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Sélim, directeur du Kave Fest (Interview Exclusive) : "On veut faire de la scène metal/rock une scène plus ouverte au grand public et aux curieux"


Le Kave Fest, un festival de plus en plus populaire à la frontière entre la Normandie et la région parisienne, se tient une nouvelle fois au château de Gisors du 4 au 6 juillet. Au programme : une grande variété des styles sur scène (metalcore, black, death, folk…) au milieu d'un antre médiéval où combattent les chevaliers et les cracheurs de feu. Sélim Hadriche, le directeur du festival, a décidé de nous parler un peu de cette édition 2025 !

Louder Now! : Le Kave Fest est un festival original, mélangeant concerts de metal, performances artistiques et village d'artisans au sein d'un château médiéval. Comment s'est développée cette diversité depuis votre arrivée au château de Gisors ?

Sélim : Comme tout projet, au fur et à mesure du temps, on a fait de nouvelles rencontres sur chaque édition, de personnes ou d'institutions qui nous ont aidés pour passer d'un petit festival dans une maison au Kave Fest tel qu'il est aujourd'hui. Je pense notamment à VeryShow qui a su nous conseiller différents artistes depuis notre arrivée au château, ainsi qu'à l'association Héritage Historique qui a parlé de nous à d'autres associations pour constituer le village.

LN! : Quelles nouveautés peuvent être attendues sur le site cette année ?

Sélim : Cette année est une année de stabilisation, on veut perfectionner notre accueil des festivaliers et des artistes. La grosse nouveauté, c'est le système son et light, le reste, ce sera en 2026 à l'occasion des 5 ans dans le château.

LN! : Quelles sont les contraintes et les avantages de pouvoir disposer d'un site historique pour produire un festival de musique ?

Sélim : Un lieu unique, bien aidé par la mairie et les acteurs locaux cherchant à mettre en avant leur château. En termes de désavantage, on sera toujours limités sur la technique et le matériel.





LN! : Cette année, on observe une hausse des prix avec notamment un vendredi qui devient payant, contrairement à sa gratuité auparavant due à la Fête de la Musique. Pouvez-vous nous éclairer sur ces choix ?

Sélim : La Fête de la Musique, c'était une occasion unique où la ville, le département et Leader ont financé cette journée pour mettre en avant l'accessibilité et le développement d'activités culturelles sur le territoire. Financer une journée entière sans billetterie est impossible sans conditions exceptionnelles, telles qu'en 2024 avec le 21 juin.
Cependant, le vendredi du Kave Fest reste moins cher que les 2 autres jours, car il commence plus tard.

LN! : Niveau programmation, cette année encore, on retrouve une diversité des styles (indus, metalcore, punk, prog, folk...) mais dans un prisme assez moderne et cohérent ; comment décidez-vous des groupes à inviter et que recherchez-vous sur une affiche type du Kave Fest ?

Sélim : On choisit nos coups de cœur, et comme tu l’as souligné, des groupes modernes et dans des sons au goût du jour. Sans parler de style dominant, l'idée est d'avoir une proposition artistique actuelle. On écoute aussi beaucoup les bookers qui nous entourent et les votes du public, qui nous conseillent des artistes français chaque année.

Un autre élément important de la programmation est de réussir à placer tous les sous-genres de metal (black, fusion, néo, modern, heavy, djent, death, etc.) et d'avoir des propositions portées par des femmes !

LN! : Pour cette édition, une place particulière est accordée aux groupes folks, avec en tête d'affiche Ensiferum, mais aussi des formations plus traditionnelles et non-metal (Eihwar, Hrafngrimr par ex.). Pouvez-vous commenter les décisions autour de ça, de l'importance de cette diversité et de la popularité de ce style dans un milieu de musiques extrêmes ?

Sélim : C'est un choix comme un autre, le style est populaire parmi le public metal, le lieu s'y prête, ça met l'ambiance en live ! Ce n'est pas une direction actée pour toutes les éditions du Kave Fest, mais une proposition qui fonctionne bien pour 2025 =)

On a aussi vu que l'engouement de Det Var les années précédentes laissait entendre que notre public était réceptif à des petites pauses folk.

LN! : Également, de nouveaux groupes sont assez récents et ont une popularité montante (REVNOIR, Bad Situation...). Comment se tenir constamment informé des nouvelles formations, et comment savoir lesquelles auront du succès sur le festival ?

Sélim : Ce sont des paris ! Le succès au festival, on ne sait jamais, même si les groupes comme REVNOIR et Bad Situation ont eu l'occasion de faire leurs preuves sur scène mille fois !

Pour ce qui est de se tenir informé, j'ai la chance d'être entouré par beaucoup d'amis qui suivent la scène émergente, et moi-même je passe beaucoup de temps à voir ce qui se fait de nouveau en France !





LN! : Dans la même veine, pouvez-vous décrire votre point de vue sur l'importance d'accorder à ces groupes émergents une place sur votre scène ? Souhaitez-vous mettre en avant particulièrement de nouvelles formations françaises ?

Sélim : Oui, on a la chance d'avoir une scène ultra qualitative ! Il y a des groupes coup de cœur qu'on veut faire jouer, notamment Mirabelle ou encore No Terror in the Bang. Après, on ne va pas se mentir, on vise des groupes émergents à haut potentiel, qui ont une proposition artistique et "médiatique" croissante.
Le Kave Fest mettra toujours des groupes français émergents sur son affiche, tout en gardant en tête le fait qu'il faut réussir à remplir et proposer au public grandissant chaque année des groupes qui ont un minimum d'expérience sur scène, et une proposition artistique nouvelle et originale.

LN! : L'année dernière, vous évoquiez la possible labellisation du festival pour un audit écologique. Est-ce que ça s'est concrétisé ? Qu'est-ce que ça change pour le festival ?

Sélim : Oui, le Kave Fest est labellisé Ecofest, ça ne change rien pour nous, nos process étaient déjà en accord avec les objectifs du label, juste maintenant c'est officiel.

LN! : Avez-vous d'autres engagements ou une éthique particulière qui vous tient à cœur dans l'organisation de ce festival ?

Sélim : Garder la taille humaine, l'esprit convivial du festival, véhiculer de la bienveillance, et faire de la scène metal/rock une scène plus ouverte au grand public et aux curieux.

LN! : Enfin, si vous deviez venir en spectateur, quel serait l'argument majeur à mettre en avant pour vous convaincre de venir au Kave Fest en particulier ?

Sélim : Personnellement, l'ambiance et le lieu, on a rarement l'occasion d'écouter et de découvrir autant de groupes différents dans un cadre aussi bucolique, avec une ambiance aussi conviviale et une jauge vivable.

Le Kave Fest, c'est la proposition du festival chill, avec des produits de bonne qualité, de la place et de la bonne humeur à partager entre copains.

Interview : Margot Patry

Photos : Nicolas Chaigneau pour le Kave Fest

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