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Novelists (Interview Exclusive) : "La scène metal française a énormément grandi ces dernières années"

Le Hellfest a été pour nous, en plus de vous rapporter live reports et un max de jolies photos, l'occasion de nous entretenir avec pas mal de groupes ! On débute ce bal des interviews avec les Français de Novelists (metalcore progressif), qui ont sorti leur nouvel album CODA le 16 mai dernier.


LN! : On se retrouve au Hellfest pour cette interview. Vous avez joué tout à l'heure, c'était super cool ! Quelles sont vos impressions sur le set ? 

Camille (chant) : Alors moi c'était, comme je l'ai répété pendant tout le set, incroyable. C'était un rêve, je n’ai jamais vu autant de monde dans un public devant moi sur scène. Donc c'était vraiment un rêve, j’ai eu des frissons plusieurs fois. Je trouve que le public a été très chaleureux, il nous a vraiment très bien accueilli. Surtout à 12h50, tu te dis il y aura peut-être un petit peu moins de monde parce que les gens ils dorment ou autre, et non, ils ont répondu présent et ça fait vraiment très très chaud au cœur ! 

Amaël (batterie) : Moi je dirais pareil, un public très chaleureux, une très belle ambiance, beaucoup de monde. Avant de venir, on se disait que comme on on joue tôt, peut-être que les gens seraient fatigués, ou qu’ils s’économiseraient pour le dernier jour. Mais au final oui, beaucoup de monde, une très belle ambiance, un public super et beaucoup de bonheur, on s’est régalé ! 

LN! : Le Hellfest pour vous ça a commencé tôt avec la Warm Up Tour. D'un côté, ça a dû aider à vous faire connaître et à attirer les gens aussi sur votre set durant le festival, même aussi tôt. 

Camille : C'est ça en fait, le principe de la Warm Up c'est si tu ne peux pas venir au Hellfest, le Hellfest vient à toi et du coup on a fait le tour de France pour aller dans toutes les villes. Il y a quand même beaucoup de gens qui étaient au Warm Up et qui avaient leur place pour le Hellfest, donc ils sont quand même revenus nous voir, c’est super. Pour nous, cette tournée a été la meilleure colonie de vacances qu’on n’ait jamais faite ! Et sur les side stage pendant notre set aujourd’hui, il y avait Rikoo qui a géré la Warm Up, accompagné de tous les techniciens qu'on a eus pendant la Warm Up. Il y en a qui bossent à minuit et ils n'ont pas dormi pour venir nous voir tellement c'est devenu la famille et qu'il fallait être présent pour nous soutenir ! Donc c’est vrai, la Warm Up on en a de très très bons souvenirs. 

Amaël : Je pense qu'aussi on a eu la chance de pouvoir faire cette tournée, du coup peut-être qu'on a touché un peu de public partout qui sont venus aujourd'hui nous voir. C'était une très belle ambiance, il y a eu de beaux contacts. C'est juste très plaisant. 

LN! : On avait fait la date de Paris, nous. 

Camille : Ah trop bien ! l’Elysée Montmartre, c'était un beau concert !

LN! : Vous avez récemment sorti votre album, Coda. Vous avez eu une bonne réception de l'album? 

Camille : Oui franchement on a eu de très bons retours. Pour moi, le meilleur retour qu'on puisse avoir c'est quand on joue en concert et qu’on voit les gens qui chantent les paroles, qui chantent les mélodies et qui sont à fond. C'est ça qui m'a donné des frissons. J'ai essayé de regarder chaque visage mais il y avait tellement de monde. C'était trop difficile mais je les voyais crier, chanter. Tu vois que l'album a été bien accueilli et que le public sera là aussi pour les prochains concerts. On sent qu'il y a une ferveur et une fidélité qui s’est créée autour du groupe et de cet album. Donc on est très fiers. 

Amaël : On avait déjà sorti un EP avec Camille, et cet album c'est ce qui confirme notre formation actuelle. On voit que les choses vont vers l'avant et on est fiers d'avoir cette formation aujourd’hui. On a une bonne dynamique, on se complète tous et c'est super. On avance et la réception est géniale. 

LN! : Pour ma part, j'ai vu le groupe avant le remplacement. Je dois vous dire que maintenant j'adhère beaucoup plus. C'est plus catchy, en fait. 

Amaël : Ça fait plaisir ! Camille a ramené un petit côté pop. Avant on tâtonnait vers ce truc-là et aujourd'hui avec Camille c'est devenu une évidence. Elle écoute beaucoup de pop, beaucoup de rock. Donc avoir ses influences aujourd'hui dans le groupe ça a fait beaucoup de changements mais on s'y retrouve tous. 

LN! : C'est vrai qu’il y a un côté beaucoup plus assumé d'éléments peut-être un peu plus pop et rock. Et franchement c'est banger les musiques ! Comme vous aviez déjà pas mal de chansons avant Camille, est-ce que vous avez dû réadapter ces anciennes chansons ou vous décidez de ne plus trop les jouer ?

Amaël : En réalité si une chanson ne marche pas avec Camille on ne la fait pas. Il y a des chansons qu'on avait testées et qui ne marchaient juste pas donc on les a laissées tomber. Je parle pour l'ancien catalogue où elle ne chantait pas dessus à l’origine. Au contraire, pour certaines, le fait qu'elle chante dessus ça les a sublimées. Plein de gens nous ont dit que même si la chanson était bien avant, maintenant avec Camille ça prend une ampleur totalement différente. En particulier pour l'album Déjà Vu. Il n’est pas question d'adaptation en fait. S'il y a besoin d'adapter, c'est que ça ne marche pas et on ne la joue pas. 

LN! : Camille, tu connaissais déjà bien le groupe avant de t'intégrer ? 

Camille : Je connaissais le groupe mais je ne connaissais pas toutes les chansons par cœur, toutes les paroles par cœur. Mais oui, je les connaissais déjà. Quand il a fallu justement apprendre les nouvelles chansons ça a été un gros travail de mémoire, de mémorisation des paroles, des mélodies. Je suis contente qu'on aille vers de moins en moins d'anciennes chansons, même si depuis je les connais toutes. C'est une fierté d'arriver à pouvoir chanter les chansons dans lesquelles j'ai participé pour la création. Mais franchement, j'éprouve autant de plaisir à chanter même des anciennes chansons parce que le public aime ça quand même aussi. Et je trouve que les chansons qu'on a choisies fonctionnent bien avec ma voix, elles fonctionnent bien en live et on prend du plaisir à les jouer. 

LN! : Est-ce qu'il y a eu un changement dans la dynamique de composition des chansons ? Est-ce que tu participes aussi beaucoup ? 

Camille : Quand je suis arrivée, ils avaient déjà composé des chansons et il a juste fallu poser ma voix dessus. Mais j'ai toujours senti que j'étais écoutée. J'avais peur en arrivant de me dire qu'ils n’allaient pas m'écouter, qu'ils me diraient que j’étais juste une voix et c'est tout. Et en fait pas du tout. Ils ont toujours écouté mes opinions. Parfois ça paye, parfois ça ne paye pas, mais au moins toutes les idées sont acceptées. On ne bride pas les idées des autres. Je sens que je fais partie de la création. C'est cool, on a composé pas mal de voix dans les camping-cars aux Etats-Unis pendant les tournées par exemple. On est tous ensemble pour la création. 

LN! : Trop bien ! Je vais partir sur un sujet un peu plus vaste dont on aime bien discuter avec les groupes de Metalcore. C'est sur toute la nouvelle vague qu'on voit en ce moment de metal. On en a discuté avec Ashen juste avant par exemple. C'est super intéressant de voir ça se développer de plus en plus en France aussi, de vous voir vous faire connaître à l'international aussi, parce qu'avant le succès des groupes restait beaucoup cantonné à la France. Comment vous le vivez cette explosion du genre en ce moment ? 

Amaël : Je pense que tous les groupes de notre génération ont eu la même dynamique. Dès le départ, ce qu'il faut c'est marcher à l'international. Le but n'était pas de faire ça en France. C'était tout de suite de faire comme les groupes américains, comme les groupes allemands. Pour Novelists, on a commencé par une petite tournée en France mais très vite, on a commencé à faire des concerts en Allemagne, en Angleterre. Pendant des années, on a très peu joué en France finalement. Parce que je pense qu'au début, la scène française était très metal traditionnel. Et nous, on était plus metalcore, plus moderne. C’est un genre qui était un peu timide à l'époque ici. Au final, cette scène là, elle a grandi énormément au fur et à mesure des dernières années en France, assez rapidement. Maintenant, les concerts qu'on fait en France, c'est parmi nos plus belles expériences. La tournée Warm-up, encore une fois, c'était génial de voir tout le public qui est venu en France. Et surtout, l'énergie qu'il y a, c'est super. 

LN! : Novelists, ça a plusieurs année, 12-13 ans déjà… Du coup, vous ressentez l'évolution du côté plus mainstream du metal ? Parce que c'est vraiment en train de devenir mainstream, surtout pour des genres comme le metalcore. 

Amaël : Oui, carrément. Même avant de former Novelists, les plus gros groupes de metal, tu les voyais dans les petites salles à Paris. J'ai vu Korn au Bataclan par exemple. Aujourd'hui, ça remplit des stades. C'est fou de se dire que maintenant, des groupes de niveau moyen, ça fait aussi ces salles, et qu’il y a des groupes, aujourd'hui, que tout le monde vénère. Tu sens que vraiment, l'audience a doublé, quadruplé… Je ne saurais pas mettre de chiffres dessus, mais c'est énorme. D'une part, ça devient plus facile de faire cette musique parce qu'il y a plus de public. Et ça devient plus facile d'en vivre aussi. Du coup, le public s'ouvre à plein de styles différents parce qu'il y a des gens qui viennent d'un peu partout qui s'ouvrent à ce milieu là. Ça rend la musique plus accessible, plus ouverte. Je trouve ça vraiment super. 

LN! : C'est bien. Est-ce que vous collaborez des fois avec d'autres groupes français ? Avec des featurings, ce genre de choses. 

Amaël : Avant Camille, on avait fait un feat avec Florent Salfati de Landmvrks. 

Camille : Moi, j'avais fait un featuring avec Novelists avant d’être dans le groupe, et avec Landmvrks aussi ! 

Amaël : Toi, tu avais même collaboré sur tout leur album. 

Camille : Oui c’est vrai, j’avais fait toutes les harmonies ! En France, c'est une seule et même scène. On veut la promouvoir le plus possible en France et à l'étranger. Donc, si on peut collaborer ensemble, on essaie au maximum. 

LN! : On avait entendu parler de ça, que c'était assez solidaire dans la nouvelle scène Metalcore. Tout le monde se connaît, tout le monde s'entraide. 

Camille : Oui, c'est la vérité. Ça fait plaisir à voir. 

LN! : C’est super. Ça doit aider chaque groupe individuellement à monter, aussi. 

Amaël : Oui, ça fait du bien de se faire valider par d'autres groupes, etc. Landmvrks a beaucoup participé à ça. Quand ils ont commencé à grimper, ils ont fait une tournée où ils ont pris d'autres groupes français avec eux. Ils ont beaucoup épaulé Resolve, par exemple. Aujourd'hui, ils commencent à vraiment bien marcher aussi de leur côté. On est tous très respectés. 

LN! : C'est bien de voir que ça ne se bat pas pour le spotlight, mais plutôt que tout le monde veut être ensemble sur scène. 

Amaël : C'est une grande famille. C'est vraiment le mot, c'est une grande famille. On s'aime tous et on se respecte tous. C'est trop bien. 

LN! : Il y a pas mal de retours du français dans les couplets des groupes de metalcore français. Vous en pensez quoi ? 

Camille : Nous, on en a inclus dans l'album, sur la dernière chanson de l’album, "K.O", les couplets sont en français. 

LN! : J'ai même souvenir d'un morceau en espagnol, "Maldictión de la Bruja" ! 

Camille : Je suis complètement pour le français (et même l'espagnol) dans les chansons. Que ça revienne et qu'on arrive à le mettre à la mode. S’il y avait des groupes américains qui se mettaient à chanter en français, ce serait bien ! C'est fou à quel point le français prend bien, même à l'international. C’est cool. 

Amaël : Il faut être fier de notre langue. C'est vrai qu'on l'a reniée pendant très longtemps. On se disait que le français, ça ne marcherait que localement. En fait, non. Ça marche même très bien à l'international !

Interview : Margot Patry et Garnet
Photo : Garnet

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