Subscribe Us

Breaking News

ten56. (Interview Exclusive) : "Il n'y a jamais eu autant de groupes géniaux en France"


Pour la sortie du nouvel album des Français de ten56. (deathcore/nu metal), intitulé I.O., nous avons été invités à rencontrer le groupe en privé pour en discuter ! L'occasion de parler de leur évolution musicale et de leurs influences. 

LN! : Le nom de votre nouvel album est I.O. Pourquoi ce titre et que symbolise l'interrupteur sur la pochette ? 

Aaron (chant) : On a joué avec l'idée de faire un self-titled, donc 1056, mais on a trouvé ça un peu compliqué. Ensuite, on s'est dit qu'on allait l'appeler juste 10, puis Luka a commencé à jouer avec les chiffres 1 et 0, il a mis le 1 au-dessus et ça ressemblait à un interrupteur, et c'est parti de ça. 

Arnaud (batterie) : Après on s'est rendu compte, au fur et à mesure que l'album se complétait, qu'on pouvait y trouver plein de significations. Le principe d'un truc qui est allumé, éteint, qui est on ou off, qui est ouvert ou fermé, c'est le principe de deux opposés… En termes de concept, ce n'est pas le truc le plus poussé du monde, mais je pense que ça peut se rattacher à plein de choses qui se passent dans cet album. À la base, c'est l'expérimentation esthétique qui nous a amené là. 

LN! : Dans l'album il y a des prises de risques comme les tracks rap et du chant clair, laquelle vous emballe le plus, et pourquoi ? 

Luka (guitare) : Je pense que c'est le morceau rap "I.O.". C'est parmi mes morceaux préférés de cet album, c'est clairement celui qui a la couleur que je suis le plus propice d'écouter dans la vie de tous les jours, et j'ai hâte que les gens le découvrent. On l'avait déjà fait sur l'album précédent, faire un morceau rap, et pour le coup sur celui-ci il n'y a plus aucune influence metal dedans, là où celui de l'album précédent c'était quand même un peu hybride. Là, c'est vraiment un morceau rap, et ce qu'Aaron y raconte est hyper touchant je trouve, le texte est d'une sincérité que je kiffe beaucoup, donc ouais, "I.O." pour moi, j'ai trop hâte de le présenter aujourd'hui. 

LN! : Aaron, ce n'est pas trop dur de te livrer aussi personnellement sur cette track ? 

Aaron (chant) : Non pas trop, plus tôt dans ma carrière c'était difficile, mais mes amis me soutiennent, donc je n'ai rien à cacher. Et puis ce que les gens à l'extérieur pensent de ce que j'ai à raconter, je n'en n'ai rien à faire. Le plus dur c'était pendant l'enregistrement, faire du chant clair, je ne suis pas forcément super confortable avec ça, mais en dehors de ça, non. 

LN! : Votre méthode a longtemps été de sortir les morceaux dès qu'ils sont prêts. Pour I.O. vous avez gardé cette logique ou vous avez changé ? 

Quentin (guitare) : C'est un entre-deux, le premier single de cet album-là est sorti il y a un an et demi, et on a essayé au final d'en sortir tous les 3- 4mois environ. On a toujours cette envie de pouvoir sortir les trucs au fur et à mesure, pour ne pas avoir trop de temps entre les sorties et garder quelque chose qui est constamment un peu frais et qui a du sens par rapport à ce qu'on fait sur le moment, même si ce n'est jamais évident. En tout cas, c'est un album où la plupart des morceaux sont déjà sortis, et qu'on a vraiment étalé comme on le voulait. 

Luka (guitare) : En revanche, on voulait garder cet aspect où quand l'album sort, il y a quand même de quoi manger à l'intérieur pour le public. Parce qu'au final on s'est souvent dit que maintenant les gens, les albums ils s'en foutent, mais en fait ce n'est pas vrai du tout. C'est la demande qu'on a quand même le plus, un l'album. Le public reste super attaché à ce format j'ai l'impression. 

Aaron (chant) : Je pense qu'on a même fait un single de trop. 

Arnaud (batterie) : Nous en tant que consommateurs de musique, il y a des groupes qui nous ont énormément excités à sortir des singles, où on ne savait pas trop ce qui venait ensuite, mais ça nous suffisait en soi. Après on a certains avis divers dans le groupe, et on se rend compte qu'il y a plein d'autres personnes, celles qui ont envie de pouvoir, comme le dit Luka, s'en mettre sous la dent une grosse dose d'un coup.

Luka (guitare) : Moi je sais que dans mon expérience d'auditeur, j'aime quand un album sort, me mettre l'intro, et que je ne la connaisse pas. Certes, il y a quelques singles dans le truc que je connais, mais j'aime me plonger dans un truc que je ne connais pas de A à Z. Donc c'est quand même important. Je pense qu'on a fait un entre-deux entre livrer des singles assez régulièrement, tout en ayant quand même quelque chose de nouveau à la livraison de l'album. 

LN! : Aaron, chez Restless, lors du concert parisien, tu as parlé de santé mentale. Tes paroles ont-elles trouvé un écho auprès des fans ? 

Aaron (chant) : Oui, énormément. Suite au podcast avec Restless, j'ai reçu plein de messages, des DM, des commentaires, de gens qui se sont retrouvés dans ce que j'ai dit. Même dans la vraie vie, il y a des gens qui sont venus me voir. Ça m'a surpris mais en même temps ça m'a fait plaisir. Au début j'avais peur que mes paroles soient trop cash, que ça fasse fuir les gens. Mais en fait ça a parlé à beaucoup, et les gens m'ont dit que ça les avait aidés, donc ça fait plaisir. 

LN! : Une collaboration rêvée ? 

Aaron (chant) : Ça change souvent. Avant j'aurais dit Sad Boys, aujourd'hui je dirais peut-être Honest Ayve. Quelqu'un qui chante et qui amène quelque chose de différent. Mais sinon ça dépend, j'aimerais bien collaborer avec quelqu'un de la scène française aussi. Je suis ouvert à tout ! 

Luka (guitare) : Moi j'aime bien quand une collaboration a du sens humainement. Je n'ai pas de collaboration rêvée, si ce n'est nos copains. Je préfère que ça se fasse vraiment en studio ensemble, pas juste à distance. Donc je ne dirais pas que j'ai une collab rêvée, c'est plus une question de rencontres. 


LN! : Dans "Snapped Neck", on entend un passage aérien avec du chant clair. Est-ce que vous aimeriez en inclure davantage à l'avenir ? 

Aaron (chant) : Pas forcément plus. C'est juste que quand une instru m'appelle à chanter clair, je ne peux pas faire autrement. 

Luka (guitare) : Dans I.O. il y a deux morceaux comme ça sur douze, ça pourrait être plus, mais ça restera complémentaire et pas majoritaire. 

LN! : Vos visuels ont beaucoup évolué sur scène. Qu'aimeriez-vous apporter encore à vos concerts ?

Tous : Du feu ! (rires) 

Steeves (basse) : On en parle parfois, d'apporter de belles productions visuelles, en temps réel… 

Arnaud (batterie) : Oui c'est ça, interactives sur le moment, il y a des app programmables pour cela. Donc ça, et puis du feu ! On en a eu une fois sur scène, c'était incroyable. Mais ça dépend toujours de la salle et du budget. Plus il y a de monde, plus on peut se le permettre. 

LN! : Pour chacun, quel est votre morceau préféré de l'album ? 

Luka (guitare) : "Banshee". C'est celui qui reflète le plus mes influences actuelles, le plus fidèle à ce que j'aime. C'est aussi le dernier qu'on a composé, et pour l'anecdote, toute la fin du morceau a été composée peut-être une semaine avant de rendre les masters finaux. Le morceau était fini, mais je me disais qu'il manquait un petit quelque chose… Et avec Martin, celui avec qui je mixe l'album, on a eu cette idée de fin ultra chaotique beaucoup plus metal, sombre. Du coup tout cette fin qui a été composée une semaine avant de rendre l'album, c'est devenu mon passage préféré ! 

Quentin (guitare) : C'est également mon préféré, pour exactement les mêmes raisons. Du fait qu'il (Luka) nous ait envoyé la toute dernière version au dernier moment, le morceau qui prends une autre ampleur à la toute fin, j'étais douché ! 

Steeves (basse) : J'aime beaucoup "Banshee" aussi, mais j'hésite avec "Good Morning", c'est un de mes préférés à jouer en live. 

Aaron (chant) : Moi je dirais "Doormat" ou "Banshee" aussi. "Earwing" reste un de mes préférés, mais vu qu'on l'a sorti il y a pas mal de temps, je dirai "Doormat" aujourd'hui, parce que... Colère ! 

Arnaud (batterie) : Moi je suis à contre-courant mais je trouve qu'il y a quelque chose dans "Friends", quelque chose avec de l'énergie et de l'énervement qui se dégagent alors qu'il n'y a aucun de ces codes qui sont présents dans le reste de l'album, ni dans ce que les gens pourraient traditionnellement attendre de ce genre de musique, et qui pousse le curseur de malade. 

LN! : Et en live, quelles chansons avez-vous le plus hâte de jouer ? 

Luka (guitare) : "Doormat". Elle a cette énergie brute, simple, droit dans le visage, et on aime bien ce genre de chansons en live. Je la vois bien fonctionner parce que c'est un morceau de colère brute, il n'y a pas de détour, ça marche direct. 

Steeves (basse) : "Banshee". Pour son côté groovy, c'est très agréable de jouer ces riffs qui rebondissent.

Aaron (chant) : "Banshee" aussi. 

LN! : Et vous, personnellement, quels albums sortis cette année vous ont marqué ? 

Aaron (chant) : Le dernier Harakiri, l'album deluxe de Desire

Luka (guitare) : Moi je suis dans le metal, donc Orthodox et PSYCHO-FRAME. En ce moment je n'écoute quasiment que ça. 

Steeves (basse) : Le dernier Yamê. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi riche, c'est surprenant et la prod est incroyable. Et pas mal de groupes produits par Randy LeBoeuf aussi. 

Quentin (guitare) : L'album d'Ashen, qui n'est pas encore sorti. Ils font une musique fabuleuse, et je rêverai de les voir aussi gros que les plus gros groupes de leurs styles. 

Steeves (basse) : Côté copains on a aussi l'album de Novelists, extrêmement bien. 

Luka (guitare) : Et aussi celui de Solitaris, allons-y ! 

Arnaud (batterie) : Landmvrks ce n'est pas la peine, il n'existe plus un seul individu qui ne les ai pas écoutés sur cette planète. On leur souhaite tout ce qui leur arrive et encore bien plus, on est très reconnaissants de tout ce qu'ils ont fait pour la scène française et nous individuellement. Il n'y a jamais eu autant de groupes géniaux en France et on est très contents d'être arrivés à ce moment-là de l'histoire de la scène française et pouvoir voir tous ces groupes exister. 

LN! : Merci beaucoup pour votre temps et vos réponses, et merci de mettre en avant la scène française !

Interview : Eloïse Graffin

Aucun commentaire