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Enter Shikari (Interview Exclusive) : "On aimerait faire de nos concerts une expérience interactive"


Lors du Hellfest 2024, nous avons pu discuter avec les musiciens d'Enter Shikari (alternative rock/electronic/post-hardcore) du succès de leur dernier album, A Kiss for the Whole World (sorti en avril 2023) et de l'identité visuelle très particulière de leurs concerts. Ils nous ont donné leur vision personnelle sur leurs shows et comment ils les construisaient.

LN! : Salut, et félicitations car votre dernier album est arrivé premier des charts au Royaume-Uni ! Comment vous avez réagi quand vous avez vu ça ?

Enter Shikari (moins Rou qui ne faisait pas d'interview) : On était en route pour l’aéroport, car on allait jouer aux Etats-Unis, quand on a reçu un appel de notre manageur pour nous apprendre la nouvelle. On ne pouvait pas encore le publier en ligne car l’info n’était pas encore publique, alors on s’est arrêté dans une station-service pour célébrer entre nous. Puis, on a été rejoints à l’aéroport par notre équipe de manageurs qui a amené du champagne et notre trophée. On n’a pu en parler en ligne qu’une fois arrivé aux Etats-Unis, mais c’était un super sentiment, comme si on avait gagné un championnat de football.

Vous vous attendiez à un tel succès ?

C’est toujours impossible de prédire comment les choses vont se passer. L’album sortait en même temps que celui d’un vieux groupe, un enregistrement live de 1975 – mais je n’ai plus le nom en tête. Leur label a caché une partie des vinyles jusqu’au dernier moment en sachant qu’ils seraient tous vendus, comme un jeu marketing. On était aussi face à la sortie d’un nouvel album d’un groupe des 90’, qui n’avaient rien sorti depuis 15 ans et qui étaient très attendus. Les labels étaient sûrs qu’ils seraient premiers, et ont imprimé un nombre limité de vinyles. Au final, on a dépassé ce nombre de quelques centaines de ventes. On a été appelé pour recompter les ventes, car personne ne croyait qu’ils pouvaient être battus par Enter Shikari !

 On est au Hellfest, où vous avez déjà joué…

Oui ! On se promenait tout à l’heure, et il y a cette allée avec les plaques au sol de toutes les éditons avec les groupes qui y ont joué. C’était super de voir notre nom dessus ! C’est comme faire partie du Wall Of Fame !

 Vous êtes contents de revenir ?

C’est vraiment un festival incroyable. Ils prennent vraiment soin des groupes, ici. Mais tout le site en général est incroyable, pas seulement le coin artiste : les décorations, l’ambiance, le public. Tout l’agencement du festival est parfait, et ça vient probablement du fait que le festival est propriétaire du lieu, donc ils ont pu faire les pavements et les aménagements comme ils voulaient. C’est vraiment un des meilleurs festivals, et tous les ans l’affiche est folle, ils arrivent toujours à réunir les plus grands noms de la musique alternative. J’aimerais que tous les festivals soient comme le Hellfest !

 Quand vous jouez live, vous avez toujours beaucoup de jeux de lumière et des visuels assez impressionnants. Comment vous créez l’identité visuelle de vos performances ?

Quand on crée une nouvelle tournée, on commence toujours par une réunion entre nous et les manageurs. On prend des feuilles de papier et on dessine plein de designs. On laisse libre court à nos idées les plus folles ! Ensuite, on va voir l’équipe de production et on partage nos idées. Ils regardent ce qu’il est techniquement possible de faire, ils commencent à construire le show. Pour les visuels, on engage des artistes. On essaie toujours de créer de nombreux concepts bien à nous, on veut créer des moments spéciaux pour marquer les gens dans le public, qu’ils se disent « ce moment précis où ce truc s’est passé c’était cool ». Plutôt que d’avoir juste des couleurs et des décorations, on veut jouer avec tout ça pour que les spectateurs se rappellent de moments précis, pour créer de bons souvenirs de nos concerts. C’est pour ça qu’on se concentre beaucoup sur les détails.

 Si vous aviez tout l’argent du monde et des possibilités infinies, ce serait quoi votre mise en scène rêvée ?

En fait, on réfléchit toujours comme ça au début ! Et c’est quand on transmet nos idées à l’équipe de productions qu’ils doivent limiter toutes nos folles idées à cause de notre budget limité. Mais on aimerait vraiment étendre toute notre scène à l’entièreté des salles de spectacle, mettre des jeux de lumière et des écrans partout, qu’on puisse se balader tout autour de la foule pour jouer. On aimerait vraiment en faire une expérience interactive où le public se confond au groupe. Ce serait notre rêve, une vraie expérience immersive !

Vous faites aussi beaucoup de featurings avec des groupes (Wargasm, Fever 333…). C’est important pour vous d’inviter d’autres musiciens à collaborer ?

On adore ça, c’est vraiment intéressant de voir comment d’autres artistes travaillent et créent. Quand on en a marre d’entendre Rou déblatérer sur la politique, on invite d’autres chanteurs pour avoir des paroles un peu nouvelles ! Mais ça nous permet aussi de créer différemment que ce que l’on ferait d’habitude. Avec Wargasm par exemple, quand on leur a envoyé le morceau, ils ont décidé de complètement refaire le breakdown qui était assez basique. On ne pensait pas qu’ils feraient ça, mais ils l’ont coupé et ont rajouté des parties qui l’ont rendu beaucoup plus intéressant, plus impactant et dansant. C’est un exemple de comment travailler avec d’autres groupes emporte nos créations dans des directions qu’on n’aurait jamais imaginées. Donc oui, on adore ces moments de partage !

Interview : Margot Patry. 

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