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Chronique : Turilli/Lione Rhapsody - Zero Gravity

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Zero Gravity marque la réunion de Luca Turilli (guitare) et Fabio Lione (chant), avec les autres musiciens habitués du "Rhapsody de Turilli" : pour bien le marquer, cette formation a été appelée "Turilli / Lione Rhapsody". Il aurait sans doute été décevant, et ennuyant pour eux, de se contenter des histoires de fantasy qui ont fait le succès des premiers Rhpsody : Zero Gravity propose quelque chose de très moderne, à la fois dans sa sonorité et ses textes. Il n'est plus question de dragons et guerriers mais de sciences. Comme les deux titres choisis pour promouvoir l'album, et qui ouvrent Zero Gravity, le montraient déjà. Problème : ils parlent de sciences de manière très factuelle pour en faire quelque chose de presque spirituel, donnant un mélange au travers duquel il est difficile de transmettre quoi que ce soit à l'auditeur. 

Sur la forme, il n'y a pas grand chose à reprocher à cet album : ça joue bien, c'est assez varié, le son est bon, les guitares sont bien en avant (on avait reproché à Prometheus, dernier album du "Rhapsody de Turilli", de les mettre beaucoup trop en retrait). Fabio Lione montre qu'il peut faire attention à sa prononciation (il la délaisse totalement dans Angra ce qui m'énerve au plus au point) et chante réellement très bien. C'est notable parce qu'il commençait à avoir une voix un peu métallique il y a quelques temps, visiblement il a perdu ce défaut naissant : mille fois tant mieux. Et Luca se fait extrêmement plaisir, musicalement parlant : à peu près chaque chanson a au moins un moment tout à fait remarquable. 
Mais (mais !) avec des textes qui "partagent" aussi peu, c'est difficile de transmettre quelque chose à l'auditeur. On écoute, on apprécie la technicité, les mélodies, le son, tout ça est très bien, mais ne nous hape pas. On admire un beau jardin, avec quelques constructions florales extrêmement bien faites, mais on reste sur le sentier. La comparaison avec les premiers albums de Rhapsody est à ce titre marquante : des moments très énergiques succèdaient à des passages tout en finesse et d'autres à brailler à tue-tête le poing levé. Avec Zero Gravity, nous sommes dans le très énergique, permanent, avec quelques mid-tempo et moments "purement musicaux" (choeurs inclus), oui, mais toujours dans la même énergie globale. Au final, je crois que c'est cette volonté de rester toujours et encore "dans le dur" qui me fatigue et m'empêche d'entrer réellement dans cet album. 

Enfin, Zero Gravity a d'après Luca un propos objectif (et un tant soit peu megalo, disons-le), citons un entretien avec Radio Metal : "Cette musique que nous proposons maintenant est universelle. Il n’y a pas de limite. Avec ce nouveau groupe, nous pouvons réunir toutes les couleurs musicales existantes. Imagine ce que ça peut bien vouloir dire, et pour un chanteur comme Fabio, qui est capable de chanter d’un million de manières différentes ! Nous sommes nos propres limites ! C’est extraordinaire, d’un point de vue artistique. [...] Notre intention était de montrer le nouveau visage du metal symphonique." (l'article).
Ce qui ressemble à l'explication qu'il avait donnée au mélange des langues (vivantes et mortes) dans Prometheus. Mélange des langues tellement exagéré qu'il rendait le propos des chansons, de l'album, abscons. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, nous nous retrouvons avec un album dont le propos nous échappe. Meilleur sur la forme ceci-dit : les instrumentations sont plus travaillées (ou elles se font plus remarquer), les guitares assurément en avant. Mais c'est sans doute pour ça, aussi, qu'il n'y a pas de titre fort sur cet album : rien n'est mauvais, rien ne se démarque non plus.

Note du rédacteur : 3,5 / 5 

01. Phoenix Rising 
02. D.N.A. (Demon and Angel) 
03. Zero Gravity 
04. Fast Radio Burst 
05. Decoding The Multiverse 
06. Origins 
07. Multidimensional 
08. Amata Immortale 
09. I Am 
10. Arcanum (Da Vinci's Enigma)



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