Live Report : Linkin Park @ Paris La Défense Arena de Nanterre (03/11/2024)
L’annonce du décès soudain de Chester Bennington le 20 juillet 2017 avait traumatisée toute une génération. Pendant ces sept dernières années, on ne savait pas trop ce qu'allait advenir Linkin Park, les fans se consolant tant bien que mal avec les rééditions des premiers albums. Puis, le 5 septembre dernier, LP annonçait son retour avec un concert en direct sur internet, l’occasion de présenter le nouveau line-up : Rob est remplacé par Collin à la batterie, Brad (qui ne s’occupe plus que de la partie backstage et production) est suppléé par Alex Feder et c’est donc Emily Armstrong qui est en charge de la partie chant. Dans la foulée de ce show, on apprendra la sortie d’un nouvel album prévu pour le 15 novembre prochain et d’une première tournée avec un passage par Paris.
Nous sommes donc présents le dimanche 3 novembre pour la venue de Linkin Park en France avec un concert à La Défense Arena de Nanterre. Il fait bon en ce début d’après-midi de novembre, c’est plutôt calme devant la salle, j’en profite pour croiser des connaissances qui se sont levées tôt pour avoir la meilleure place possible dans l’une des multiples files d’attente (fosse, fosse or, fosse LPU, fosse From Zero… ). Ce sont ces mêmes personnes avec qui je faisais la queue à six heures du matin devant Bercy il y a quasiment 10 ans jour pour jour pour le Hunting Party Tour, dernier passage de Linkin Park en France (hors festivals).
Quelques heures plus tard, changement de décor, les fans venus des quatre coins de France et d'Europe se rassemblent en masse devant le parvis en espérant faire la queue à l’endroit correspondant à l’entrée indiquée sur les tickets. Organisation un peu compliquée, mais on y arrive, il ne reste plus qu’à prendre place, ce soir c’est Sleep Token qui est en charge de la première partie.
Il est 19h45 lorsqu'ils font leur entrée sur scène. Sleep Token, c’est le groupe qui monte ces dernières années, de mon côté je n’accroche pas trop et je compte bien changer d’avis après leur passage. Fin de leur set de 40 minutes et je n‘accroche toujours pas, le son n’était pas bon ça ne les à pas aidés. Cependant, les fans venus uniquement pour eux ont vraiment apprécié. Sleep Token a développé toute une mise en scène et une atmosphère particulière, sur scène ils portent des costumes et des masques et le chanteur ne parle pas. Durant leur concert, on sent la recherche de variation mélodique et de sonorités. Qu’on adhère ou pas, le fait que le groupe ait de plus en plus de succès n’a vraiment rien de surprenant.
Setlist :
The Night Does Not Belong to God
The Offering
The Summoning
Vore
Rain
Alkaline
Granite
Take Me Back to Eden
The Offering
The Summoning
Vore
Rain
Alkaline
Granite
Take Me Back to Eden
Il est 21 heures lorsque des éclairs traversent la scène, le sample de "Requiem" se fait entendre, LP, grandement ovationné, fait son entrée, à peine le temps de réaliser ce qu’on est en train de vivre que l’intro de "Somewhere I Belong" démarre, un des titres cultes du groupe. Dans la seconde qui suit, c’est toute la Défense Arena qui bascule dans une hystérie collective, et ce n’est qu’un début parce que le groupe enchaine avec "Crawling", "Points Of Authority" et "Lying From You", chansons qu’on écoute en boucle depuis plus de 20 ans. Les gradins sont debout (et le resteront), les échanges de regards sont unanimes, on sent qu’on va assister à un concert d’anthologie. Désormais, plus de doute possible : Linkin Park est de retour !
Après les morceaux old school, c’est au tour de 'The Emptiness Machine", titre qu’on a découvert en direct sur youtube lors du live de début septembre. Ce dernier sera présent sur le futur album From Zero. Un titre énergique qui permet à Emily de nous montrer toute l’étendue de son talent.
On arrive à l’acte 2 de la setlist avec des morceaux plus expérimentaux tel que "Burn it Down" ou "Castle Of Glass". Mais le premier moment culminant de ce début de concert c’est clairement "The Catalyst", après l’intro, quand Emily harangue la foule, c’est comme un seul homme que toute la fosse se met à taper des mains, on se croirait revenir au temps de "Wish" lors du Rock am ring 2004. Mike, pris par l’émotion, bafouillera les dernières paroles de la chanson.
Depuis le début du concert, entre chaque morceau, Mike et Emily en profitent pour de nombreuses rapides interactions avec le public, maintenant c’est au tour de Mister Hahn, qui fait rugir ses platines, pour une session mixage. La transition est toute trouvée puisque Mike revient sur scène pour interpréter "Remember The Name" issu de son projet axé rap, Fort Minor. Une bonne session hip-hop qui nous ramène presque 20 ans en arrière ! Avant d’attaquer le titre suivant, Mike sort un papier de sa poche sur lequel est noté quelques phrases pour remercier les fans, il s’adresse en français et la salle l'acclame à chacune d'elles.
Une des grandes interrogations d’avant concert était l’intégration d’Emily qui a la très lourde tâche de succéder à Chester. De ce côté-là, tout se passe bien, au moment de démarrer "Castle of the Glass", elle s’adresse à la fosse, et s’excuse parce qu'elle ne parle pas très bien français malgré le fait qu’elle connaisse quelques expressions. Tout à coup, les 40000 personnes présentes dans la salle scandent son nom. Touchée et encouragée par Mike, elle prononcera quelques mots en français avant d’être ovationnée en guise de remerciement. On retiendra également son interprétation parfaite guitare en main de "Over Each Other", nouveau single où la voix d’Emily est particulièrement mise en avant. Parce que Linkin Park ce n’est pas que des riffs, des screams ou des titres expérimentaux, c’est aussi pas mal de balades, et pour ça, la voix d’Emily est particulièrement adaptée. Confirmation avec "My December" ou encore "Lost" version piano, avec une voix captivante, pendant que l'Arena s’illumine grâce aux flashs des téléphones, un des moments les plus marquants du concert.
On approche de la fin mais l’ambiance n’est pas redescendue, sur scène le groupe prend vraiment du plaisir et les animations scéniques sont incroyables. L'ambiance est vraiment particulière ce soir, on sent une connexion puissante, difficilement descriptible entre le groupe et les fans .
Qui dit concert de Linkin Park dit forcément "In The End", dont la dernière partie est chantée par le public pendant que Mike, situé sur l’avancée de la scène, porte à bout de bras le pied de micro en direction de la fosse (comme à l’époque de Live in Texas). Au moment de "Faint", l'énergie est une nouvelle fois décuplée, la fosse est déchaînée, une bonne occasion pour Emily de nous montrer une nouvelle fois la variété de sa palette vocale.
Vous l’aurez compris, on assiste à un grand concert de la part du groupe, mais tout n’est pas parfait, hormis quelques erreurs dans les paroles, ce sont les reprises après les breaks qui sont parfois brouillonnes, autre exemple avec une scène comique de Mister Hahn qui loupe le lancement de l’intro d'"In The End", ce genre de choses est plutôt rare de la part de Linkin Park pour être signalé. À noter également le changement de tonalité de certains morceaux pour s’adapter au chant d'Emily, c’est perturbant au début mais on s’y habitue très rapidement. Cependant, il ne faut pas oublier que le groupe ne s’est pas fait en un jour, Linkin Park 2.0 non plus, il va leur falloir du temps pour intégrer les nouveaux membres, ils sont encore en rodage, et c’est très compliqué de repartir en tournée après une si longue pause.
C'est déjà l'heure du rappel et il démarre très fort avec "Papercut", morceau d’ouverture du premier album Hybrid Theory, là aussi un grand moment de nostalgie, que ce soit Emily ou Mike, pas sûr qu’ils aient énormément chanté sur ce morceau puisque c'est toute la salle qui s’est chargée des paroles, moment culminant du titre avec le break de fin (j’en ai encore des frissons). Après un des premiers morceaux du groupe voici un des tous derniers, "Heavy Is The Crown", titre que le groupe avait interprété la veille à Londres lors de la cérémonie des championnats du monde de League of Legends. Morceau tout nouveau mais tout le monde le connait déjà, là aussi beau moment de communion avec la salle. Pour finir et renouer avec la tradition, c’est "Bleed It Out" qui clôtura les deux heures de ce concert monumental.
Pour Linkin Park, rien n’est plus comme avant depuis le 20 juillet 2017, mais ce Linkin Park 2.0. réussit son comeback bien au-delà de ce qu’on espérait ! Un passage en France dont les fans se souviendront longtemps, et pour les avoir vus plusieurs fois, c’est un des meilleurs lives auxquels j'ai assisté en terme d’intensité et d’émotion. Les craintes d’avant-concert ont rapidement été balayées par une prestation réussie et une setlist de malade. Le nouvel album sort dans quelques jours, les premières réactions lors des sessions organisées par le groupe sont positives. Linkin Park est de retour et putain qu’est que ce que ça fait du bien.
Pastaga
Setlist :
Act 1 intro The Requiem :
Somewhere I Belong
Crawling
Points of Authority
Lying form You
New Divide
The Emptiness Machine
Act 2 Creation :
The Catalyst
Burn it Down
Waiting for the End
Castle of Glass
Joe Hahn solo
Mike solo
Over Each Other
Lost in the Echo
Given up
One Step Closer
Act 3 Collapse :
Lost
Breaking the Habit
What i've Done
Act 4 Kintsugi :
Leave Out All the Rest
My December
Friendly Fire
Numb (+ Numb/Encore)
In The End
Faint
Encore :
Papercut
Heavy is the Crown
Bleed it Out
Aucun commentaire