bourreau de travail", rigole-t-il. "Mais je ne considère pas ça comme du travail - ça ne semble pas malsain". Cette passion éternelle est dans son ADN depuis son plus jeune âge, bien avant l'arrivée de BMTH - "même quand tout le monde s’en foutait".

Un super-producteur du niveau d'un Rick Rubin ou d'un Pharell Williams ? "Je ne fais pas partie de ceux-là, je suis juste un modeste producteur !" répond Jordan, avec un air d'humilité. "Rien de tout ça ne me dérange… tant que vous maintenez des normes élevées. Avec chaque projet que j'entreprends, je veux essayer de m'immerger au point où j'ai l'impression d'être l'artiste. Quand je travaille avec Poppy, je suis Poppy ! Si quelqu'un déteste, ça me blesse aussi".

"Je veux repartir et avoir l'impression d'avoir tout donné. C'est aussi mon putain de bébé", conclut-il. "C'est aussi ce que je ressens à propos d'Architects… Je suis leur égal lorsque nous sommes en studio. Je m'investis émotionnellement dans chaque projet et dans la carrière de l'artiste - je veux les voir gagner".

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