Live Report : Hellfest 2024 - Jour 2 (28/06/2024)
Hellfest 2024 - Jour 2
Cette deuxième journée commence de bonne heure - nous sommes devant la scène
dès 10h30 pour découvrir Saint Agnes sur la Mainstage. Le trio
britannique de rock engagé nous réveille en douceur, et cela fait plaisir de
voir déjà pas mal de fans avec des T-shirts présents. Avec deux albums à son
actif, le groupe, mené par Kitty A. Austen au chant, fait vibrer Ã
travers des paroles sincères et pleines de sens. Juste après, le groupe de
black mélodique français Houle fait vibrer le Temple et enchante le
public dès le matin. Vu de loin pour enchaîner rapidement, ils ont assuré avec
leurs visuels sombres et leur musique prenante. Ce sont les espagnols d’ANKOR
qui attirent ensuite notre attention. Ces geeks introduisent leur set avec le
thème "Gerudo Valley" du jeu Zelda Ocarina Of Time, et c’est un vrai
plaisir pour tous les fans. Puis, ils vont jouer certaines de leurs chansons
les plus entraînantes, comme "Darkbeat" qui provient de leur dernier album.
Les membres bougent toujours aussi bien sur scène et savent mettre l’ambiance,
à l’image de Fito MartÃnez, le guitariste, qui saute toujours dans tous
les sens, crie et s’écroule même au sol tout en continuant de jouer avant de
se jeter dans le public depuis l’avant-scène. Un vrai plaisir partagé avec
l’ensemble du public présent, qui emplit maintenant bien le pit une fois midi
passé.
Lovebites se produit ensuite. Il s’agit d’un groupe exclusivement
féminin de power metal japonais, dont le nom fait hommage à la chanson la plus
connue d’Halestorm. On peut voir un nombre important de fans qui s’amasse. Les
filles maitrisent leurs instruments à la perfection et nous offrent un set
maîtrisé qui ravit le public, avec des morceaux à l’image de "When Destinies
Align" qui les a fait connaître. Wargasm investit la Mainstage par la
suite ; non sans une grande acclamation. Le duo Milkie Way/Sam Matlock
est très attendu et fait exploser leur son electro-metal dès le premier
morceau, "Venom", avec leurs musiciens live qui les accompagnent. Ils
utilisent beaucoup l’avant-scène et interagissent beaucoup avec le public, ce
qui est assez plaisant à voir. Le moshpit n’est cependant pas des plus
réceptifs mais finit par se laisser tenter et tout le monde remue enfin après
quelques demandes du groupe. Ils finissent avec leur chanson phare, "Spit",
qui conclut un set tout en énergie brute.
Alors qu’Orden Ogan s’invite sur l’autre Mainstage, avec leur power
metal et leurs costumes épiques, c’est le chaos dans le public qui s’amasse
pour un nom très populaire en ce moment : While She Sleeps. Les Anglais
et leur metalcore moderne jouissent d’une popularité qui ne faiblit pas et
rameutent toujours beaucoup de fans à leurs concerts. Dès leur entrée sur le
titre "RAINBOWS" c’est la folie, beaucoup de cris et tout le monde chante Ã
l’unisson. Lawrence Taylor, le chanteur, ne manque pas de faire des
signes à son public et de profiter des réactions explosives. Il demande même Ã
la foule d’envoyer le plus de crowdsurfeurs possible pour qu’il puisse leur
serrer la main à leur arrivée ! C’est donc un déluge de personnes qui s’abat
sur nos têtes, mais la sécurité assure et tout le monde est ravi. Le set est
un bon mix de leurs plus gros succès, comme "ANTI-SOCIAL" qui est joué vers le
milieu du set. De nouvelles réactions enjouées se font entendre lorsque le
groupe commence à jouer "Silence Speaks", le tube en featuring avec Oli Sykes
de Bring Me The Horizon, puis ils finissent en beauté avec leur dernier
single, "To The Flowers", et l’explosive "SYSTEMATIC" en conclusion. Un set
magistral qui affirme une fois de plus la place du groupe parmi les leaders du
genre.
Plus tard, on observe Savage Lands dérouler leurs messages écologiques.
Ce collectif de musiciens, qui provient de l’association entre
Dirk Verbeuren, batteur de Megadeth, et Sylvain Demercastel, un
ancien bandmate de Dirk, s’engage dans la reforestation et la valorisation des
espaces naturels. L’argent touché en concert est réinvesti pour cette mission.
De nombreux autres musiciens soutiennent ce projet, comme les membres de
Gojira ou Heilung. Par ailleurs, le Hellfest a annoncé à l’occasion un
partenariat durable avec l’association ! Une cause noble qui fait plaisir Ã
voir dans la scène metal. Cependant, le set est rapidement éclipsé par les
membres de Polyphia qui s’avancent à leur tour sur la Mainstage.
Exclusivement instrumental, ce groupe démontre une technique hors norme et
s’est fait connaître ces dernières années via des vidéos sur internet montrant
la maîtrise de ses instruments. Pendant une heure, le groupe expose son talent
à travers 12 morceaux, tels que les fameux "G.O.A.T" ou "Playing God". Même si
on adore les écouter, cela peut paraître parfois un peu long : il y a peu
d’interactions avec le public et ils sont tous très concentrés sur leurs
instruments. Cependant, cela n’en reste pas moins impressionnant de les voir
jouer ces morceaux complexes en live.
Un enchaînement rapide nous emmène sur l’Altar pour regarder
Ne Obliviscaris. Hypnotisant, le groupe qui allie metal brutal et
violon nous emporte dans son univers. 5 longues chansons pour une heure de
set, on se laisse happer par les mélodies lancinantes et les voix tantôt
claires, tantôt gutturales. Commençant par "Equus" et terminant par leur plus
connue, "And Plague Flowers The Kaleidoscope", ils offrent un set prenant et
maîtrisé qui ne laisse personne indifférent. Pas le temps de se remettre de
cette expérience hors du temps, car Tom Morello, le guitariste de Rage
Against The Machine, arrive sur la Mainstage pour nous enjailler. Entre
compositions personnelles et reprises de ses groupes et featuring, il nous
régale pendant plus d’une heure avec des chansons telles que "GOSSIP" de
Måneskin, pour laquelle il a participé, "Like A Stone", de son autre groupe
Audioslave, "The Ghost Of Tom Joad" de Bruce Springsteen, ou encore "Power To
The People" de John Lennon. Evidemment, il n’oublie pas les indémodables de
son groupe le plus célèbre, tels que "Killing In The Name" qui apparait à la
fin du set, en instrumental, mais avec toute la foule qui scande les paroles !
Un joyeux voyage à travers sa culture musicale.
Et maintenant, place à l’un de nos sets préférés de ce Hellfest :
Shaka Ponk ! Bien que beaucoup estiment que ce n’était pas leur place,
les Français ont créé un show magistral en cette soirée du vendredi. Jamais la
foule n’a encore été aussi nombreuse devant une Mainstage, et même loin sur
les côtés on se sentait tassé. Des personnes de tout horizon tapissent le
public, des jeunes, des personnes âgées… Ce qui est également un petit souci :
on a ici une foule non habituée au public metal qui se fait surprendre par les
pogos et se fait sortir petit à petit par les secouristes. Bien que le concert
soit bien rock et énergique, ce n’est en effet pas le public habituel qui se
trouve devant la scène. Cependant, les Français et leurs choristes, qui
continuent ici leur tournée d’adieu, mettent le feu avec des chansons comme
"Twisted Mind" ou "I’m Picky", sans oublier des titres en français comme
"J’aime pas les gens". Les prises de position politiques et les drapeaux LGBT+
ne plaisent pas à tout le monde, mais il fallait s’y attendre venant d’un
groupe engagé comme eux sur la scène française - c’est toutefois quelque chose
qui nous a plu. Frah, le chanteur, n’hésite pas à passer la moitié du
concert dans la foule ou à faire monter des gens sur scène, et termine même
par arriver avec une plateforme pour chanter en plein milieu des spectateurs,
amenant les slammeurs vers lui pour les faire chanter avec lui et les prendre
dans ses bras. Sur le titre "Circle Pit", il demande (évidemment) un circle
pit géant autour de lui, qui est assez impressionnant vu du ciel. Puis, il
termine par un crowdsurf géant jusqu’au bout du public avant de remonter sur
scène. Pendant ce temps, Sam entame la cover de "Smells Like Teen Spirit" de
Nirvana dans une version calme et magnifique avant de ramener l’énergie du
groupe pour conclure. Le rappel se fait sur les chansons iconiques "Sex Ball"
et "Dad’Algorhythm" et les acclamations sont immenses ; le groupe a
certainement réussi son pari de faire un excellent show au Hellfest, même si
cela ne convient pas aux plus puristes d’entre nous !
On termine cette soirée en regardant The Prodigy, qui passe juste après
un énorme show de Machine Head (qui est moins notre style). Ils
commencent directement avec les gros tubes "Breathe" et "Omen" pour mettre
tout le monde d’accord, et déjà , tout le monde danse. Pendant une heure, le
groupe joue 16 morceaux et transforme le Hellfest en boîte de nuit, amusant
tous ceux devant la Mainstage et faisant danser les foules. Terminant par "Out
Of Space", c’est un excellent set pour finir cette journée intense et nous
vider avant de rentrer !
Texte : Margot Patry
Photos : Garnet
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