Live Report : WARGASM + BABYMETAL @ Olympia de Paris (6/12/2023)

Ce soir, l'Olympia ouvre ses portes au groupe d'idol metal japonais BABYMETAL dans le cadre de sa tournée pour promouvoir son nouvel album. C'est avec curiosité que je vais voir ce groupe, surtout intéressée par leur excellente première partie : WARGASM (electro-punk).

Il est 20h lorsque les Anglais font leur entrée, s'annonçant sobrement avant de plonger directement avec "Venom", titre éponyme de leur dernier album, fraîchement dévoilé en octobre. Les attentes d'un public que je prévoyais peu actif sont rapidement démenties, donnant naissance à un pit central très animé. Sur scène, le charisme du groupe s'affirme très vite, la tenue de scène de Milky se fait plus habillée qu'à l'accoutumée (une requête de BABYMETAL assez family-friendly ?). Néanmoins, cela n'entache pas la performance. La setlist est très orientée sur leur dernier bijou. Les rares retours sont sur les classiques "Rage All Over" et leur tout premier morceau "Spit". Moi qui attendais de les voir, je ne suis pas déçue. Leurs morceaux dévoilent une efficacité redoutable, aucun doute que ce duo va devenir un classique de la scène UK dans les prochaines années.

Maintenant, il faut patienter pour la performance des idols. Les lumières s'éteignent, et un générique très Star Wars débute en fond sonore. Le trio fait son entrée en mimant le signe des cornes, le public les suit avec enthousiasme. Je me surprends presque à me sentir effrayée devant celui-ci, je ressens une dévotion similaire à celle que suscitent généralement les idols pop.

Je vais probablement me faire des ennemis en disant cela, mais mon ressenti est mitigé. L'offre n'est pas trompeuse, il s'agit bel et bien d'un groupe de metal idol qui enchaîne chorégraphies sur chorégraphies avec une synchronisation parfaite. Cependant, un sentiment de tristesse m'a envahie lorsque j'ai réalisé que le seul moment non mécanique du groupe était lorsqu'une des membres, en voulant s'approcher pour saluer une petite fille, a trébuché sur un câble, complètement sonnée avant de se mettre à rire et de se remettre à danser avec le même entrain. Un moment humain dans une performance autrement (beaucoup trop) rigoureusement orchestrée.

Le reste du spectacle se déroule de manière extrêmement fluide, les morceaux s'enchaînent, mais il y a peu à en dire, tout étant exécuté à la perfection, planifié au millimètre près. Les musiciens n'auront que quelques minutes de mise en avant dans une performance d'1h15.

Je suis partagée, incapable de définir une opinion claire. Tout est bien en place, mais j'apprécie généralement ressentir le côté humain dans la musique, une connexion personnelle avec les artistes. Cette soirée m'a offert une prestation impeccable, mais elle m'a aussi laissé un sentiment de recherche d'authenticité que je ne trouvais pas dans le groupe.

Texte : Margot Patry. 

Photos : G.