Chronique : Angels & Airwaves - Lifeforms
Les deux premiers singles dévoilés, "Rebel Girl" et "Kiss & Tell", se sont montrés ultra-rassurants, deux titres énergiques, Tom souhaitant effectuer un petit retour en arrière et remettre les guitares en avant, tout en exploitant l'influence new-wave à la Depeche Mode avec des claviers accrocheurs et plus années 80 que jamais. Le second morceau se voulant même assez ambitieux, faisant ressortir les riffs à la DeLonge et son côté catchy.
Il reviendra aux gros riffs post-hardcore à la Box car Racer (on les adore et en général on les retrouve au moins une fois par album) sur le titre "Euphoria", qui parle d'une femme victime d'abus dans son passé ; Tom semble énervé et espère qu'un jour elle pourra se venger de son agresseur, tout en atteignant la paix intérieure. "Dans un monde musical où semblent être absentes les guitares, l'angoisse et l'authenticité émotionnelle, j'ai senti qu'il était important de mettre en avant une chanson qui reflète les jours post-hardcore de ma jeunesse, où le pouvoir de la musique crée ce sentiment que nous avions autrefois en tant qu'adolescents, où nous voulions casser quelque chose et changer l'environnement toxique dans notre foyer brisé."
On retrouve également deux titres foncièrement punk, le old-school "No More Guns", entre Ramones et Green Day, avec ses chœurs en oh oh, qui parle de la violence par armes à feu aux États-Unis, et "Automatic" (avec son synthé en fond très The Cure), qui fait penser à "This Is Home" de blink-182.
Mais les meilleurs morceaux sont encore ceux qui mélangent le rock alternatif dynamique du groupe avec l'electro, comme les premiers singles, l'ouverture "Timebomb" mais aussi "Restless Souls" (avec quand même ses petits passages planants) et la pépite "Losing My Mind", probablement l'un des titres les plus originaux jamais composés par le groupe, super efficace avec une intro très groovy et son passage "rappé", présentant un Tom moins optimiste qu'à l'accoutumée, mais très sincère et s'inquiétant de l'état actuel du monde dans un refrain imparable : "I live on the edge, I must be losing my mind, Get out of my head, it's not a scene of a crime, This world is on fire and I am ice, Can't balance things lately, I think we're gonna die."
D'une manière générale, on apprécie que le groupe ne se repose pas sur ses nappes de synthés planantes et ses guitares à la U2 - qu'on retrouvait encore sur le single standalone "All That's Left Is Love", qui terminera en piste bonus sur la version japonaise de l'album - optant plutôt pour un electro new-wave retro et la mise en avant des guitares, d'autant que le disque bénéficie d'un meilleur mix que son prédécesseur. Lifeforms est un album dynamique que l'on prend plaisir à écouter, avec des textes directs et des thèmes actuels, et personnellement je crois bien que c'est la première fois que j'aime toutes les chansons sur un album d'AVA (même si les 2 titres punk semblent un peu fades par rapport à ce que Tom sait faire dans le genre). Un retour très en forme et certainement une des meilleures sorties du groupe.
Alucard.
Note du rédacteur : 4/5
Aucun commentaire