Breaking News

Chronique Flash : Korn ∞ REQUIEM



Pour ce quatorzième album, qui n'en n'est pas vraiment un puisque d'abord pensé comme un EP puis finalement trop long pour n'en n'être qu'un et trop court pour être un album "full-lenght", REQUIEM est un format bâtard qui confirme sa position étrange dans la discographie de Korn. Composé sans la moindre contrainte et en toute liberté lors du confinement de 2020, REQUIEM s'apparenterait plutôt aux retombées de l'excellent The Nothing, que je considère comme leur meilleur album depuis Issues, The Nothing était un disque concentré sur l'émotion à fleur de peau, les distorsions et riffs bizarres propres à Korn, les sanglots rageurs témoins d'un mal-être bien présent suite au décès de son ex-femme, et les mélodies de JD, et une lourdeur teintée indus.

Sur REQUIEM, Korn tiennent une saveur beaucoup plus aérienne (apaisée car après la colère et la tristesse, dans les étapes du deuil vient l'acceptation), on a rarement eu un Korn, à part sur le culte et déphasé premier album et le panthéonique Untouchables et le clivant Untitled (Korn II), qui s'aventure dans les territoires planants, ici timidement, saveur que l'on a davantage vu dans les chansons solo de Jonathan Davis mais malheureusement ça ne va pas très loin en dehors de quelques breaks, du chant global de JD sur l'ensemble du disque ou même du son que Chris Collier a donné à REQUIEM.

Les 9 chansons restent du Korn simple majoritairement influencé par le rock industriel comme depuis l'après Follow the Leader, avec une durée efficace et radiophonique qui bride l'expérimentation selon moi. D'un côté, "l'album" est vraiment plaisant grâce à ses teintures plus planantes et passe sans le moindre accroc, de l'autre, il y a aussi une certaine frustration de sentir le groupe passer à côté d'un album aussi fort et abouti, voire plus encore, qu'Untouchables alors qu'il en a le potentiel qui ne demande qu'à exploser… et qui n'explosera probablement que sur l'album Korn 15 dores et déjà en phase d'écriture et de composition avancée qui saura, je l'espère, se montrer à la hauteur des ambitions d'un groupe aussi grand que Korn et ne se contentera pas de timides nouveautés pour botter en touche sur du traditionnel trop sécuritaire.

En tout cas "Let The Dark Do The Rest", "Disconnect", "Hopeless and Beaten", "Worst Is On Its Way", et même "I Can't Feel" (chanson bonus de l'édition japonaise) sont des chansons brillantes et on ne pourra jamais retirer ça à REQUIEM malgré ce bilan mitigé.

Mes attentes pour la suite ? Pousser plus loin l'expérimentation aérienne et pourquoi pas retrouver le côté déphasé du premier album, le groove implacable de Fieldy quand il sera de retour même si Ra Diaz de Suicidal Tendencies saurait apporter un je-ne-sais-quoi fort bienvenu chez Korn, la forte présence des riffs tordus et bizzaroïdes propres à Head qui font toute la différence car c'est l'une des grosses marques de fabrique de Korn et en partie ce qui les a fait révolutionner le heavy metal en 1994, une production d'Atticus Ross, et un mixage de l'immense Terry Date (Prong, Deftones, Pantera). Que Korn 15 soit un album, au moins, aussi ambitieux que ne l'avait été Untouchables, un disque majeur et marquant.

Noct. 

01. Forgotten
02. Let The Dark Do The Rest
03. Start The Healing
04. Lost In The Grandeur
05. Disconnect
06. Hopeless and Beaten
07. Penance To Sorrow
08. My Confession
09. Worst Is On Its Way

Aucun commentaire