Breaking News

Chronique : Rise Of The Northstar - SHOWDOWN

Comme un coup de tonnerre, le troisième album de Rise Of The Northstar vient gronder avec menace. SHOWDOWN s'ajoute donc telle une nouvelle pièce d'armure à la discographie du groupe composée de deux EP, deux albums, un live. Cette nouvelle mouture en forme de frappe éclair dessine un nouvel effort bien aiguisé qui continue d'emmener toujours plus loin un groupe fort en identité, en très grande forme et sûr de soi à 200%. 

Les nekketsu guys jouent le numéro d'équilibriste et d'alchimiste qu'on leur connaît, transmutent à couteaux tirés l'agressivité incisive et le 2-step du hardcore, la lourdeur, les breakdowns et les mélodies du metal, le flow et les punchlines de la musique urbaine, au service des valeurs du shōnen manga. SHOWDOWN s'illustre tel un enchaînement aux poings météores de rap et chant guttural en franglais et japonais, d'alliance entre gimmicks enragés et degré intimiste, quand la fiction des références embrasse la réalité d'une musique à flux tendu où s'harmonisent groove, leads de guitare, beatdowns et blast beats dans la vague déferlante.

 
Paris, Brooklyn, Shibuya : même combat ; l'alliance Slipknot et Hokuto no Korn frappe les points vitaux avec précision clinique ("Showdown", "Third Strike"), allant du Wu-Tang Clan à Biohazard et Rokudenashi Blues ("Crank It Up"), claquant des german suplex de l'écrit à l'écran façon Young GTO: Shonan Junai Gumi et Sepultura ("Raijin"), tirant à bastos réelles dans le feu nourri de City Hunter et UnityTX ("One Love"), faisant cohabiter sous la bannière "shōnen rage" Against The Machine et Saint Seiya, où les teams Rookies, Slayer et Machine Head cognent jusqu'au sang ("Golden Arrow").

Le Cosmos des bosozoku parisiens brûle définitivement à son paroxysme et ne redescend jamais. Si l'album ne surprend pas autant que son prédécesseur, THE LEGACY OF SHI, plus riche en expérimentations et qui bénéficiait d'une atmosphère générale plus sombre, et même mélancolique - ce qui n'avait pas fait l'unanimité auprès du public - SHOWDOWN en reprend la profondeur, se révèle plus rentre-dedans et frontal, et s'avère être le meilleur des 4 mondes de ces yankī. 

L'album épate par la maturité de son crew, l'évolution du chant et l'écriture plus réfléchie de Vithia, conserve narratif autour du yokai Shi ("Shogun no Shi"), et dévoile de novatrices facettes émotionnelles et lignes mélodiques placées avec justesse ("Clan", "Rise [ライズ]", "Arayashiki") motivées par un souhait de pure écoute pour l'album, pour les fans, en plus de l'affûtage pour le live. Ce  nouveau disque se serti d'une prestance sans pareille dans un gakuran sonore taillé sur-mesure par la production de Johann Meyer (Gojira) qui donne à ROTNS un son rond, organique et vinyle.

 
Semblant plus invincible que jamais, le furyō style est de retour bien en place grâce à ce SHOWDOWN véloce, puissant et maîtrisé par une équipe plus mûre et affûtée comme la lame d'un sabre. Dans un paysage musical contemporain majoritairement dominé par les productions informatisées aux sonorités désincarnées, artificielles et sans saveur, Rise Of The Northstar, tel un Kenshiro DIY, a définitivement le goût fort du béton amer.

Noct Rockatansky

Note du rédacteur : 5/5

1. The Anthem
2. Showdown
3. Third Strike
4. Crank it up
5. One Love
6. Shogun no Shi
7. Clan
8. Raijin
9. Golden Arrow
10. Rise [ライズ]
11. Arayashiki (hidden track)

Aucun commentaire