Bring Me The Horizon : annonce de l'EP Post Human: NeX GEn et interview pour Dazed
"On bosse dessus en ce moment même. Nous avons beaucoup écrit en tournée. Ça fonctionne, mais c’est difficile : tu ne fais jamais autant que tu le penses. Nous venons juste de finir notre prochain single, et on arrivera ensuite avec le prochain disque du projet Post Human, qui aura en tout quatre disques.
L’idée est venue pendant le confinement, nous avions tellement de temps et on s’est dit 'Oh, on pourra lâcher tous ces disques !' mais depuis que les choses sont revenues à la normale et que nous partons dans des tournées de fou, c'est beaucoup plus compliqué. Surtout depuis que certains d’entre nous ont fondé une famille et ce genre de choses."
Il partage aussi le concept et l’histoire de NeX GEn, ainsi que l'évolution de son écriture vers des thèmes engagés :
"Ça pourrait encore changer, mais les quatre disques forment une vraie histoire. Le premier est donc sorti pendant le confinement, un moment où tout le monde était vraiment terrifié et confus, et où le futur était incertain, d’où le titre Survival Horror. Dans le deuxième, le monde est dans un état post-apocalyptique, il y a des centres de désintox à travers le monde, où les gens sont mis dans des sanctuaires et ils partagent leurs histoires de regrets sur ce qu’ils ont fait à la planète. C’est aussi une métaphore sur moi et mes problèmes de drogues.
Je voulais que ces sorties soient un peu plus portées sur nous et le monde, je n’ai jamais fait ça avant. Tout ce que j’ai toujours écrit était toujours très personnel pour moi, j’ai compris que je n’étais pas si bon en écriture, je ne suis pas un politicien. Je ne connais pas assez la politique pour être vraiment dans le sujet. Je peux seulement écrire sur comment je réagis émotionnellement face à ces choses, j’ai besoin d’un mécanisme pour me faire cogiter."
Il revient également sur le Covid et l’influence de la pandémie sur le monde, les gens, mais aussi l'histoire de Post Human :
"Je crois que nous comprenons l’évolution maintenant, l’humain s’est mis de coté sur la chaîne, ce n’est plus la survie du plus fort mais du plus riche. Comment évoluer consciemment ? Car il faut faire mieux que maintenant. Beaucoup de choses que nous faisons, et où nous sommes, viennent juste de nos instincts primaux et de pulsions qui n’ont plus lieu d’être. La société nous met dans des boites et les gens ne s’y sentent pas, nous n’avons plus de vieux manuel pour juger les choses. Je pense à ça pour les gens qui veulent du changement, parfois ils sont tellement en colère qu’ils ne pensent plus vraiment à comment faire le premier pas en avant.
J’espère faire passer ce message sur le prochain disque : ouvrir un peu son cÅ“ur aux autres, même si les autres peuvent paraîtres cruels et méchants, personne n'est né mauvais. Accepter que les conversations soient complexes plutôt que de rester sur 'Toi t’es juste un facho.' et 'Toi t’es un fragile.' Il est impossible de s’écouter ou de trouver un commun accord, c’est flippant."
Le titre "Can You Feel My Heart" de l’album Sempiternal à récemment connu un énorme buzz sur la plateforme Tiktok. Oli nous raconte comment le groupe a réagit face à cette vague de nouveaux jeunes fans :
"Pour nous c’est génial, parce que nous sommes pertinents à nouveau. Quand on a décollé sur Tiktok, je me grattais la tête en me demandant 'Pourquoi une chanson sortie il y a plus de huit ans fait le buzz ? Pourquoi ?' puis en voyant comment les gens on interagis avec, je me suis dit qu’il n’y avait plus assez de musique aussi crue et directe émotionnellement. Je crois que c’est une génération de gamins qui ont besoin de ça.
Je crois que ça nous a aussi rappelé combien on était emo ! Ce groupe a presque 20 ans, donc voir des gens nous rejoindre c’est toujours excitant pour nous."
Il conclut en parlant des nombreuses collaborations avec de jeunes artistes de diffèrent genres, reflétant aussi sur les débuts de Bring Me The Horizon et la mauvaise réputation qui a longtemps suivie le groupe :
"Le rock est un genre si peu collaboratif, comparé au hip-hop ou la pop. Souvent, les rockstars ne bossent pas avec les rockstars, comme s'il y avait un genre de rivalité. Mais je pense que c’est important de ne pas rester comme ça, nous voulons nous joindre, nous connecter. C’est notre intérêt parce que nous voulons pousser notre musique vers plus que juste du rock.
Nous étions très jeunes, nous n’avions pas l’intention de devenir un gros groupe. On voulait juste se retrouver et faire des chansons pour faire mosher les autres gamins. Nous n’avions pas de but. Avec si peu d’attentes, les choses sont allés très vite. Avant de s’en rendre compte, on buvait de l’alcool dans nos tourbus. On avait 17/18 ans, et on était toujours défoncés, on se ridiculisait souvent, on était stupides. On ne faisait rien de mal, mais être en interview à l’époque, c’était faire les cons. On était juste une bande de gosses de Sheffield, en désaccord avec nos émotions, sans savoir comment être nous-mêmes.
En même temps, notre musique était merdique et nous étions populaire. Notre son n’était pas peaufiné et les gamins l’ont adoré, surement parce qu’ils se disaient 'C’est exactement ce que je ferais avec ma guitare dans mon garage'. Je crois que ça a énervé pas mal de gens, ils se disaient 'Ils ne sont même pas bons ! Regarde leur état, regarde leurs cheveux !' Ça n'a fait qu'aggraver les choses."
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