Live Report : Hellfest 2024 - Jour 1 (27/06/2024)
Hellfest – Jour 1
Le Hellfest 2024 a ouvert ses portes le jeudi 27 juin. La plupart des festivaliers étant arrivés la veille, le village est déjà bien rempli dès le matin. Sur la Hellstage au milieu du village, où quelques concerts ont occupé les premiers festivaliers la veille, le premier groupe nommé Turtles Junior ouvre le bal à midi devant une queue immense qui découle de la cathédrale. Celle-ci a ouvert une heure en avance, soit à 13h, de quoi ravir les festivaliers qui tenaient bon sous la grosse chaleur de ce jeudi midi.
Premier réflexe des festivaliers : se ruer vers le Sanctuary, le bâtiment qui vend le merch du festival. En à peine une demi-heure, c’est une queue infernale qui se forme et qui ne désemplira pas de tout le festival – des festivaliers nous ont relaté avoir attendu presque 3h pour un T-shirt ! Beaucoup se dirigent également vers la forêt, le coin d’ombre préférentiel du festival qui débouche sur le bar à Muscadet, le vin local. Grosse surprise sur le chemin : la Gardienne des Ténèbres. Annoncée depuis des années déjà , elle est enfin présente sur le site, exposée à la place de l’énorme brasier des précédentes années. C’est la nouveauté de cette année, et une chose est sûre : elle attire tous les regards ! Constituée d’un corps de scorpion aux pattes d’araignées, d’un buste de femme et de cornes de bélier, elle est entièrement articulée. Un membre du staff est positionné sur son dos, face à une console de commande, tandis que d’autres peuvent manipuler les pattes en portant des exosquelettes. Elle bouge, déplie ses pattes, tourne la tête, crache du feu et de la fumée. Même si elle reste sur place, nul doute que tout le monde est hypnotisé ! Cette sculpture, réalisée en partenariat avec la compagnie La Machine de Nantes, est donc une belle réussite.
À 16h30, les premiers groupes débarquent sur scène, et le festival commence vraiment ! C’est sur le groupe de death dano-allemand Asinhell que se porte notre premier choix, qui déboule sur la Mainstage. Assez énergique, il est très efficace pour mettre tout le monde en jambes. On y retrouve notamment Michael Poulsen, le guitariste de Volbeat, qui nous offre des riffs bien plus agressifs qu’à son habitude. Un petit plaisir de 40 minutes qui réveille la foule. Avec peu de transition, nous enchaînons avec Bleed From Within, toujours sur la Mainstage. Les écossais envahissent la scène avec leur metalcore aussi brutal que mélodique. Commençant par "Sovereign", ils choisissent de jouer 5 morceaux de leur dernier album, Shrine, pour finir par leur tube le plus connu, "The End Of All We Know". Nous avons droit à nouveau à 40 minutes de pur plaisir pour les fans du genre, face à un groupe qui ne cesse d’impressionner.
Pour la suite, nous nous intéressons à Slaughter To Prevail. Groupe russe qui fait pas mal polémique suite aux déclarations de leur chanteur, Alex Terrible, tout le monde les attend de pied ferme. Pour cause : ils ont annoncé sur tous leurs réseaux qu’ils battraient le record du monde du plus gros wall of death. Après des classiques comme leur titre phare "Demolisher", où Alex vient crier sur l’avant-scène sans micro, il est temps de séparer la foule. Mais c’est laborieux… Trop laborieux. Alex passe 15min à convaincre les gens, et descend même dans le pit pour pousser la foule. Alors même si le résultat final est plutôt sympa à voir, on se demande toujours si c’est vraiment une réussite. Cependant, le chanteur semble content du résultat et remercie tout le monde avant de continuer le set, non sans se détruire la tête avec son micro pour finir en sang. Un set assez spécial.
Le concert suivant est tout aussi barré, mais dans un autre registre : les Américains de Ice Nine Kills. Le set se concentrait majoritairement sur leurs dernières chansons, provenant de l’album Welcome To Horrorwood. Et de l’horreur, on peut dire qu’on en a eu ! à travers 9 morceaux, terminant par le titre éponyme, le groupe se fait envahir par des zombies, devient des savants fous, découpe et décapite des gens dans une veste blanche tachée de rouge. Un set extrêmement divertissant qui ne manque pas de plaire au public qui réagit à chaque attraction scénique et leur offre une belle acclamation durant leur sortie de scène.
Kerry King est le suivant, mais nous ne le voyons que rapidement de loin. Cela dit, il est très plaisant d’entendre quelques tubes de Slayer qu’il reprend avec plaisir dans la deuxième partie du set, telle que la mythique Raining Blood, de quoi ravir les fans présents. C’est surtout à BABYMETAL que l’on s’intéresse juste ensuite. Le trio de japonaises et leur groupe investissent la scène avec leurs chorégraphies millimétrées et leurs voix d’idols sur du metal bien bourrin. Un concept assez unique qui dure depuis de nombreuses années déjà , qui ne plait certes pas à tout le monde, mais reste diablement efficace pour s’amuser. D’ailleurs, les spectateurs sont nombreux et beaucoup connaissent par cÅ“ur les chansons, voire les chorées ! Elles ne manquent pas de s’approcher du public pour le saluer et inciter tout le monde à danser davantage, ce qui a l’air de les amuser également. Après une annulation de leur venue dans l’édition reportée de 2022, le groupe japonais est bien décidé à convaincre qu’il a sa place sur la Mainstage du Hellfest ! En enchaînant les tubes connus comme "PA PA YA !!" ou "Gimme Chocolate !!", le groupe ravit tout le monde. On a même droit à la dernière en date, la fameuse chanson avec Electric Callboy, RATATATA, qui fait crier le public qui l’attendait avec impatience. Avec presqu’une heure de fête, tout le monde est ravi !
On enchaine avec Crystal Lake, un autre groupe qui nous vient également du Japon. Agressif et très dynamique, il remue sans peine la Warzone. On regrette cependant les quelques problèmes techniques qui viennent entacher le set et empêche l’immersion complète dans leur univers. De plus, c’était la première fois que nous pouvions voir la formation avec John, le nouveau chanteur. Le constat est sans appel : la dynamique est très différente et on regrette Ryo qui donnait une vraie âme au groupe. Cependant, ce fût tout de même un plaisir de retrouver quelques chansons phares, à l’image des deux dernières qui conclurent le set en beauté : "Watch Me Burn" et "Apollo".
Arrive ensuite notre plus grande attente de la journée : les Français de LANDMVRKS ! Se présentant sur scène avec leur dernier single, "Creature", et le premier couplet en rap français, le groupe met le feu dès les premières secondes. Le refrain étant extrêmement efficace en live, on voit déjà la foule le reprendre en chÅ“ur et c’est un réel plaisir. Les Français remplacent les Américains de Bad Omens, qui avaient dû annuler suite aux problèmes de santé de leur chanteur. Première fois en Mainstage pour le groupe qui connait une croissance exponentielle, c’est une véritable opportunité de montrer ce qu’ils savent faire et de convaincre une audience plus large. Par la suite, ils jouent majoritairement des singles de leur dernier album en date, Lost In The Waves, sans oublier des morceaux de leurs débuts comme "Hollow". Le morceau "Suffocate" a le droit à une superbe intro acoustique, avec Florent, le chanteur, seul sur l’avant-scène avec sa guitare. Après "Rainfall", le groupe revient pour un rappel et conclut avec deux titres très attendus : "Lost In A Wave" et "Self-Made Black Hole", leur featuring avec RESOLVE. Un excellent concert dans l’ensemble, et l’un des gros moments de la journée ! Les Marseillais ont assuré sur la grande scène et ont prouvé qu’ils avaient leur place dans la cour des grands.
Pour terminer la journée, on se dirige vers la Warzone pour assister au set d’Enter Shikari. Le groupe britannique est connu pour ses shows incroyables sur une musique qui oscille entre hardcore et électro. Rou, le chanteur, commence a capella et introduit le set avec "System"… qui finit par exploser avec le groupe qui le rejoint en continuant sur …"Meltdown". On retrouve dans ce show un bon mix de plusieurs de leurs albums – on voit que le groupe a sélectionné les musiques qui marchent le mieux en live parmi leur grand panel de choix (7 albums studio !). Leur dernier album, sorti en 2023, ne constitue que 4 morceaux de la setlist, dont "goldfish ~" qui bénéficie d’une outro originale remixée par le groupe. Les jeux de lumières sont très recherchés, avec Rou qui interagit avec les écrans lumineux. Par la suite, il va descendre dans le public pour chanter quelques morceaux avec ses spectateurs, dont "sattelites **" durant laquelle il va juste se balader dans le public, faire des photos et saluer ses fans. Au grand dam de la sécurité, il va même escalader un pilier en métal de la scène pour chanter en hauteur. Le groupe revient également pour un rappel et interprète "Sorry, You’re Not A Winner", un de leurs tous premiers singles, et "A Kiss For The Whole World x", un single de leur dernier album. Ils quittent la scène, vivement acclamés, et concluent cette première journée en beauté.
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