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Live Report : REVNOIR + The Narrator + Ice Sealed Eyes @ La Maroquinerie (Paris - 19/04/2025)


Samedi 19 avril dernier, La Maroquinerie a accueilli un beau concert metalcore. Dès l'ouverture, la salle est bien remplie. Le merch se situe près du bar, où l'on peut facilement discuter avec les artistes en fin de concert. On a hâte de découvrir ce que nous réserve REVNOIR, depuis le succès de leur EP Revenant en 2024. En attendant l'étoile montante du metal français, on accueille Ice Sealed Eyes.

Ice Sealed Eyes


Lorsque le groupe de newcore belge monte sur scène, on a tout de suite de quoi s’échauffer. Il nous présente quelques chansons de leur premier album Altar, sorti en octobre dernier. "Needles", qui ouvre le concert, est un vrai coup de cÅ“ur ! La salle se plonge dans une pénombre bleue, les riffs sont lourds. Le public est happé par la mélodie industrielle, leur univers sombre - bref, Ice Sealed Eyes est sans aucun doute une très belle découverte. Leur album vaut vraiment le détour, en particulier "Winter", une pépite de six minutes qui commence en douceur par des chants berçants pour nous transporter jusqu’au break. On sent dans les voix une certaine sincérité qui envoûte, une vulnérabilité qui donne envie de se laisser porter par leurs musiques. Finalement, on garde un très bon souvenir de ce groupe, dont on espère qu’il obtiendra la reconnaissance qu’il mérite !

The Narrator


Après une courte pause, on reprend avec du metalcore tout droit sorti d'Essen, en Allemagne. L'énergie est assez différente, elle se mue en un concert explosif de cris et d'exhortations à l'intention d'un public enthousiaste. The Narrator délivre une belle performance et n'hésite pas à communiquer avec la foule, ce qui ajoute toujours une complicité en plus. Les membres apparaissent sur scène un par un et nous introduisent à leur musique avec un chant assez calme, puis Jochi débarque pour retourner la salle. Sa voix se mêle très bien avec celle de Rob ; leurs chansons mélangent souvent des couplets hurlés avec un refrain plus mélodieux, ce qui aide à les faire rentrer en tête. On apprécie aussi le discours anti-fascisme que le groupe prend le temps de faire en anglais, un petit aparté qui fait certainement plaisir, malgré le manque de réaction de la plupart du public qui perturbe. Plus globalement, The Narrator nous a montré une présence scénique assez impressionnante ainsi que leur capacité à enchaîner des sons déchaînés sans fatiguer. Un cocktail explosif qui nous électrise juste avant le main stage !

REVNOIR

Malgré un petit retard général des groupes, toute la salle est impatiente de l'arrivée de la tête d'affiche. Après le succès de leur EP Revenant et leur signature via Arising Empire, REVNOIR est de retour pour un metalcore français aux sonorités assez électroniques. Pour autant, ce main stage ne saurait vraiment se résumer à un seul genre, flirtant notamment avec le rock. Il s'agit de la réunion de l'ancien groupe Merge (Maxime au chant, Julien à la guitare et au piano, Kazumasa à la batterie) avec Robin (guitare), dont le résultat final fusionne une expérience cathartique à un tourment qui arrive à se faire ressentir à travers leur musique.

"Revenge", sortie le 6 février dernier, est l'une des chansons les plus attendues de la soirée. Suite directe de "Crève", elle propose un récit sombre, une chanson qui hante, une histoire captivante mise en évidence par des riffs écrasants mêlés aux refrains plus qu'efficaces. Les fans étaient déjà conquis, ils chantent presque chaque refrain - presque, car REVNOIR nous dévoile en exclusivité leur nouveau morceau "New World", sorti le 24 avril. Malgré la petite chute de Julien (on espère qu'il va bien !), on a adoré "My Old Me", une très bonne production débouchant sur un morceau phénoménal, une mélodie planante et hypnotisante, bref un vrai coup de cœur.

Le groupe l'avait d'ailleurs dit lui-même en parlant de "Crève" : "Notre but est de vous faire sentir comme si vous viviez l’un de vos cauchemars. Ces rêves sombres découlent souvent de peurs quotidiennes, et notre but est d'amplifier ces angoisses, en les transformant en quelque chose de plus grand et de plus intense. Chaque chanson vous plongera dans un monde où les lignes entre la réalité et la peur s'estompent, vous obligeant à affronter les émotions les plus profondes qui se cachent sous la surface". À l’évidence, le pari est réussi. "My Old Me" et "In Limbo" sont celles que l'on ne cessera jamais de conseiller, bien que l'entièreté de leur répertoire (un peu trop court à notre goût !) mérite vraiment l'écoute. Quelque chose, dans leurs morceaux, saisit parfaitement le tourment, la frustration de quelqu'un qui tombe dans un piège infernal et le rejette en musique. La musique de REVNOIR, c'est la mise en mélodie d'une douleur viscérale combinée à une auto-destruction désespérée.

À l'approche de la fin du show, REVNOIR prend un temps plutôt touchant pour révéler qu'un ou deux ans auparavant, c'était au concert de Landmvrks qu'ils assistaient dans la même salle. Aujourd'hui, ils figurent en main stage et, si toute l'avancée et les progrès du groupe sont évidents, on doute encore moins de la longue aventure qui l'attend. L'intégralité de leurs chansons ont été performées, mais ce n'est pas assez pour le public, qui en demande encore - pour son bien et celui de la rédaction, on ne peut ainsi qu'espérer la sortie prochaine de nouveaux sons. En attendant la poursuite de leur lancée fulgurante, on se contentera de réécouter leur single "New World", dont le côté plus intime et poignant montre encore une fois les capacités de renouvellement d'un groupe qui n'a pas dit son dernier mot.


Report : Jinane Blidi
Photos : Garnet

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