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Chronique Rétro : the GazettE - DOGMA


L'album de the GazettE qu'on n'attendait, que je n'attendais plus. Même si j'ai été diverti par la plaisante trilogie de TOXIC à BEAUTIFUL DEFORMITY, leur ère electro-rock, j'en avais oublié la capacité de the GazettE à se renouveler et pire à m'impressionner. 

Il aura donc fallu attendre DOGMA, annoncé par aucun single promotionnel en amont, se posant comme une surprise totale autant par sa direction artistique que par son concept projet ambitieux Dark Age extrêmement visual kei dans sa démarche. the GazettE ont décidé d'embrasser définitivement leurs influences néo metal autant old que new school et sont partis à fond dans une musique heavy très axée sur les ambiances et la violence. Les fans récents du groupe y voient sûrement une agressivité inédite, là où je vois davantage un retour aux sources, même s'ils sont connus et reconnus pour leurs tubes pop-rock à l'efficacité ultime, the GazettE est depuis ses balbutiements un groupe qui privilégiait majoritairement les sons agressifs, bizarres et violents aux frontières du punk hardcore, du rock et metal industriel et du néo metal, influencé autant par KuroyumeLuna Sea et THE MAD CAPSULE MARKET'S que par Slipknot, Static-X et Marilyn Manson, ne manquant jamais de rendre hommage à DisorderDischarge ou Heresy, figures emblématiques du mouvement Street Punk ou UK 82.



Violent, anxiogène et relativement inhospitalier, the GazettE renoue avec ses racines en combinant de massifs éléments incisifs du néo metal, des ambiances glauques et ses mélodies imparables typiquement visual kei. Tout ça faisant de DOGMA l'album de visual kei le plus bruyant, mature et abouti qu'on ait eu depuis longtemps, car réussir à tenir une direction artistique définie et aussi précise sur la totalité de leur concept Dark Age relève de l'exploit aujourd'hui où l'erotic & grotesque ne semble être devenu qu'un gimmick. the GazettE en ressuscite l'esprit avec classe et noblesse sur cet album et ses deux maxis complémentaires, s'appropriant avec maestria ses inspirations occidentales pour les recracher sans jamais avoir l'impression d'entendre autre chose qu'un groupe japonais, qu'un son de the GazettE.

DOGMA est probablement l'album de visual kei/heavy metal japonais le plus solide depuis UROBOROS des Dir en grey grâce à sa lourdeur bien vilaine, des mélodies dramatiques, un songwriting solide, des vibes sexy typiques du groupe, des atmosphères étranges et bizarres mené par une direction artistique cohérente. DOGMA sonne comme la rencontre de la brutalité du Slipknot d'Iowa (the GazettE en sont des fanboys assumés depuis très longtemps) avec la dérangeante ambiance ésotérique du Holy Wood de Marilyn Manson, l'angoisse, la colère et l'étrangeté du Dum Spiro Spero de Dir en greythe GazettE tente un simili-retour aux sources sur ce disque, de la même manière que Nirvana, avec In Utero, après des sorties orientées mainstream en noyant de puissantes mélodies pop dans un album globalement heavy et sauvage, quitte à perdre quelques fans au passage. 



Personnel et homogène (peut-être trop sur la totalité des 19 chansons incluant album et maxis), DOGMA est un disque jouissant d'une classe baroqued'une direction artistique solide entre romantisme sensuel et passage à tabac sans concession. Impressionnant.

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