WARGASM (Interview Exclusive) : "Notre subconscient écrit toutes nos chansons"
Le Motocultor Festival 2024 a été l’occasion de s’entretenir avec plusieurs groupes, dont Wargasm. Le duo britannique, qui mélange nu metal avec hip-hop ou encore electropunk, a été créé en 2018-19 et a rapidement connu une notoriété exponentielle, au point d’avoir déjà conquis la scène des plus grands festivals !
LN! : On est au Motocultor Festival !
Comment trouvez-vous l’endroit ?
Milkie Way : C’est sympa. Je pensais
qu’on allait jouer dans le sud de la France, mais quand je me suis réveillée,
on était dans le nord ! Mais bon, j’apprécie toujours quand je suis en France,
peu importe où.
Sam Matlock : On a hâte d’aller explorer le festival après manger, on n’a pas pu en voir beaucoup pour l’instant. En tout cas, les loges sont confortables !
LN! : On vous a aussi vu
jouer au Hellfest un peu plus tôt dans l’année. Comment était cette expérience ?
A quel point c’est différent pour vous de jouer en festival comparé à une salle
de concert ?
Milkie Way : Le Hellfest est
clairement un des concerts les plus fous que j’ai pu faire. On entend toujours
les gens dire que c’est le Disneyland du metal. C’est très vrai !
Sam Matlock : Ça fait toujours bizarre de repasser en salle l’hiver, et ça fait du bien quand on commence à faire des concerts dehors l’été. J’aime bien me connecter à la nature, même si c’est pour crier ! Le public est aussi très différent, on reçoit une énergie différente. Les festivals, ça a un air de fête, tout le monde s’amuse ensemble sur plein de groupes, les moshpits sont plus grands. Quand tu fais ta tournée, t’as forcément plus de pression, les enjeux sont différents. Tu dois en quelque sorte prouver que tu mérites d’avoir réservé une salle pour jouer. Mais pour l’instant, pour nous, ça marche.
LN! : Pour votre premier album, vous avez réalisé un livestream où vous jouiez dans un cimetière de tanks. Pourquoi cette idée originale ? Comment vous est-elle venue ?
Sam Matlock : On a un ami qu’on appelle Metal
Joe. Il nous a dit un jour que quelqu’un de ses contacts possédait une
espèce de cimetière de tanks et qu’on pourrait y faire quelque chose. En
parallèle, on nous demandait de faire un livestream pour célébrer la sortie de
l’album. Alors on s’est dit qu’on allait combiner les deux idées. Ça donnait
une vibe super cool, on se serait crus dans une bande dessinée.
Milkie Way : En plus il
pleuvait, c’était boueux, donc on était vraiment dans l’ambiance ! On
avait l’impression d’être dans Alien, c’était spécial. Et c’était une très
longue journée, on était trempés, on abimait le matériel. Mais le rendu est
plutôt cool !
Sam Matlock : On verra si on peut le ressortir plus tard pour les fans qui auraient loupé ça. On est en train d’y réfléchir. S’il pleut dehors et que tu veux rester au chaud chez toi, tu peux toujours nous regarder en train d’essayer de faire de la musique, trempés par cette pluie !
LN! : Comment reliez-vous cette imagerie à votre album ?
Milkie Way : L’album de manière
général est assez violent, il y a quelque chose de militaire, qui évoque la guerre.
Alors les tanks ça évoquait bien cette idée. On a des robots sur l’artwork, qui
sont censés être vus comme des armes, des armures…
Sam Matlock : On utilise aussi beaucoup les jeux vidéo de guerre dans nos musiques, certaines de nos chansons n’ont aucun enregistrement de batterie, on utilise les bruitages des armes à feux des jeux vidéo à la place ! Donc on a déjà ces sonorités de guerre sur l’album, alors illustrer ça avec des tanks ça marchait parfaitement.
LN! : D’ailleurs, quand vous
composez, d’où vient l’inspiration ?
Milkie Way : Pour moi, ce
sont les bandes originales de film. Les versions orchestrales d’une part, mais
aussi les vraies chansons qui peuvent être ajoutées pour refléter le mood du
moment. La musique reflète ce qu’il se passe visuellement dans le film, ce que
les personnages ressentent. Quand j’écris, je visualise dans ma tête une scène
et j’écris ce qui pourrait se jouer pendant que ces images passent. Je suis dans un monde fictif.
Sam Matlock : C’est pareil
pour moi, je fais comme un blackout. Je me replie dans ma tête comme si je dormais
et après je me réveille et d’un coup j’écris toutes les chansons.
Milkie Way : Pour moi, ça
arrive aussi sur scène, tout se vide quand je suis sur scène et j’ai l’impression
de me réveiller à la fin !
Sam Matlock : C’est ton subconscient qui prend le contrôle à ce moment-là. Je suis davantage présent sur les concerts, mais c’est comme si j’avais une autre personnalité. Du coup, c’est après tout ce processus créatif qu’on se pose pour réfléchir sur ce qui marche ou pas, et on fait plein de changements. Des fois, j’ai l’impression que les producteurs vont me tuer quand j’écoute ce qu’on a fait plus tard en y ayant consciemment réfléchi et que je demande à tout modifier ! Mais au final, ça fonctionne bien. Et les nouvelles chansons qu’on sortira seront encore mieux !
LN! : Et ça vous plairait d’écrire
des musiques pour des films ?
Milkie Way : 100% ! Je
suis trop dans ma période BO de films, je me vois trop composer ça ! Pour
un film d’horreur. Non, je veux jouer dans un film d’horreur ! Et composer
des musiques pour des films avec des road trips, en mode Thelma & Louise,
avec une histoire d’amour dramatique.
Sam Matlock : Moi je compose déjà pour des films, mais c’est encore un secret !
LN! : Comment le featuring avec
Corey Taylor est arrivé ?
Milkie Way : On était en tournée ensemble aux Etats-Unis l’année dernière. On a ressorti une démo qu’on n’avait jamais sortie, qui traînait là depuis longtemps et que les fans aimaient beaucoup. On voulait la retravailler. À force de l’entendre chanter et crier tous les soirs sur scène, on a commencé à imaginer la chanson avec sa voix, et ça collait parfaitement !
Sam Matlock : Je suis monté
sur scène avec lui pour chanter une vieille chanson de Stone Sour, et on a constaté
que nos voix sonnaient bien ensemble. Alors on lui a proposé.
Milkie Way : Si tu ne demandes jamais, tu n’obtiens rien ! On a tenté, on lui a envoyé la démo, et ça lui a plu alors il a été content de mettre sa voix dessus.
LN! : Vous faites également une
tournée bientôt…
Sam Matlock : Ouais, première fois en tête d’affiche ! Ça donne la pression mais ça va être cool !
Milkie Way : Durant notre
dernière tournée, quand on a ouvert pour BabyMetal, on a joué à l’Olympia à
Paris et c’était le meilleur concert de la tournée ! Le sol est penché
donc on a l’impression que tout le public t’arrive dessus, je me croyais sous
acide devant une vague humaine qui déferlait. C’était vraiment une salle
impressionnante. Et l’énergie était complètement folle, j’ai hâte de la
retrouver sur notre concert en tête d’affiche !
Sam Matlock : Pour nos concerts,
on aura des petites salles et des clubs, ce sera très intime. Mais pas d’inquiétudes,
on va quand même tout déménager ! Y’aura pas de barrière devant la scène, ça
va être du pur punk chaotique !
Milkie Way : Quand on est en
première partie, ce sont des gros groupes, alors on fait toujours des grandes
scènes. Ça fait du bien de retrouver cette ambiance de petite salle intimiste
où on a l’impression qu’on peut juste tout casser en connexion avec le public !
Sam Matlock : D’ailleurs, pour la première partie, je voulais un groupe que j’ai découvert au Hellfest et que j’ai adoré. J’espère que ça plaira à nos fans aussi ! Mais pas sûr que ça se fasse, alors une prochaine fois sûrement !
Interview : Margot Patry
Merci à NRV Promotion pour l'opportunité !
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