Chronique : Motionless In White - Disguise

Cela fait toujours beaucoup de bruit dans la scène metal lorsque les Américains de Motionless In White sortent un nouvel album. Après un Graveyard Shift (2017) en demi-teinte et en pleine recherche d'identité, le groupe surprenait ses fans en proposant des morceaux plus calmes et génériques. Très souvent comparés à du Marylin Manson sous stéroïdes, de par leur attitude et leur son, il faut bien dire que cette image leur colle à la peau.

Privilégiant le chant clair aux hurlements, "Disguise", premier single et également titre de la galette, n'avait pas rassuré les fans de la première heure alors qu'il faisait preuve d'une efficacité redoutable. Soyons clair, le groupe à évolué et s'est clairement dirigé vers quelque chose de plus accessible sans pour autant oublier d’où il venait. "Undead Ahead 2: The Tale of the Midnight Rider", suite du morceau présent au sein de leur premier album, "Creatures" (2010), est violent à souhait et a permis en tant que troisième single de remettre les pendules à l'heure quant à cette nouvelle orientation. L'introduction toute droit sortie d'un film d'horreur est soignée et rappelle vraiment ce que pouvait délivrer le groupe à ses débuts.

Les plus exigeants devraient êtres aux anges avec le retour des éléments électroniques sur des morceaux tels que le fédérateur "</c0de>" et son chant clair parfaitement maitrisé. C'est littéralement bluffant d'ingéniosité et l'on accroche de suite. "Another Life" est peut être la piste la plus déstabilisante venant du quintet avec une voix très douce et remplie d'émotion mais c'est au refrain qu'elle prend toute son ampleur. Le frontman Chris Cerulli avait déjà démontré par le passé qu'il était très à l'aise avec la mélodie et l'on constate ici qu'il a fait bien plus que se surpasser. L'atmosphérique "Legacy" n'est absolument pas le genre de piste que l'on s'attend à retrouver dans un disque de Motionless In White. Son rythme posé et ce chant la rendent affreusement envoutante. Outre passé l'émotion, les aficionados de cris et de nervosité devraient s'y retrouver dans "Thoughts & Prayers", car sans oublier le fait qu'elle soit la plus violente des 11 pistes, avec ses hurlements et  son breakdown des plus ravageurs, elle est également l'une des plus réussies. Chris Cerulli semble à l'aise dans tout les domaines, c'est encore une fois bluffant. Alors que "Catharsis" clôture l'album, on est surpris une fois de plus par cette dernière qui aurait pu figurer sur les premiers albums de Muse.

Ce n'est en tout cas pas un sans faute et "Headache" en est le parfait exemple. Le morceau ne dégage rien qui donne envie de s'y replonger malgré son refrain relativement violent. Il y a aussi "Brand New Numb" qui est une sorte d'ovni raté qui ne décolle jamais et où la ressemblance est frappante avec certains titres de Manson.

Disguise est une sorte de pot pourri de tous les albums précédents débordant de créativité et d'émotion. Motionless In White est très à l'aise avec l'évolution de leur son et nous démontre ici que l'accessibilité ne rime pas forcément avec une perte de qualité. Loin d'être parfait sous tous les angles, tout amateur de metal devrait s'y intéresser car il n'en demeure pas moins l'un des meilleurs albums de ce première semestre 2019. 

Note du rédacteur : 4/5

1. Disguise
2. Headache
3. < /cOde>
4. Thoughts & Prayers
5. Legacy
6. Undead Ahead 2: The Tale of the Midnight Ride
7. Holding on to Smoke
8. Another Life
9. Broadcasting From Beyond the Grave: Death Inc.
10. Brand New Numb
11. Catharsis