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Chronique : The Devil Wears Prada - ZII (EP)


S'il fallait trouver une note positive dans cette étrange année qu'était 2020, c'est sans nul doute le nombre de groupes dont l'inspiration fut décuplée pendant le confinement, et qui maintenant bombardent 2021 de sorties musicales des plus excellentes. Parmi eux, The Devil Wears Prada (metalcore/post-hardcore/screamo). Et honnêtement, quelle meilleure occasion de revisiter leur EP culte Zombie qu'en pleine pandémie mondiale ? 

Sorti en 2010, Zombie EP marquait un tournant dans la carrière du groupe. Désireux de vouloir s'éloigner un peu de leur étiquette de groupe MySpace/emo/scene, TDWP quitta alors Rise Records et sorti un EP concept sur le thème d'une apocalypse zombie. Sans révolutionner complètement leur son pour autant, il montrait déjà une facette plus sombre et plus violente, portée par l'idée de sortir des Å“uvres plus conceptuelles. Ce qui se confirmera sur la suite avec les albums Dead Throne, 8:18 ou encore Space EP, avant de passer plus récemment sur un virage mélodique et ambiant sur Transit Blues et The Act. 11 ans plus tard et une belle palette d'influences plus diverses sous le bras, les voilà de retour dans l'apocalypse. 

Et les fans de la première heure seront ravis de retrouver le groupe dans ce qu'il a de plus sale à offrir, dans le meilleur sens du terme. Dès les premières secondes, "Nightfall" et "Forlon" sont un retour en arrière survolté et heavy. La formule reste la même qu'avant, il y a toujours quelque chose de bestial, presque primitif, entre les guitares crasseuses et les hurlements inhumains de Mike Hranica, et pourtant chaque chose semble être à la bonne place, et le résultat reste maîtrisé, sans basculer dans un son trop maladroit ni brouillon. Du bourrin, oui, mais bien fait. Et autant se le dire, ça cogne fort. Très fort. 

Mais bien que la violence et le chaos règnent en maître sur ZII, la sonorité plus expérimentale et mélodique des derniers albums en date reste de la partie. Mais le tout reste manié de manière plutôt juste. "Termination", un titre bourrin au possible dont l'intro seule suffit à faire trembler les murs, conserve le chant clair et discret de Jeremy DePoyster (chant présent sur tout l'EP), mais aussi différent styles de screams, ressemblant beaucoup à ceux de The Act, avec une légère intonation screamo. De même pour "Contagion" et sa mélodie venant ralentir le tempo et calmer le jeu en temps voulu, avant que plus de breakdowns ne viennent absolument tout ravager sur leur passage. Quelque part entre Dead Throne et Transit blues, c'est un surprenant mélange qui fonctionne étonnamment bien. Un équilibre qui apporte son petit plus, donnant plus d'envergure à ce déferlement de violence. 

Mais le titre le plus dingue et expérimental de ZII reste "Nora", un véritable déchaînement sonore en continu, aussi heavy qu'atmosphérique, regroupant quasiment tout les éléments de la bande. Ils iront même jusqu'à ramener le synthé et les screams des débuts, pour un grand final qui nous ferait presque penser à Plagues (2007) ! Le groupe est visiblement là pour se faire plaisir avec cet EP, et n'hésite pas du tout à jouer la carte de la nostalgie sans renier l'évolution et les nombreux tournants mélodique entrepris au cours de leur carrière. Un parti-pris honnête, qui ravira ceux qui étaient restés sur leur faim avec les dernières sorties. Le tout formant une belle osmose. 

The Devil Wears Prada signent une suite logique à Zombie, mais réussisent aussi à trouver le juste équilibre entre leur revirement mélodique et la furie dévastatrice de leur son heavy. Que vous soyez un fan de la première heure ou non, ZII sera probablement une sortie qui mettra tout le monde d'accord. L'EP reste dans la continuité du précédent, avec un thème qui semble plus vrai que nature. Des lyrics comme "We've lost control, like we ever had it" paraissent bien plus ironiques cette fois-ci. Petit bémol sur la durée toutefois : même pour un EP, les morceaux s'enchaînent vite fait bien fait, une formule intro/interlude/outro aurait ajouté un peu de consistance et une plus value appréciable. Mais difficile de résister à une séance de head-bang en bonne et due forme. Zombie II est un véritable monstre, méchamment bourrin et de bonne facture. Allez-y quand même doucement sur les cervicales ! 
 
Eddy F.
 
Note du rédacteur : 4/5

1. Nightfall
2. Forlorn
3. Termination
4. Nora
5. Contagion
 
Visionnez le nouveau clip du groupe pour "Forlorn" :  

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