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Sum 41 : interview intimiste de Deryck Whibley par GQ


Dans une longue conversation avec le magazine GQ, Deryck Whibley de Sum 41 s'ouvre sur le fait qu'il a failli mourir du COVID en septembre, raconte ses relations avec Paris Hilton et Avril Lavigne, et explique pourquoi Sum 41 se sépare après trois décennies !

Il revient tout d'abord sur son récent séjour à l'hôpital pour une pneumonie doublée d'un Covid, qui aura changé une visite de précaution en une hospitalisation, le laissant plusieurs jours dans un état potentiellement mortel : 

"Quand je suis arrivé aux urgences, on m'a dit que je ne serai là que pour quelques heures. Jusque-là je me disais 'Bon, j'ai déjà traversé ce genre de merde, ça ira très bien' mais en voyant finalement à quel point le docteur était inquiet, c'est là que c'est devenu flippant. Mon cœur avait du mal à battre, j'avais du mal à respirer. Ma poitrine était très serrée. Je me souviens avoir dit à ma femme 'Je serais vraiment dégoûté si je devais mourir maintenant.' Je n'avais pas vraiment peur de la mort, je me disais juste 'C'est tellement con, j'ai tellement de trucs cool dans ma vie là tout de suite.'"

Deryck nous parle ensuite des tout débuts de Sum 41 et de son ambition démesurée pour la musique dès l'âge de 16 ans : 

"J'ai à peine terminé le lycée, et je n'y prêtais volontairement aucune attention. Je ne voulais même pas avoir de plan B, parce que j'étais persuadé que j'allais être dans le milieu de la musique d'une manière ou d'une autre, que je gagne en succès ou que je reste dans un petit groupe punk qui joue dans de petites boîtes. [Avec Sum 41] on voulait faire des concerts dignes d'une arène dans de tous petits clubs, avec trampolines et feux d'artifices. C'était très Kiss."

En dehors de Sum, Deryck aura souvent fait les gros titres dans la presse pour son aventure avec Paris Hilton et sa relation avec son ex-femme, la chanteuse Avril Lavigne. Il revient sur le débuts de ses relations : 

"Le plus drôle dans cette histoire, c'est qu'à ce moment là, Sum 41 était plus connu que Paris Hilton. C'était avant sa sextape et ses télé-réalités. Elle était surtout importante dans le monde de la fête sur Los Angeles et New York, les paparazzis, les clubs de nuit, ce genre de trucs. Elle et le groupe circulaient sur le même genre d'événements et un soir on est juste tombés l'un sur l'autre et on a commencé à parler. On avait environ 21 et 22 ans, et c'est parti comme ça. C'est une sacrée fêtarde, et nous étions un groupe de fêtards. C'était juste fun. On ne parlait jamais de notre relation, et puis un jour on tombe sur des photos de nous dans la presse qui nous disaient en couple, et on se disait "Bon, on est donc un couple alors ?" Et c'est resté comme ça. Suite à ça on était là à se tenir par la main. 

[Pour Avril Lavigne] on vivait tout les deux à Toronto. J'étais en train de réaliser l'album Chuck et elle était en train de faire son deuxième album, et on a commencé à se voir de plus en plus. Il n'a pas fallu longtemps avant que quelque chose ne commence. À nos concerts de Sum 41, les gens venaient avec des pancartes "Avril craint", ils me disaient en face à quel point la musique d'Avril était de la merde et comment c'était nul que je sois avec une star de la pop. Les genres musicaux étaient sacrés avant, aujourd'hui tu pourrais être fan de Metallica et Taylor Swift, mais avant on ne pouvait pas faire de mêmes concerts où jouer dans le même festival. On se voyait deux jours à la maison entre deux tournées."

Il revient ensuite sur la période sombre du groupe, avec les critiques négative de l'album Underclass Hero et la déception commerciale de Screaming Bloody Murder, couplé avec son divorce avec Avril Lavigne, conduiront Sum 41 au fond du trou. C'est aussi une nouvelle ère qui commencera avec le départ du guitariste Dave Baksh et qui se conclura plus tard avec celui du batteur Steve Jocz :

"Je ne savais pas du tout comment gérer une chose comme ça, nous n'avions connu que le succès depuis le début. Le rock n'était plus vraiment à la mode. Aux alentours de 2009, tout était centré Hipster, Indie, des gens qui sifflent dans les chansons. Tout le monde s'en fichait de nous. C'était déprimant, nous étions à Paris et notre manager regarde la foule et nous dit 'Il doit y avoir 300 personnes là-dedans.' Nous étions vraiment au plus bas, et le groupe en aura imploser de l'intérieur."

Cette période fut aussi entachée par l'alcoolisme de Deryck, qui commença après qu'il soit violemment agressé au Japon avant un concert, et que la douleur insupportable de son dos endommagé le conduise à la boisson :

"Je ne voulais pas être sous antidouleurs, pas par peur de devenir accro mais parce que je ne voulais pas devenir mou et ne plus pouvoir jouer sur scène. Mais quand je prenais un verre, la douleur dans mon dos partait d'un coup. En plein milieu de l'après-midi, je ne pouvais plus parler à qui que ce soit ou me concentrer tellement la douleur était forte. Et au lieu de prendre un thé, je prenais du vin. Et après trop de vin, tu es léger. Et ensuite vient la nuit et tout le monde se met à boire et faire la fête, alors que j'avais déjà bu toute l'après-midi. C'était un cycle."

Après le retour du guitariste Dave Baksh et un retour triomphant pour Sum 41, Deryck nous raconte que c'est à ce moment là que l'idée de mettre fin au groupe aura commencée dans son esprit : 

"Notre dernière tournée était la plus grosse que nous avions jamais faite. Et chaque tournée était encore un peu plus grande, soit les salles sont plus grandes, ou nous allons dans des pays où nous n'étions jamais allés. Cette version du groupe est de loin notre meilleure itération sur scène. Normalement, je suis vraiment content et me dit 'Wow, regarde ça, c'est génial'. Mais ces concerts sont énormes, et les prochains sont déjà complets, les tournées sont longues, et je n'avais même pas encore d'enfants à ce moment là. Et pour la première fois je me suis dit 'Je n'ai pas vraiment envie de rester dehors si tard'. Pour la première fois de ma vie je me suis dit qu'une rockstar fatiguée ne veux pas monter sur scène."

Il conclut en parlant de l'album final du groupe, Heaven :x : Hell, un double album moitié pop punk, moitié metal, qui sera le tout dernier du groupe. Il nous raconte comment la création de l'album est partie de son doute quant à vendre son catalogue musical (qu'il a ensuite vendu l'été dernier) et partage son avis sur le pop punk dans l'industrie, disant le mélange avec le metal reste un concept que Sum 41 manie toujours aussi bien : 

"J'étais tellement contre l'idée de vendre ma musique. Mes chansons sont mes bébés, et je n'avais pas besoin d'argent. Et puis je me suis dit 'Ok, demain je vais me lever et faire semblant d'avoir vendu ma musique. Ça fait quoi ?' Et je me suis réveillé terrifié. Je n'avais plus de chansons. Et d'un coup j'étais tellement excité que j'ai pris ma guitare et écrit "Landmines". Puis une autre chanson. Et une autre. Puis j'avais encore un autre riff. Et je me suis dit 'Oh putain.' Je me sentais comme quand j'avais signé mon tout premier contrat. Je sentais la pression et le besoin de crer quelque chose. J'ai l'impression que peu d'autres groupes pourraient faire ce genre d'album si facilement. C'est définitivement notre créneau. C'est un excellent dernier album. J'ai été au premier rang des hauts et des bats de l'industrie de la musique, le pop punk est constamment devenu vieillot avant de revenir encore à la mode."

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