Live Report : Ghost @ LDLC Arena Lyon-Décines (26/04/2025)

Sur la dernière décennie, s'il y a bien un groupe dont la notoriété a dépassé toutes les espérances, c'est bien Ghost. Même si sur les derniers albums/EP, le coté solennel et mystique a petit à petit laissé place à un style plus pop mais assumé de la part de Tobias Forge, cela ne change rien au fait que Ghost reste une machine taillée pour le live. 

On dit souvent que toute bonne chose se mérite, il est vrai qu'aujourd'hui pour atteindre la LDLC Arena, où le groupe suédois se produit dans le cadre du Skeletour, c'est un vrai parcours du combattant. La salle étant collée au stade de foot, un match a lieu en même temps que le concert. Certains axes (piétons) sont barrés, il faut donc passer par le stade pour accéder à la salle. Nouveau problème, les stadiers n'en sont pas informés.. On tourne en rond sans trop savoir ou aller.. Pour couronner le tout, le tram, principal moyen de transport pour se rendre au stade, est en travaux…
Après tout ce petit périple, nous voilà devant la salle. Ce soir, c'est portable interdit, ils sont glissés dans des chaussettes fermées distribuées à l'entrée, on garde nos téléphones avec nous mais ils sont inutilisable.

Musique de "cathédrale" pour nous faire patienter, il est vingt heures lorsque les lumières de la salle s'éteignent et que l'intro de "Peacefield" se fait entendre. La scène s'illumine et  le groupe apparaît derrière un rideau brulé. Sur la deuxième partie du morceau, le rideau tombe sous l'ovation de la LDLC Arena. Tobias, vêtu d'un costume et d'un masque sobre, salut une première fois la foule. Pas de téléphone et franchement on voit une vraie différence : tout le monde profite à fond et sans aucune gène du début de concert. On enchaîne avec "Lachryma", deuxième single du nouvel album Skeletá sorti la veille. Mais il est déjà l'heure de faire connaissance avec Papa V Perpetua, le successeur  de Papa Emeritus IV, dont nous avons appris l'existence à la fin du clip de "Satanized", sorti plus tôt dans l'année. Ce dernier apparaît en lévitation, costume de cérémonie occulte mauve, en fond de scène en  interprétant "Spirit". 

Ce soir, les décors sont magnifiques, le son est bon et les ghouls sont au top. En effet, on assiste à une grande performance des musiciens qui sont mis tour à tour en lumière, que ce soit sur les solos de guitare, les riffs de basse ou les parties claviers. Parce que même si Tobias Forge est le cerveau du projet et que le coté soft rock a pris le dessus sur le coté mystique, il n'en reste pas moins que les morceaux contiennent toujours pas mal de riffs et de parties instrumentales vraiment intéressantes. La machine Ghost est bien rodée, ce soir on assiste à un véritable spectacle. 

Que les fans de la première heure, qui trouvent que depuis l'album Méliora le groupe a perdu de son atmosphère, se rassurent : cet album est toujours à l'honneur puisque pas moins de sept morceaux de ce dernier seront interprétés ce soir. En revanche, l'excellent Impera sorti en 2022 est le grand oublié de la setlist puisque seule "Darkness At The Heart Of My Love" sera jouée ce soir. À en voir la réaction des fans en l'entendant, on comprend rapidement qu'il fait parti des morceaux attendus. 

Les notes de "Devil Church" se font entendre et "sonnent" comme un signal pour informer la salle que le show va basculer dans quelque chose de plus mystique et solennel. Les animations des vitraux sont exceptionnelles, le logo lumineux du groupe dressé au dessus de la scène fait son petit effet, aucun détail n'est laissé au hasard. Le rituel aura bien lieu grâce à un enchaînement de malade, "Year Zero" vitraux en feu, pyrotechnique et la salle qui bascule dans une hystérie collective reprenant le refrain avec Tobias. S'en suivra "He Is" et son changement de décor des vitraux, l'accent est mis sur la lumière du jour, une lueur d'espoir après l'obscurité, voila le message principal, en plus du questionnement personnel, que Ghost fait passer à travers ses chansons…

Mais le moment le plus intense viendra sur "Rats", Tobias en bon cardinal fera "communier" la salle sur les refrains. Il s'adresse régulièrement aux fans avec beaucoup d'humour et de messages positifs, il met le coté solennel en retrait pour adresser des bisous aux quatre coins de la salle avant de débuter le dansant "Kiss The Go Goat". Dans la LDLC Arena le public est décontracté, conquit et très réceptif lorsque Tobias ou les musiciens lui demandent d'interagir. Quoi de mieux que l'occulte et envoutant "Monstrance Clock" pour clôturer la messe, une nouvelle fois l'immersion dans l'univers de Ghost est totale. La messe est dite mais le concert n'est pas terminé, puisqu'en guise de rappel  nous auront droit à deux des morceaux les plus cultes du groupe, " Mary On A Cross" et l'exceptionnel "Square Hammer" pour clôturer le concert. 

Ce sera plus d'une heure trente de show maîtrisé de bout en bout de la part de Tobias Forge et ses ghouls, un véritable spectacle avec un public vraiment réceptif, le fait qu'il n'y ait pas de téléphone rajoutant un plus à l'ambiance. La setlist frôle la perfection avec les nouveaux morceaux de Skeletá sortis la veille et intégrés intelligemment sur la première partie du set. La messe a bien eu lieu et les fans venus nombreux ce soir ne sont pas prêts de l'oublier. Avé Papa V Perpetua! 

Report : Pastaga 

Setlist : 

Peacefield
Lachryma
Spirit
From the Pinacle To the Pit
Majesty
The Future Is A Foreign Land
Devil Church 
Cirice 
Darkness At The Heart Of My Love
Satanized
Ritual
Umbra
Year Zero 
He Is
Rats
Kiss The Fo-Goat
Mummy Dust
Monstrance Clock

Rappel : 

Mary On a Cross
Dance Macabre
Square Hamm