The Death of Peace of Mind, l'excellent
3ème album de Bad Omens, fête ses 2 ans ce 25
février ! Un disque qui a marqué un tournant dans la discographie du groupe
et lui a permis de gagner en popularité.
Pour l'anecdote, les membres du groupe ont enregistré l'album dans la
maison du chanteur Noah Sebastian où se trouve le studio. Ils étaient
tellement concentrés sur ce qu'ils faisaient, qu'ils ne se sont pas rendus
compte qu'un feu avait pris dans leur salle de bain à cause d'un vieux
ventilo. Les pompiers sont arrivés et tout est rentré dans l'ordre.
L'album a été mixé et mastérisé par Zakk Cervini (à qui l'ont doit
d'autres excellents albums/EP notamment
Post Human: Survival Horror de BMTH, et qui a travaillé avec
Spiritbox, blink-182, Good Charlotte, MGK, Yungblud... une valeur sûre donc
dans le domaine).
La pochette quant à elle est une photo du photographe
Oswaldo Cepeda,
elle n'a pas été prise initialement pour l'album, c'est le groupe qui l'a
choisie pour différentes raisons. Noah les expliquent pour le magazine
Metal Obs'
(l'interview complète est très intéressante) :
"Nous avions aussi aimé le fait que l’œuvre soit cohérente avec la
pochette du premier album, où il s’agissait d’une femme debout sur un
pont, couverte d’un tissu rouge. Pour le nouvel album, le drap rouge est
posé, la femme est assise, a l’air épuisé, voire morte. Son corps est
au-dessus de quelque chose qui ressemble à une boite. Il y a beaucoup de
façons de l’interpréter et je ne veux pas être prétentieux en vous disant
qu’il n’y a qu’un seul sens. Le fait que le tissu rouge soit de nouveau
présent, c’est plutôt cool parce que ça rappelle le premier album, donc la
boucle est bouclée ! Je ne vais pas prétendre que c’était intentionnel,
car ce n’était pas le cas, ça a juste fonctionné."
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1er album éponyme de Bad Omens (2016)
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L'année dernière afin de fêter les 1 an de sa sortie, le groupe avait
partagé une version a cappella envoûtante de l'album complet sur
YouTube.
La liste des chansons de l'album ainsi que leur inspiration et
signification :
1. "CONCRETE JUNGLE " dépeint un monde dystopique et parle du fait que les humains permettent à
l'argent, à la classe sociale, aux médias et la célébrité de nous diviser de
manière presque inhumaine, Du fait que les gens travaillent énormément pour
peu ou presque rien en échange. La chanson se termine par une acceptation de
cette réalité.
2. "Nowhere To Go" parle du fait de ne plus savoir qui on est soi-même car on est tellement
habitués à ce que quelqu'un d'autre décide à notre place. Elle parle aussi du fait
de s'amasser en groupe sur les réseaux de manière anonyme, de porter des
jugements sur tout, de s’approprier ce que quelqu'un d'autre est pour
remplir sa vie et sa personnalité vide de sens Dans la chanson, il y a un
breakbeat pour donner un sentiment d'urgence, une sensation de courir comme
pour fuir le passé, le futur et le monde.
3. "Take Me First" : à la base, il n'y avait aucune intention dans les paroles, mais Noah y a trouvé un sens en disséquant les paroles,
beaucoup plus tard. La chanson parle d'une aventure turbulente, que le
chanteur met en lien avec la propre histoire du groupe, l'image qui lui
vient est "un train en sécurité mais en fuite et incapable de s'arrêter.
4. "THE DEATH OF PEACE OF MIND" Noah raconte : "au début du confinement en 2020, je me suis lancé le défi de créer un
morceau en utilisant uniquement des échantillons d'articles ménagers que
j'avais enregistrés. Frapper des oreillers, secouer des touches,
enregistrer et régler la basse fréquence d'un aspirateur sur une note C et
en faire un échantillonneur multi-octave. Des trucs comme ça. Après
quelques heures de bricolage dans ma DAW [digital audio workstation]
j'avais réalisé un instrumental avec tous ces sons. À partir de là, j’ai
simplement bouclé des sections et des mélodies libres avec les mots ou les
bruits incohérents qui me venaient à l’esprit. Après d'innombrables
boucles, les bruits se sont transformés en voyelles, qui se sont ensuite
transformées en consonnes, puis en mots qui semblaient finalement très
originaires du noyau sombre, sec et sensuel de l'instrument et qui
n'avaient pas besoin de beaucoup de peaufinage une fois que le véritable
instrument était réalisé autour d'eux. Puis poser la question : "Quand
tout sera fini, rentrerons-nous tous les deux chez nous vivants et
retrouverons-nous un jour la paix intérieure après les événements qui ont
eu lieu ?""
5. "What It Cost"
6. "Like A Villain" : ces 2 chansons sont en fait une seule chanson
coupée en 2 parties. "What It Coast" est comme un interlude et "Like A
Villain" a le potentiel d'un fort single, adaptés aux radios rock. Joakim ( ndlr : le guitariste du groupe) et Noah avaient trouvé un rythme
de batterie déformé qui se répète en boucle (splice loop) de
Travis Barker, et c'est ce qui a inspiré ces deux chansons, ils ont
réenregistré leur propre version de ce rythme
7. "bad decisions"
Noah trouvait que cette chanson était tellement différente que ce que le
groupe faisait qu'il avait envisagé de faire un projet parallèle ou un solo.
Puis, il s'est simplement dis qu'elle devait faire partie de l'album.
8. "Just Pretend" Noah n'est pas fière de raconter comment la chanson a été faites,
n'oublions pas que c'est la chanson qui a cartonné sur TikTok ! Noah
qui se considère comme arrogant voulait montrer aux restes des membres à
quel point c'était facile de faire de la musique de m*rde adapté à la radio.
Puis en la composant, il s'est rendu compte du potentiel énorme qu'avait
cette chanson et il a finit par la terminer avec Joakim et c'est une chanson
dont il est heureux et fière aujourd'hui !
9. "The Grey" Noah raconte "Encore une fois, comme pour TDOPOM, j'ai exporté les pistes vocales et
je les ai données à Joakim et lui ai dit de faire quelque chose de cool
autour. De là, il est revenu avec une toute nouvelle progression
d'accords et une nouvelle base instrumentale pour un refrain, et j'ai
fini par utiliser une autre mélodie que j'avais écrite 2 ans auparavant
et que je n'avais jamais utilisée sur le refrain qui s'adaptait
parfaitement aux nouveaux accords."
10. "Who are you?" Noah explique : "Joakim, notre bon ami Michael [Taylor, du groupe Chief],
avec qui nous écrivons souvent de la musique, et moi nous sommes réunis
dans la chambre de Mike le jour de Noël 2020 et avons composé la majorité
de cette chanson en quelques heures. Il n’y avait rien à faire car rien
n’était ouvert alors nous nous sommes réunis pour être créatifs. Mike a
ouvert un modèle de session Billie Eilish fourni avec la mise à jour la
plus récente de Logic X à l'époque, et nous avons commencé à créer des
accords avec l'un des sons flottants de cloud pad qu'ils avaient dans la
session." Il poursuit : "Une fois l’instrument disposé, le morceau avait une sensation vraiment «
froide », j’ai donc voulu rendre le chant aussi aérien, fragile et sensuel
que possible. J'aimais imaginer que la voix était jouée dans une piscine
couverte après les heures d'ouverture. Je voulais aussi vraiment écrire
une chanson qui aurait le potentiel d’être utilisée dans un épisode
d’Euphoria parce que je regardais beaucoup cette émission à l’époque."
11. "Somebody else." Noah raconte : "Je me souviens que cela a commencé avec le même échantillon de batterie de Travis Barker que je n'arrive pas à arrêter d'utiliser,
et un piano effrayant tourne en boucle pendant toute la
chanson."
12. "IDWT$" est l'acronyme de I Don't Want The Money. Noah explique ""IDWT$" est entièrement l’idée de Joakim et j’ai simplement aidé
avec les paroles. Un jour, je suis passé devant sa chambre et il m'a
appelé pour me montrer une idée de chanson qu'il avait commencée pour un
autre groupe pour lequel nous écrivions, et j'en suis immédiatement devenu
accro et je lui ai dit que nous devions garder ça pour nous et que je
voulais chanter dessus. Le sujet est assez explicite si vous lisez les
paroles. Nous en avons marre de travailler aussi dur pour les restes de
table. Faire tout ce que nous pouvons pour trouver la motivation
nécessaire pour continuer avec les mêmes efforts que nous avons toujours
déployés lorsque la prospérité semble être un fantasme. Fatigué de faire
en sorte que toutes les autres personnes à part nous, celles qui créent,
interprètent et vivent la vraie musique, gagnent des tonnes d'argent alors
que nous mettons constamment nous-mêmes, notre vie, et même notre santé
lorsque cela est nécessaire, en dernier – et cela nous n'allons pas le
faire plus longtemps"
13. "What do you want from me?" Noah s'exprime sur cette chanson : "J'ai dû attirer l'attention de mon ami et colocataire [Jesse Cash d'ERRA] avec une onde synthétisée industrielle pompant dans son plafond parce
qu'il est monté dans ma chambre très intéressé. Je ne me souviens pas de
qui était l'idée qu'il prenne une guitare, mais je lui ai fait une boucle
et il a immédiatement écrit le putain de riff de guitare le plus cool qui
s'accordait si parfaitement avec la chanson, et c'est à ce moment-là que
j'ai su que la chanson était aller quelque part. Nous avons tellement aimé
le riff qu'il est devenu essentiellement le refrain principal de la
chanson sans que nous nous en rendions compte, c'est pourquoi il a fini
par devenir le point central de chaque morceau entre les couplets"
14. "ARTIFICIAL SUICIDE" Noah explique "C’est l’une de mes préférées car j’aime la production et le contenu
lyrique. Semblable à notre chanson "Deathrone", je me suis engagé
assez tôt à faire jouer un deuxième son de batterie entier séparément pour
donner à l'auditeur 2 sensations rythmiques différentes, créant un son
extrême et rigide semblable à celui d'une machine. Vous avez le kit de
batterie global, puis le double kick et le tic-tac métallique cohérents du
kit électronique industriel. Ceux-ci suivent de très près les guitares et
les synthés basses, et ceux-ci sont fortement superposés et nivelés
ensemble. Je voulais que les guitares sonnent plus comme des synthétiseurs
que comme des guitares – c'est une autre raison pour laquelle nous avons
utilisé la même guitare de "What do you wanted from me?"
pour cette chanson. A 1:03 et 1:59, la chanson actionne un interrupteur et
vous emmène dans ce qui ressemble plus à une narration qu'à une chanson
tout en entrant dans les détails derrière l'intention des refrains. Nous
détestons qui nous sommes sans filtre sur nos visages, sans que
d’innombrables personnes qui ne connaissent même pas votre vraie personne
vous disent que vous êtes assez bien, mais seulement selon leurs
conditions. Le mot "flux" fait référence au fil d’actualité si ce n’était
pas évident, et le mot "asticot" fait référence à vous. Le suicide
artificiel tue votre moi numérique et revient à la vie dans votre corps
réel, dans le monde réel."
15. "Miracle" Noah dit qu'elle "a été la dernière chanson à être terminée, et c'est certainement celle
qui a pris le plus de temps pour en définir la structure. Il y avait
tellement de parties vraiment sympas, mais beaucoup de mal à les connecter
ensemble. Elle a également connu une poignée de versions. Écrire de
nouvelles sections, supprimer les anciennes, jusqu’à ce que nous nous
concentrions sur les moments de la chanson que nous aimions le plus,
indépendamment de ce qui semblait "normal". Le processus était à peu près
aussi fou que les paroles elles-mêmes le paraissent. Découragé et perdant
le contrôle de soi et de son esprit, et implorant de l'aide pour y
remédier. Naviguer dans le monde dans ce qui semble être son moment le
plus délicat, ainsi que dans votre propre expérience humaine
dysfonctionnelle, tout en essayant de garder le contrôle de votre santé
mentale. Pour moi, la chanson ressemble presque à une sorte d’au revoir,
avec un avertissement en sortant."
Concernant le prochain disque à venir, il aura un lien avec celui-ci. Lors
d'un podcast avec Joel Madden, Noah a raconté que le groupe travaillait sur
2 albums en même temps, sans précisé d'une date de sortie, seulement que
l'un s'appellerait Concrete Forever (le même nom que leur
tournée nord-américaine en septembre 2023), il contiendra des remix, des
morceaux épurés, des nouvelles chansons originales et des collaborations. Il
espère une collaboration avec le groupe ERRA.
N.b. : Toutes les anecdotes à propos des chansons de la tracklist et
de l'enregistrement proviennent de ces deux articles de Kerrang! :
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