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Linkin Park : lumière sur Hybrid Theory, ses singles, démos et sa chanson perdue


"Could have been" ou l'influence de Deftones

"Could have been" fait partie de ces trois démos avec "She Couldn't" et la mythique "Pictureboard" qui montraient Linkin Park en train de se créer une identité qui n'était pas encore bien définie. 

"Could have been" démontre que le groupe pouvait compter sur une influence grunge solide, certainement amenée par Chester (sorti fraîchement de Grey Daze, dont les influences étaient déjà Alice in Chains, Stone Temple Pilots ou Soundgarden) que l'on entendra sur d'autres démos, et surtout que Deftones a été une influence majeure et historique pour Linkin Park autant dans le son de guitare que dans la voix claire de Chester. En témoigneront plus tard une reprise de "My Own Summer (shove it)" du groupe de Sacramento ou une forte inspiration du son de Stephen Carpenter sur Brad Delson, qui ira jusqu'à jouer sur une guitare à 7 cordes pour l'album Hybrid Theory sur les chansons "With You" et "Runaway".

Une inspiration jamais cachée par le groupe tant le respect qu'ils nourrissent pour la bande menée par Chino Moreno est grand. Une certaine amertume a pu s'être installée chez Deftones au fil des ans par rapport à Linkin Park, notamment dû au fait que Deftones finissait par faire la première partie de LP en 2003 alors que les rôles étaient naturellement inversés quelques années auparavant. Chino exprimait son sentiment amer en disant être emmerdé d'ouvrir pour un groupe qui ne serait pas là sans Deftones

Mais c'est du passé, les rancunes et rancœurs finissent par s'apaiser. Aujourd'hui, on peut voir Mike Shinoda remixer le célèbre "Passenger" de Deftones, ou entendre Chino Moreno poser sa voix sur la chanson "Lift off" de l'album Post-Traumatic de Mike.


"High Voltage" la piste perdue d'Hybrid Theory

Initialement, le célèbre premier album de Linkin Park, Hybrid Theory, devait compter 13 chansons et non 12. C'est "High Voltage", titre retravaillé entièrement pour l'album par rapport à la version de l'EP qui devait se situer à la fin de l'album entre "Cure for the Itch" et "Pushing me Away". Par souci d'équilibre, la version finale du disque a été tranchée pour 12 et non 13 titres, sacrifiant la chanson la plus rap de l'album puisque ne contenant quasiment pas de guitares et Chester Bennington n'intervenant que sur un discret break, contrairement à sa version live. En effet, a contrario du mix de la version album, la guitare électrique de Brad Delson intervient de façon ponctuelle et donne plus de punch au morceau, quant à Chester Bennington, à l'instar de la version live de "Papercut" a contrario du mix de l'album, il complète parfaitement le rap de Mike Shinoda avec une place bien plus grande laissée à sa voix, retrouvant la magie propre à Linkin Park et ses deux chanteurs qui s'équilibrent sur les chansons et se répondent.

Le label, qui n'aimait pas l'idée d'un album mélangeant autant rock et rap, a constamment mis des bâtons dans les roues du groupe pendant sa production, jusqu'à tenter de virer les couplets de Mike Shinoda sur "In the End", c'est donc naturel que ce soit "High Voltage" qui ne soit pas gardé à la fin, comme un compromis avec Warner Bros. Records. Les artefacts qui témoignent encore de la présence initiale de "High Voltage" dans la tracklist sont la transition instrumentale entre "Cure for the Itch" et la voix de Mike Shinoda samplée dans la piste de Joe Hahn

"Cure for the Itch" et "High Voltage" sont les deux premières musiques de notre seconde playlist consacrée à Linkin Park centrée sur leurs titres les plus hip-hop. 


Retour sur "She Couldn't"

Retour sur "She Couldn't", une autre démo de Linkin Park, composée et enregistrée en 1999 pendant la création de l'album Hybrid Theory, et qui pose un sacré paradoxe temporel. "She Couldn't" prouve aujourd'hui que le style contemporain du groupe dont les bases reposent sur des sons synthpop, des samples, le dialogue historique des voix entre Mike et le chant pop de Chester, les scratches de Joe Hahn, un format dit "active rock" (avoir un équilibre entre chansons hard, mainstream/pop et rock plus classique dans l'élaboration d'un album), était déjà dans leur ADN avant même la naissance d'un quelconque album. 

Une sorte de chanson fusion de pop et lo-fi hip-hop bien avant l'émergence d'un tel mouvement porté aujourd'hui par Post Malone par exemple, avant même que Linkin Park n'essaye les guitares électriques dans leur musique. Joe Hahn y sample ici, en guise de refrain, la chanson "B-Boy Document 99" de The High and Mighty (groupe de hip-hop, originaire de Philadelphie). Un genre qu'ils distilleront tout de même avec parcimonie dans le reste de leur discographie, on pense notamment à "Breaking the Habit", "Castle Of Glass", "Burning the Skies", "Robot Boy", "Until it Breaks", "In Between", "Road Untraveled", la boucle était bouclée avec l'album One More Light en 2017, un invraisemblable retour aux sources insoupçonné.


"One Step Closer" ou la "Killing In The Name Of" de Linkin Park

Premier clip, premier single, tiré du premier album de Linkin Park, "One Step Closer" est considéré par le groupe comme leur hit le plus bruyant sur ce disque. En l'absence de David "Phoenix" Farrell, parti respecter ses engagements avec son premier groupe, The Snax, il n'a pu participer au clip et c'est le guitariste Brad Delson, aidé par Ian Hornbeck, qui enregistra les lignes de basse sur l'album.

Mike Shinoda voulait que "One Step Closer" soit le "Killing in the name of" (rage, Against The Machine) de Linkin Park, une chanson percutante et fédératrice. C'est après moultes écritures et réécritures des lyrics de la chanson, dans un contexte de tensions avec le producteur Don Gilmore qui ne comprenait absolument pas ce que faisait le groupe avec sa fusion des styles, que Chester Bennington s'enferma dans la cabine d'enregistrement, avec la complicité de Mike, et lâcha le break désormais CULTE de la chanson : "Shut up! Shut up when I'm talking to you", directement adressé à leur producteur, qui, lui, n'en n'avait pas conscience. Mike tenait, grâce à Chester dans un élan de colère, son équivalent du "Fuck you, I won't do what you tell me!" des rATM.

Lien vers "One Step Closer" version live du Rock am Ring 2004, probablement leur meilleure interprétation du titre, avec le couplet de Jonathan Davis (Korn) présent sur le remix de REANIMATION, chanté par Chester sur scène.

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