Breaking News

Chronique : Sleeping With Sirens - How It Feels To Be Lost


En réécoutant Gossip (2017) pour les besoins de cette chronique, je me dis que le disque n'était pas si mal. Même si je vois bien pourquoi le single éponyme m'a complètement rebuté à l'époque (et éloigné du groupe jusqu'à aujourd'hui), un titre comme "Trouble" possède un groove certain. Finalement ça me fait penser à l'album Hearts On Parade d'American Hi-Fi, un disque plus pop, à l'efficacité certaine, mais qui avait grandement énervé les fans à sa sortie. Peut-être que ce genre d'album s'apprécie mieux avec le recul sachant que ce n'était qu'une parenthèse dans la discographie.

Mais ce n'est certainement pas le moment d'avoir des remords, vu la petite tuerie que Sleeping With Sirens vient de sortir ! On oublie Gossip et on revient aux racines, au son des deux premiers albums, en plus violent encore, on sort les breakdowns, avec le bel objectif en tête de sonner comme l'album Heroïne de From First To Last, dont le guitariste, Matt Good, a produit ici quelques morceaux. 

Pour autant, pas question de devenir un groupe metalcore classique, à l'alternance chant clair/cris, SWP version 2019 demeure un groupe mélodique avant-tout, les cris n'intervenant que lorsque cela est nécessaire, sans suivre de schéma prédéfini, Kellin pouvant appuyer aléatoirement un mot plutôt qu'un autre au sein d'une phrase, rappellant la performance de Gerard Way, sur le 1er album de My Chemical Romance notamment. 



C'est dans la guitares, surtout, que le groupe va retrouver des couilles (les riffs de "Leave It All Behind" ou l'ultra-bourrin "Break Me Down" avec des cris de folie). Les chansons retrouvent une certaine puissance générale avec un rock/metal qui peut sonner comme Liberation Transmission de Lostprophets ("Blood Lines", "Another Nightmare" avec ses couplets darkpop).

Le groupe n'oublie pas non plus d'innover (ou de conserver ses influences nouvelles) sur des titres comme "Agree to Disagree", qui fait penser à un mix metalcore (voire neo metal)/electro façon Bring Me The Horizon sur l'album amo, le tout avec un des refrains les plus accrocheurs de la galette.
 

L'émotion est à l'honneur sur le magnifique "Ghost", qui débute avec une intro façon ballade post-grunge, et un refrain super intense qui parle de la fin d'une relation : "Are we just Ghosts you and I ? I think it's time to say goodbye". L'envolée de chant sur le pont, juste après un court passage de xylophone inquiétant est à vous flanquer des frissons. 

Le thème de l'album étant en partie la dépression, nous ne serons pas étonnés d'entendre Kellin chanter "And I feel so alone and you can't save me" sur l'émouvante "P.S. Missing You" ou de se déprécier sur le très beau final "Dying To Believe", qui débute en acoustique sur "I'm a sucker, don't count on me, I'm fucked up, yeah, to some degree" et qui se termine sur des guitares post-hardcore hurlantes.

Sleeping With Sirens nous offre en somme un retour inespéré au son de ses débuts et signe peut-être son meilleur album à ce jour. Un excellent travail de riffing et une performance vocale de haute volée, des textes personnels et fragiles, enrobés d'un ensemble toujours aussi catchy (qui s'apprécie de plus en plus au fil des écoutes), font de ce How It Feels To Be Lost, à défaut d'atteindre le statut ou la hauteur d'un game-changer comme Sempiternal (BMTH), un véritable plaisir à écouter. Déjà plus qu'on pouvait espérer.

Note du rédacteur : 3,5/5

01. Leave It All Behind
02. Never Enough (feat. Benji Madden)
03. How It Feels To Be Lost
04. Agree To Disagree
05. Ghost
06. Blood Lines
07. Break Me Down
08. Another Nightmare
09. PS Missing You
10. Medicine
11. Dying To Believe


Aucun commentaire