Chronique : ten56. - IO
Véritable success story pour ce groupe qui a pu présenter sa musique dans le
monde entier (USA, Australie et Japon) en plus de tourner régulièrement en
Europe. Mais le second opus est souvent le plus difficile, j'avais beaucoup
d'interrogations vis à vis de la viabilité de leur musique sur un album tant
l'univers du groupe est sombre, oppressant et agressif. Les singles m'avaient
cependant vraiment stupéfaits, alors c'est l'heure de vérité. Lançons
IO.
L'album commence avec "Doormat", pas le temps de s'essuyer les
chaussures et de les retirer que l'on est accueillis par un torrent de gifles
dans le visage. On est dès le début absorbé par cette violence et cette rage
caractéristique du groupe qui a encore une fois creusé encore plus loin vers
les tréfonds de l'humanité. On continue avec "Pig" qui n'en demande pas
son reste et dont les paroles pourront vous donner la nausée tant elles sont
violente et peuvent faire échos à de (trop) nombreux vécus.
Vient alors "Snapped Neck" qui est clairement une de mes belles
surprises de l'album tant l'énergie et l'esprit m'ont rappelé les très bons
morceaux de Emmure (oui, il y a 15 ans) avec une touche de chant clair me
faisant penser avec émotion au groupe As They Burn (qui s'inspirait
directement de Deftones). Très clairement, nous sommes sur une globalité
extrêmement violente mais une des choses qui transpire c'est le groove
constant des morceaux. Il est impossible de ne pas bouger la tête.
L'interlude "LIFEISACHORE.MOV" nous fait respirer avant "I Know Where You Sleep" et les 1 minutes 32 de violence brute. Si je devais utiliser deux mots pour
résumer ten56. ce serait "Sans concessions", ils le disent eux-mêmes et je
pense ne pas être le seul à vivre ce voyage de la même façon.
Nous partons ensuite en terrain connus avec les singles déjà sortis : "Good Morning", "Earwig", "ICU" et "PTY FCK". C'est un réel plaisir de
découvrir ces morceaux dans la globalité de l'album, surtout si on prend en
compte que "Good Morning" et "Earwig" font partis de mes morceaux favoris du
groupe. Tout y est : groove, violence, une production sonore incroyable (mais
ça on y reviendra).
On termine avec les morceaux "Friends" - "Banshee" - "IO"
qui sont une belle façon de clôturer cet orage de violence et de haine pure.
"Friends" et son côté très horror core permet de découvrir le groupe sous un
autre aspect, ce qui n'est pas sans déplaire. Son break de fin dévastateur
fera clairement son effet en live. "Banshee" (qui semble être un des morceaux
favoris des membres du groupe) reprend avec les classiques du groupe :
violence, brutalité, angoisse et ce sentiment de malaise augmenté par la
production et les samples qui viennent vraiment apporter une ambiance
supplémentaire aux morceaux. "IO" vient clôturer l'album de douze pistes,
comme un épilogue mortuaire. Guitare clean, beat hip-hop, rap et voix claire.
Cela nous montre une nouvelle facette de la voix de Aaron qui en surprendra
plus d'un.
IO est excellent et n'est absolument pas indigeste, la production
réalisée par Luka et Martin (le batteur de Dali) apporte un réel plus Ã
l'image d'un bon sound design de film. Parfois trop relégué au rôle de
figuration ou de "cache misère" pour les groupes de metal, la
post-production est un instrument à part entière chez ten56., chaque
bruissement, craquement, bruit de lame vient apporter une touche d'angoisse
et de malaise, à l'image d'un film de David Fincher. C'est une très belle
surprise de cette rentrée 2025 et je n'ai aucun doute que le groupe
parcourra à nouveau le monde pour le défendre, avec succès.
Noter du rédacteur : 5/5
Luca Depaul-Michau
2. Pig
3. Snapped Neck
4. LIFEISACHORE.MOV
5. I Know Where You Sleep
6. Good Morning
7. Earwig
8. ICU
9. PTY FCK
10. Friends
11. Banshee
12. IO
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