Pour son 11ème album studio, Yellowcard , le groupe pop punk au violon, a choisi d'enregistrer avec Travis Barker de blink-182 , qui
assure également toute la batterie ! Un disque dont Ryan Key , le
frontman, semble extrêmement fier et impatient de partager avec son public, 9
ans après deux derniers albums qui avaient largement déçu.
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Better Days s'ouvre sur le titre éponyme, avec une intro à la
batterie où Travis marque son territoire, un bon riff à la Tom DeLonge (qui
reviendra dans le refrain), un chant intense et habité, c'est clair : (le bon)
Yellowcard est de retour ! Parmi les plus belles réussites, "honestly i ", avec son intro parfaite au violon - pour une touche YC immédiate - très
rapide et punk, avec un joli refrain, écrit pour la famille du chanteur (son
fils autant que sa femme) : "Honnêtement, j'avais peur de cette vie/Et de partager les morceaux de moi
que je n'aime pas/Puis, quand j'ai senti ton cœur battre à côté du mien/Je
ne me suis jamais senti aussi vivant ", mais aussi l'hymne "Bedroom Posters ", chanson nostalgique par
excellence : quand tu rends visite à tes parents que tu n'as pas vu depuis un
moment, que tu retournes dans ta chambre d'adolescent aux murs recouverts de
posters de tous les groupes que tu admirais et que tu réfléchis à ce que tu as
accompli depuis : "Déchirez les posters de ma chambre/Ne dites pas que ces jours sont
terminés/Je suis agité ces derniers temps/Donnez-moi juste des
médicaments ". Le refrain, chanté à plein poumons, c'est le YC de notre adolescence. Et
dans tous les albums de YC, il y a un de ces ponts magnifiques où le temps
semble s'arrêter, c'est ici qu'on trouve le 1er, répétant : "Déchire les tous quand je serai mort ".
Vous pourrez entendre le second dans "Barely Alive ",
l'avant-dernier morceau, mais le 1er composé pour l'album avec Travis,
qui témoigne de l'état d'esprit du groupe au début de la composition ("Peut-être que ce n'est pas ma faute, peut-être que ce n'est pas la
tienne/Peut-être qu'on n'est plus ces personnes-là /Peut-être que je ne
t'aime plus, peut-être que je m'ennuie/Mais je suis presque sûr qu'on
regrette tous les deux comment c'était avant "), avec des couplets calmes et mélancoliques, et un refrain qui explose
: "J'ai l'impression d'être à peine/À peine en vie ". Ce fameux
pont, avec sa superbe mélodie, c'est le moment où les poils se dressent :"J'ai construit cette maison, mais ce n'est pas chez moi/Je me suis perdu
quand je t'ai laissé partir/Je suis trop jeune pour être aussi
vieux/Terrifié, je vais mourir seul ". Ryan a contextualisé : "C'est la chanson qui vit le moment et essaie de comprendre pourquoi cela se
produit, pourquoi nous avons dû nous éloigner du groupe ".
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Il y a aussi des morceaux que l'on retient pour leurs refrains simples,
rapides et catchy, comme "Take What You Want ", qui parle d'une personne
amoureuse exploitée par son partenaire : "Alors dis juste ce que tu veux, dis ce que tu veux/Prends ce que tu veux,
prends ce que tu veux/Tu sais que je donnerais tout ce que j'ai, donnerais
tout ce que j'ai/Tu en redemanderais encore " ou "Skin Scraped ", qui aborde le pardon et le respect au sein du
groupe : "Après toute la merde qu'on a traversée/Je ne te lâcherai plus jamais/Je
sais que mon cœur était noir/Mais j'ai vu la lumière percer les fissures ".
Les deux feats. sont très réussis. "Love Letters " ft.
Matt Skiba d'Alkaline Trio , peut faire penser à du blink-182
période Skiba (un peu plus catchy qu'Alkaline Trio donc), vraiment très efficace (un de mes morceaux préférés), et la jolie power
ballade "You Broke Me Too " ft. Avril Lavigne alterne couplets
mélancoliques et gros refrain rock. La chanson, dont le titre me fait
penser au single "you broke me first" de Tate Mcrae (notamment reprise par Our
Last Night - magnifique), parle de quelqu'un vulnérable après une rupture,
trouvant une nouvelle personne qui va le détruire à son tour : "Ce que j'ai enduré/M'a mené à toi/ Tu m'as trouvé, j'étais brisé/Tu as
laissé un peu d'espoir s'installer/Mais tu, tu m'as brisé toi aussi ". Ryan explique "Nous savions que nous voulions avoir une grosse ballade monstrueuse sur ce
disque, similaire à une chanson comme 'Only One', il y a plus de 20 ans sur
Ocean Avenue ".
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"City Of Angels " est le morceau expérimental ou l'interlude en
milieu d'album, avec une progression crescendo à la Angels & Airwaves, où
synthé, guitare et boite à rythme viennent s'ajouter progressivement. Le titre
se veut une réponse plus positive à "City Of Devils" sur Lights And Sounds , mais le résultat final est mitigé, faisant plus office d'accalmie que de
moment prenant vraiment aux trippes.
On termine avec "Big Blue Eyes ", une chanson entièrement acoustique
dédiée à son fils : "Il y a une vie avant toi, et il y a une vie après/J'ai entendu la mélodie
de ton rire/Je sais enfin ce que ma mère voulait dire/Quand elle m'a dit
qu'il n'y a pas d'amour comme celui-ci, d'amour comme celui-ci ". Sympathique.
On pourrait résumer Better Days en disant Yellowcard fait du
Yellowcard, fin de la chronique, et on aurait pas tort. Pourtant, le YC 2025
a sensiblement son propre son (en partie sculpté par la batterie de Travis
Barker), sa propre personnalité, et bien sûr, ses textes de quadra et père
de famille (comme à peu près tous les groupes pop punk de notre
adolescence). Après avoir réussi l'exploit, presque interdit, d'émuler le
son et la réussite d'Ocean Avenue avec
When You're Through Thinking, Say Yes (2011) et Southern Air (2012), on ne lui
demande pas de refaire la même chose. Il surpasse déjà largement les deux
derniers albums sortis (Lift a Sail - 2014 ; et l'éponyme - 2016),
ainsi que Childhood Eyes , l'EP très moyen du retour en 2023, que
demander de plus à ce stade ? Nous sommes chanceux de pouvoir profiter de
chansons catchy et entrainantes, avec des invités de qualité qui apportent
leur pâte, même si on pourra toujours reprocher au groupe d'avoir stoppé les
expérimentations réussies de l'album Lights and Sounds, et de
prendre peu de risques, à un stade où il pourrait largement se le permettre.
Mais c'est aussi le disque où il se retrouve vraiment, avec des choses sur
le cœur, et le commencement d'un nouveau chapitre. Il aura encore tout le
loisir de nous surprendre.
Note du rédacteur : 3,5/5
Alucard
1. Better Days
2. Take What You Want
3. Love Letters Lost (feat. Matt
Skiba of Alkaline Trio)
4. honestly i
5. You Broke Me Too (feat. Avril
Lavigne)
6. City of Angels
7. Bedroom Posters
8. Skin Scraped
9.
Barely Alive
10. Big Blue Eyes
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