Enter Shikari (Interview Exclusive) : "On aimerait faire de nos concerts une expérience interactive"
LN! : Salut, et félicitations car votre dernier album est arrivé
premier des charts au Royaume-Uni ! Comment vous avez réagi quand vous avez vu
ça ?
Enter Shikari (moins Rou qui ne faisait pas d'interview) : On était en route pour l’aéroport, car on allait jouer aux Etats-Unis, quand on a reçu un appel de notre manageur pour nous apprendre la nouvelle. On ne pouvait pas encore le publier en ligne car l’info n’était pas encore publique, alors on s’est arrêté dans une station-service pour célébrer entre nous. Puis, on a été rejoints à l’aéroport par notre équipe de manageurs qui a amené du champagne et notre trophée. On n’a pu en parler en ligne qu’une fois arrivé aux Etats-Unis, mais c’était un super sentiment, comme si on avait gagné un championnat de football.
Vous vous attendiez à un tel
succès ?
C’est toujours impossible de
prédire comment les choses vont se passer. L’album sortait en même temps que
celui d’un vieux groupe, un enregistrement live de 1975 – mais je n’ai plus le
nom en tête. Leur label a caché une partie des vinyles jusqu’au dernier moment
en sachant qu’ils seraient tous vendus, comme un jeu marketing. On était aussi
face à la sortie d’un nouvel album d’un groupe des 90’, qui n’avaient rien
sorti depuis 15 ans et qui étaient très attendus. Les labels étaient sûrs
qu’ils seraient premiers, et ont imprimé un nombre limité de vinyles. Au final,
on a dépassé ce nombre de quelques centaines de ventes. On a été appelé pour
recompter les ventes, car personne ne croyait qu’ils pouvaient être battus par
Enter Shikari !
Oui ! On se promenait tout à
l’heure, et il y a cette allée avec les plaques au sol de toutes les éditons
avec les groupes qui y ont joué. C’était super de voir notre nom dessus !
C’est comme faire partie du Wall Of Fame !
C’est vraiment un festival
incroyable. Ils prennent vraiment soin des groupes, ici. Mais tout le site en
général est incroyable, pas seulement le coin artiste : les décorations,
l’ambiance, le public. Tout l’agencement du festival est parfait, et ça vient
probablement du fait que le festival est propriétaire du lieu, donc ils ont pu
faire les pavements et les aménagements comme ils voulaient. C’est vraiment un
des meilleurs festivals, et tous les ans l’affiche est folle, ils arrivent
toujours à réunir les plus grands noms de la musique alternative. J’aimerais
que tous les festivals soient comme le Hellfest !
Quand on crée une nouvelle
tournée, on commence toujours par une réunion entre nous et les manageurs. On
prend des feuilles de papier et on dessine plein de designs. On laisse libre
court à nos idées les plus folles ! Ensuite, on va voir l’équipe de
production et on partage nos idées. Ils regardent ce qu’il est techniquement
possible de faire, ils commencent à construire le show. Pour les visuels, on
engage des artistes. On essaie toujours de créer de nombreux concepts bien à
nous, on veut créer des moments spéciaux pour marquer les gens dans le public,
qu’ils se disent « ce moment précis où ce truc s’est passé c’était
cool ». Plutôt que d’avoir juste des couleurs et des décorations, on veut
jouer avec tout ça pour que les spectateurs se rappellent de moments précis,
pour créer de bons souvenirs de nos concerts. C’est pour ça qu’on se concentre
beaucoup sur les détails.
En fait, on réfléchit toujours
comme ça au début ! Et c’est quand on transmet nos idées à l’équipe de
productions qu’ils doivent limiter toutes nos folles idées à cause de notre
budget limité. Mais on aimerait vraiment étendre toute notre scène à l’entièreté
des salles de spectacle, mettre des jeux de lumière et des écrans partout,
qu’on puisse se balader tout autour de la foule pour jouer. On aimerait
vraiment en faire une expérience interactive où le public se confond au groupe.
Ce serait notre rêve, une vraie expérience immersive !
Vous faites aussi beaucoup de featurings avec des groupes (Wargasm, Fever 333…). C’est important pour vous d’inviter d’autres musiciens à collaborer ?
On adore ça, c’est vraiment
intéressant de voir comment d’autres artistes travaillent et créent. Quand on
en a marre d’entendre Rou déblatérer sur la politique, on invite d’autres
chanteurs pour avoir des paroles un peu nouvelles ! Mais ça nous permet
aussi de créer différemment que ce que l’on ferait d’habitude. Avec Wargasm par
exemple, quand on leur a envoyé le morceau, ils ont décidé de complètement
refaire le breakdown qui était assez basique. On ne pensait pas qu’ils feraient
ça, mais ils l’ont coupé et ont rajouté des parties qui l’ont rendu beaucoup
plus intéressant, plus impactant et dansant. C’est un exemple de comment
travailler avec d’autres groupes emporte nos créations dans des directions
qu’on n’aurait jamais imaginées. Donc oui, on adore ces moments de
partage !
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