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Live Report : Hellfest 2024 - Jour 3 (29/06/2024)


Hellfest 2024 - Jour 3


Cette troisième journée est bien plus calme que les deux précédentes. Le mauvais temps y est pour quelque chose, car cela prend un peu de temps pour se motiver à partir sous la pluie battante du matin. Nous arrivons sous la Temple au moment de voir Uuhai. Ce groupe venu tout droit de Mongolie, dans la veine de The Hu, propose un metal un peu plus énergique que ces derniers, tout en gardant leurs instruments traditionnels. Le chant est intense, les deux morin khuur font leur effet et l’instru metal est puissante. Pour une journée typée folk sur la Temple, c’est parfaitement bien intégré et très intéressant à voir en live.


 

Ensuite, nous nous dirigeons vers la Mainstage pour regarder Anvil. Les canadiens, adepte d’un heavy metal survitaminé, se débrouillent encore très bien pour leur âge ! Ils ne jouent pas un très long set, mais nous sortent tout de même les classiques, comme les traditionnels "March Of The Crabs" couplée à "666", sans oublier "Metal On Metal" pour terminer le set. On a également le droit à quelques parties de guitare jouées avec un gode, une de leur marque de fabrique… Qui a laissé beaucoup de monde pantois. C’est Rhapsody Of Fire qui prend le relai, avec leur metal symphonique nerd à souhait. C’est avec plaisir que l’on remarque qu’ils ont composé leur setlist davantage comme une compilation de leurs plus gros tubes plutôt que de défendre leur nouvel album. Seul le dernier single "Challenge The Wind" est présent, parmi des titres comme "Unholy Warcry", "Dawn Of Victory" ou encore "Emerald Sword". Durant l’interprétation du morceau "The March Of The Swordmaster", Giacomo, le chanteur, se balade avec une réplique d’épée qu’il brandit dans tous les sens, puis finit par inviter un enfant du public sur scène pour la manipuler. Une gentille attention.

Direction la Valley pour enchaîner avec Brutus ! Les Belges ont ramené beaucoup de monde, et c’est une foule impressionnante que l’on retrouve devant la scène : pour la Valley, c’est presque du jamais vu ; preuve de la popularité grandissante du groupe ces dernières années. À la batterie, mais aussi au chant, Stefanie nous emporte dans son univers, accompagnée de ses deux acolytes Peter et Stijn, respectivement à la basse et à la guitare. Ils vont majoritairement jouer des morceaux de leur dernier album, Unison Life, tels que "Liar" ou "What Have We Done", sans oublier d’anciens singles comme "War", ou "Sugar Dragon" qui termine le set. Un très bon set qui n’a apparemment déçu personne !

Retour à la Valley un peu plus tard pour apprécier Chelsea Wolfe. L’artiste américaine, qui fusionne de nombreux styles, du metal à l’électro en passant par le folk, séduit aisément la foule. Malheureusement, le set est également marqué par le retour de la pluie, qui fait fuir une partie des spectateurs non préparés vers des endroits abrités. Néanmoins, assez de courageux restent pour offrir une belle ovation à chaque morceau joué et une belle connexion s’établit entre la chanteuse et son public. Celle-ci ne manque pas de remercier les personnes présentes entre les chansons. La pluie, qui s’était un peu calmée, revient en force lors du set de Mr. Bungle qui semblait pourtant prometteur et très fun. Le groupe a son univers propre dans lequel il est facile d’entrer sans se prendre trop au sérieux, et leur reformation récente permet à de nombreuses personnes de découvrir leur style musical après leur arrêt en 2000. Cependant, nous finissons par nous replier après quelques chansons pour regarder Bruce Dickinson sur écran, qui assure un set propre en Mainstage.


Après l’orage le beau temps, et lorsque la pluie s’arrête nous passons voir Korpiklaani qui fait danser la Temple avec son folk énergique. Cependant la tente est blindée car c’est la seule scène couverte et c’est la galère pour y voir correctement. On retrouve des musiques cultes à l’image de "Vodka" qui conclut le set. Tout le monde bouge et s’amuse cependant, ce qui fait plaisir : pas facile de jouer en même temps que Metallica ! D’ailleurs, parlons de ces derniers. Nous profitons de la reprise de la grande roue juste après le set de Korpiklaani pour voir la deuxième partie du set de Metallica d’en haut. Quelle vue ! La marée humaine est impressionnante et les lumières de la scène sont très jolies vu d’ici. Nous avons la chance de tourner pendant que le groupe joue "Nothing Else Matters", et c’est un instant de poésie qui se déroule sous nos yeux. Cependant, à l’atterrissage, c’est la douche froide : les autres morceaux sont joués de manière brouillonne, voire complètement ratés, à l’image du solo de "Master Of Puppets" qui fait grincer des dents le public. Les fans hardcore sont plutôt ravis de les voir, mais on ne peut pas dire qu’il s’agit de leur meilleur show ; surtout que les écrans sont éteints au profit d’images d’ambiance, le groupe n’ayant pas permis sa retransmission… Impossible, donc, de voir quoi que ce soit du groupe si l’on est à une petite distance de la scène. Et ce n’est pas leur façon de jouer qui nous offre la magie. Ils osent même une reprise de "L’Aventurier" d’Indochine, et malgré le massacre, cela reste une attention sympa envers la France qui les accueille. Le feu d’artifice de fin rattrape un peu le show, avec de belles lumières pour conclure ce set en demi-teinte, plutôt décevant pour une tête d’affiche comme Metallica, qui avait pourtant assuré il y a 2 ans.

Nous concluons ce jour sur la Temple, avec la magie du pop-folk d’Eivør. Venant des îles Féroé, un archipel entre la Norvège et l’Islande appartenant au royaume du Danemark, l’artiste chante aussi bien dans sa langue maternelle qu’en islandais, danois ou anglais. Dans un show hors du temps d’une heure, la chanteuse nous embarque dans son univers onirique à travers 10 chansons. D’abord jouant du tambour puis de la guitare électrique, elle commence par "Gullspunnin", et continue à dérouler son set, passant par ses singles les plus connus "Trøllabundin" ou "Í Tokuni", et joue même son tout dernier single à peine sorti, "Enn". Elle joue d’ailleurs 3 morceaux de ce dernier album, sorti deux semaines avant le festival - ce qui nous a assurément donné envie d’y prêter davantage d’attention qu’à notre première écoute tant cela nous a transporté. Encore une fois, nous avions un set parfait pour terminer la journée, qui nous a apaisé l’esprit et fait rêver ; nous mettant dans les conditions parfaites pour aller se coucher !


Texte : Margot Patry 
Photos : Garnet

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